31 août 2015

8月24日 RDCコンゴ東部で婦女暴行を「餌」にしているNGO Dans l'est du Congo, des ONG profitent du «business du viol»

Le lundi 24 août 2015
6時、快晴、22℃、35%

車はエンジン部分をFinansolで洗わないとまた油がオールタネイターに侵入して焼き切れる心配があるとダニエルさんから電話。早速午後Finansolなるものを買った。
FinansolとはFinasolの誤りで、フランスの石油会社トータルの製品名だと調べてわかった。商品名が一般名詞になっているのか。ダニエルさんのアシスタントが来るのを待ったが、例の通り、約束の時間にも日にも姿を現さなかった。

RDCコンゴの国内線航空料金が下がるかもしれない。経済大臣ルクウェボLukwebo氏が30%の値下げを示唆した。キンシャサからコンゴ東部のブカブ(南キヴ州)に飛ぶよりも南アのヨハネスバーグに行く料金の方が安いとは異常だというのだ。
ところがRFI(国営フランス放送)によれば、どうも誰も大臣の言葉を信じていないようだ。ある省の役人は「値下げしても、給与より高いんだから個人で飛行機は利用できないよ」。航空会社間の競争がなく、おそらく「談合」されている現状では、僕も値下げは期待できないと思う。

RDCコンゴの東部北キヴ州や南キヴ州では今日も反政府軍や武装強盗集団が戦闘を繰り返している。特に北キヴ州の州都ゴマ市には世界からNGOが押し寄せている。戦争犠牲者を救うためである。それは「美しいこと」に違いない。
しかし、これらNGOは「食うために」犠牲者の数字をかさ上げしているというのである。これは僕も聞いたことがある。
NGONPOの存続は寄付・援助にある。2000年以来たしかに両キヴ州は世界の婦女子暴行capital mondial du violのメッカになっている。欧米のメディアによれば毎時間48名の婦女子が暴行され、年間50万の婦女子が犠牲になっている計算だ。
そんな数字の実態を暴いたのが下の記事である。要は『No viols, no jobs』ということだ。NGOは数字を大きくして、寄付・援助をできるだけ多く獲得することに奔走する。NGOの職員、とくに欧米から来ている職員は給与が高く、コンゴ人に比べて夢のような生活を送っている。なにもNGOに限ったことではないと僕は思う。国際機関、国連の職員も、現地手当のおかげがどうか、休暇も先進国で数か月ごとに過ごせる、特別待遇を謳歌しているのである。
戦死者の数が、暴行の数が実態とかけ離れていても検証するのが難しい。人口統計もない国だ。そこで過大に数字を発表する。
コンゴの評判は関係ない。NGOは生きるために、自分たちのためにメディアを利用する。
ルブンバシのマゴーネ校(サレジア会)でベルギーからフランス語を教えに来ているドミニクさんが、去年ゴマ市とブカブ市(南キヴ州、州都)を私費で旅行した。安い国連の飛行機は利用できなく、ベルギーに帰れるほどに高い飛行機代を払っての旅行だ。ゴマ市でみたのは、走っている車の殆どが国連やNGOの所有するもので、夥しいNGOが「活躍」している姿だった。ローカルのコンゴ人はバイク。ブカブは「綺麗な町ね、湖の畔で景色も最高、あんなところで働きたいわ」。
ゴマ市(北キヴ州)
走っている四駆は国連かNGOのもの
Dans l'est du Congo, des ONG profitent du «business du viol»
Slate Afrique

La région du Kivu a été dévastée par les guerres depuis plusieurs décennies. Des ONG y gonflent les statistiques sur les victimes de violences sexuelles pour attirer les donateurs.
Aux confins de la République démocratique du Congo (RDC), dans la région du Kivu frontalière avec le Rwanda, les femmes sont les premières victimes des guerres civiles et des milices qui ont ravagé la région depuis des décennies. Depuis le début des années 2000, le Kivu est devenu «la capitale mondiale du viol» si l'on en croit l'expression utilisée par les médias du monde entier.

Selon une enquête de l'American Journal of Public Health, 48 femmes y seraient violées par heure. Ce qui représente 500.000 femmes violées en l'espace d'un an. Des chiffres difficiles à croire mais repris un peu partout, par exemple par le quotidien britannique The Guardian dans un article consacré au sujet: «La ville de Minova, un des lieux où la violence sexuelle est la plus omniprésente dans le pays, est surnommée par l'ONU la "capitale mondiale du viol"», explique ainsi The Guardian. Lors du sommet mondial contre les violences sexuelles qui s'était déroulé à Londres en juin 2014, le chiffre de 500.000 viols sur des femmes congolaises, mais cette fois sur une période s'étalant entre 2004 et 2013, avait également été avancé.

D'où viennent ces chiffres, tous différents? C'est la question que se pose la journaliste Marion Quillard au cours d'une longue enquête menée à Bukavu, dans le Sud-Kivu, pour le numéro 31 du trimestriel XXI. Et l'envers du décor ne ressemble pas vraiment au discours vendu par les dizaines d'ONG installées dans la région.

«No viols, no jobs»

Dans l'hôpital Panzi du très célèbre docteur Mukwege, qui est présenté lors des sommets internationaux comme le médecin qui a soigné 40.000 femmes victimes de viols de guerre, la journaliste de XXI découvre que ces chiffres sont très largement majorés. Entre 2004 et 2013, le programme européen «Victimes de violences sexuelles» dénombrait officiellement 32.247 femmes victimes de viols dans l'hôpital de la ville de Bukavu, là où le docteur Mukwege opère les victimes. C'est donc moins que les 40.000 «vendus» par les ONG et médias. De plus, sur ce nombre de 32.247 opérations, 13.071 Congolaises ont en fait été opérées pour des déchirures de la fistule obsétricale, qui peut survenir lors d'un accouchement difficile. «Entre 2004 et 2013, l'hôpital a donc opéré 19.176 victimes de violences sexuelles, quand les médias internationaux avancent le chiffre de 40.000», note XXI.

Dans une étude intitulée «Fonds de commerce», deux chercheuses néérlandaises se sont également penchées sur le «business du viol» dans l'est de la RDC. Et leur conclusion est sans pitié pour les ONG qui opèrent dans le Kivu.

«Une importance excessive est donnée aux statistiques, lesquelles sont basées sur les cas déclarés,  concernant l'analyse des violences sexuelles, écrivent-elles. Les statistiques sont - largement à la demande des donateurs - utilisées pour analyser les problèmes, lever des fonds et rapporter les résultats sur le terrain. Les limites et les lacunes dans la collecte des données sont omniprésentes (...) Parmi les facteurs qui contribuent à l'inflation des statistiques, on observe notamment l'exagération délibérée des chiffres pour lever des fonds, les doublonnages dans les recensements, une assistance médicale à des non-victimes de viols...»

Dans les rues de Bukavu, un dicton affirme dans un mélange de français et d'anglais: «No viols, no jobs». «Aujourd'hui au Kivu, les ONG ne soignent plus, elles cherchent des statistiques (...) les programmes sur le terrain sont idiots, mais ça contente tout le monde tant qu'il y a des budgets», affirme un travailleur dans l'humanitaire à XXI. Dans les villages de la région, les ONG rémmunèrent des «relais» pour rapporter les cas de viols. Une pratique qui là aussi pousse à l'inflation des chiffres.

«Pourquoi préciser qu'il est impossible d'avoir des statistiques au Congo. Que le Congo est un pays sans Etat, sans recensement depuis 1984?», dénonce sur le ton de l'ironie XXI. 


Camille Belsoeur

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