06 janvier 2013

1月5日 バンギの夜 nuit de Bangui


Le samedi 5 janvier 2013
晴れ。7時、21℃、75%

聖バルバラ教会がキプシにある。そこで今日、子供たちのためのクリスマスのミサがあった。聖バルバラ(フランス語では聖バルブSainte Barbeで、髯を意味するbarbeとは関係ない、ラテン語のバルバラ)は現在のレバノン生まれの聖女である。3世紀の人物なので実在したか否かが不明のためカトリック教会では聖人暦から外してしまったけれども、鉱山の守護聖人である。鉱山の町キプシだから聖バルバラ教会があるのにちがいない。
聖バルバラ教会のキリスト誕生場面

ミサ後キプシ市のはずれのザンビアとの国境検問所にCh君を連れていったときに、DGM(出入国管理事務所)の役人に捕まった。僕はザンビア側に行くつもりもなかったが、国境を越えなくても外国人をDGMはいつでも尋問できるのだと。そうかい。警察のトップのクンダ大佐の名前を出したが効果がなかった。DGMは警察とは組織が違う。ルブンバシのDGMからキプシに連絡してもらったが、旅券を所持していなかったのでしつこかった。普段旅券を持って歩けるかい。旅券をCh君に家に行ってとってきてもらった。全ての外国人は居住届をDGMにするのだという。ルブンバシDGM3年間の居住査証を得ているが、それだけでは不足らしい。いずれにせよ、こちらから金をせびるための手段と分かっていても、五月蝿いので大人しく居住証とやらをとることにした。揃える書類がいくつもあって面倒だが、時間があるのでゆっくりと用意する。先ずは20ドル。書類作成費用だそうだ。金の持ち合わせがないといって来週払うことにした。

中央アフリカ共和国の首都バンギに反政府軍連合Selekaが入城まであと一歩と迫っている。では、住民は戦闘から逃げ出そうとしているのだろうか、はたまた抗戦しようとしているのだろうか。バンギの夜はひっそりとしているのだろうか。確かに1週間前から夜間外出禁止令が出て、19時から翌朝5時まで街中を歩けない状態が続いている。そこで、バンギのナイト・クラブは昼間オープンする「デイ・クラブ」になった。年末年始とはいえ、通常なら12日から仕事がある人々だが、「セレカ」の攻勢もあって休みになっている事務所も多いのだそうだ。それに今は学校が休みである。こうして12時から18時までオープンすることになったナイト・クラブ(ディスコ等)に結構客がきている。
経営者によれば、入りは普段の半分だというが、それでもたいしたものではないか。大晦日と元旦の入りは外出禁止令前と変わらなかった。何があろうと、「人生、楽しまなくっちゃ」というのが「サントラフリカン(中央アフリカ人)魂」ろいうことか。18時、DJによると韓国発の「ガンナン・スタイル」ダンスで一日を締めくくるのである。
バンギのディスコ

A Bangui, les boîtes de nuit sont devenues des boîtes de jour
Slate Afrique avec l'AFP

En pleine journée, des filles en mini-jupes, hauts talons, lèvres couvertes de gloss, se trémoussent sur la piste devant un immense miroir. Des hommes sur des tabourets boivent du whisky tout en esquissant quelques mouvements. Dans la capitale centrafricaine, Bangui, couvre-feu oblige, les boîtes de nuit sont devenues des boîtes de jour.

Elles ouvrent à midi et ferment à 18H00 en raison du couvre-feu qui court de 19H00 à 5H00 du matin depuis une semaine à cause de la menace de la rébellion Séleka, à présent à 160 km de Bangui. Le gouvernement a instauré un couvre-feu pour prévenir des incursions rebelles et mieux contrôler d'éventuels pilleurs.

Au Zodiaque, dans le centre-ville, des videurs contrôlent l'entrée. La musique assourdissante traverse une double porte capitonnée. Ce n'est pas la grande affluence mais une fois entré dans la salle, rien ne permet de déceler qu'il fait bien jour dehors.

"Ce n'est pas plein, c'est à moitié plein. Le 1er de l'an, comme le 31, était sous couvre-feu, il y avait du monde comme une nuit normale", explique Achille Kongba, propriétaire de deux boîtes, le Plantation et le Zodiaque. Il a averti ses clients de ses nouveaux horaires de jour avec des publicités à la radio.

"J'ouvre pour couvrir les charges. En 2001, 2002, il y avait eu trois mois de couvre-feu. On ne pouvait pas rester fermé autant de temps et on ouvrait déjà la journée", explique-t-il.

A l'intérieur, Jacques, un homme d'une trentaine d'années, un verre dans une main, une cigarette dans l'autre, plaisante: "Dans d'autres pays, après la boîte, on tape +l'After+. Il y a aussi les Happy hours... Je ne dis pas que ça va devenir une habitude parce que normalement on travaille mais là, on est en vacances forcées et il faut vivre. On a déjà connu ça en 2001 et 2002 et 2003".

"On a envie de s'exprimer, de vivre. Le peuple souffre. On nous impose ça: la rébellion, la guerre. Les gens qui font ça ne pensent pas au peuple. Il faut que tout le monde se mette à une table de négociation et qu'on arrête les armes", poursuit-il.

Son voisin, géologue au chômage, ajoute: "On en a marre. Je ne peux pas travailler dans l'arrière pays à cause de l'insécurité. Tous les 10 ans, c'est la même chose. Qu'on nous laisse vivre tranquille !"

S'amuser

"On ne peut pas sortir à cause du couvre-feu alors on vient l'après-midi", assure Manuelle, lycéenne en classe de terminale. "C'est pas pareil mais c'est bien aussi l'après-midi. Il y a plus de place sur la piste". "Et puis là, on rentre à 19H00, on mange, on regarde la télévision et on se couche", explique-t-elle.

Mamita, étudiante, renchérit: "On a peur que les rebelles arrivent ici mais on vient s'amuser".

Cynthia Konaté, elle, se plaint: "En ce moment, il n'y a que les Centrafricains qui viennent. D'habitude, il y a les Français, les Camerounais, les Sud-Africains, les Guinéens... Des gens de tous les pays. C'est mieux quand il y a le mélange, c'est plus sympa".

Dehors, Steve, vendeur de rue, propose sur une petite table sa marchandise, soit tout l'équipement pour la boîte de nuit: cartes téléphoniques, cigarettes en paquet ou à l'unité, bonbons pour l'haleine et préservatifs. Mais "les préservatifs en ce moment, je n'en vends pas", assure-t-il.

Au Safari, une boîte voisine, les scènes sont similaires. Sur les murs, des peintures faussement naïves d'Africaines dénudées. Une vingtaine de personnes, dont une majorité de femmes, dansent devant des miroirs ou par petits groupes.

La plupart des +belles de jour+ ne font que danser et ne consomment pas, sauf si quelqu'un "leur mouille la gorge", raconte une des filles. "On n'a pas d'argent mais on aime bien s'amuser", précise une autre. Les patrons les laissent entrer sans payer.


18H00, bientôt l'heure de fermeture, le disc-jockey lance l'une de ses cartes maîtresses, "Gangnam Style". Trois filles s'alignent aussitôt sur la piste imitant à la perfection et de manière synchronisée la chorégraphie désormais planétaire. Le tube coréen fait son chemin partout. Sur les dance-floors occidentaux les plus branchés jusqu'aux boîtes de jour banguissoises. En temps de paix, comme de troubles.

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