Le mercredi 4 janvier 2017
5時、曇り、24℃、70%。
7時に運転手に来るように昨日云い、運転手は夜近ファームの電話までかけてきたが、来ない。電話も通じない。どうせ、ローバッテリーだったなどというのだろう。しかし、電話は至る所にある。いらいらする。今日は重要な仕事があるというのに。
運転手は7時25分になってやってきた。道が混んでいたというだけ。僕は門のそとで待っていて、直ぐに出発した。庭師はまだ来なかった。
ユネスコの世界遺産に指定されると観光客が増えるようだ。しかし、世界遺産に指定されたとしても、特別にユネスコが保存を助けてくれるわけではないようだ。
記事では書かれていないが、マリのトンブクトがジハディストに破壊されてもユネスコは無力だった。
世界遺産リストに南北格差があるというが、それはそうだろう、アフリカには遺産というほどのモニュメントが少ないのだし、自然の景観は破壊されっぱなしなのだから。
ユネスコの世界遺産に保護目的があるなら、保護の実効性がある対策を考えて欲しい。1000か所も世界には指定遺産があるそうだ。「猫も杓子も」の感が拭えなくなってきている。フランス料理や日本料理まで遺産になるとは笑止である。
記事のタイトルで「ユネスコの世界遺産はアフリカの利益になっていない」というのは、その理由が詳しく出ていないのでよく分からない記事である。例にあがっているのはパナマだ。The Conversationの記事が本になっているとしてもアフリカに焦点を合わせるべきだ。
Le
patrimoine mondial de l'Unesco n'est pas à l'avantage de l'Afrique
Bien
souvent, la notion de patrimoine culturel mondial a été détournée de son but
officiel, et a été utilisée comme un outil touristique, ou à des fins
politiques et économiques.
À
l’heure où le tourisme est un phénomène mondial massif, concernant plus d’un
milliard de personnes par an et générant annuellement près de 1.500 milliards
de dollars de recettes, la notion de «patrimoine mondial», promue par l’Unesco,
acquiert une importance centrale. Depuis 1972, l’Unesco, avec la «convention
sur la protection du patrimoine culturel et naturel mondial», a créé sa liste
du patrimoine mondial, qui recense des sites considérés comme ayant une valeur
exceptionnelle.
Si le
classement Unesco ne donne pas droit automatiquement à des aides financières
pour protéger ces sites, et si l’Unesco reste impuissante devant les
destructions et les dégradations de sites classés, comme la destruction des
bouddhas de Bâmiyân par les talibans en Afghanistan en 2001 ou celle du temple
de Bel à Palmyre en Syrie en août 2015, la liste Unesco du patrimoine mondial
n’en est pas moins une réalisation importante de l’Unesco et le patrimoine est
le domaine d’activité de cette organisation qui est le plus connu du grand
public.
La
liste du patrimoine mondial de l’Unesco, créée en 1972, est un objet de
prestige et de convoitises pour les États, soucieux de faire valoir leurs sites
historiques ou naturels et de les promouvoir sur la scène internationale.
Un
patrimoine matériel immatériel et documentaire
À cette
liste, qui comporte aujourd’hui plus de 1.000 sites, s’est ajoutée en 2003 la
liste du patrimoine immatériel, qui rassemble non pas des sites physiques mais
des pratiques, traditions, danses, coutumes et savoir-faire traditionnels, et
qui a été conçue en partie pour contrebalancer le flagrant déséquilibre de la
liste précédente, laquelle rassemble une majorité écrasante de sites européens
tandis que l’Afrique est gravement sous-représentée. Et l’Afrique compte
surtout des sites «naturels» tandis que l’Europe regorge de sites classés
«culturels» (églises, châteaux…) qui sont déjà bien mis en valeur et n’ont pas
forcément besoin d’une protection supplémentaire.
Enfin,
l’Unesco a créé, en 1995, un registre appelé «Mémoire du monde» qui recense des
éléments importants, et parfois menacés ou fragiles, du patrimoine documentaire
de l’humanité, par exemple la tapisserie de Bayeux.
Une
source de luttes de pouvoir
Or, ces
mécanismes, en apparence consensuels et propres à susciter le sentiment, pour
les peuples, d’avoir un patrimoine culturel commun à préserver, entraînent au
contraire en bien des cas sinon des conflits, du moins des luttes de pouvoir,
des rivalités qui témoignent que les questions de patrimoine sont détournées à
des fins économiques, politiques ou géopolitiques.
L’exemple
le plus flagrant est le conflit entre la Chine et le Japon généré par la
demande d’inscription sur le registre Mémoire du monde, récemment, par le
Japon, de 333 lettres de kamikazes japonais de la Seconde Guerre mondiale. Ces
lettres d’adieu de combattant adressées à leurs parents avant de se lancer dans
leur assaut ultime, reflètent souvent leur fierté de combattre pour ce régime.
Or celui-ci était impérialiste, raciste, et allié de l’Allemagne nazie!
Un
tourisme de masse sur les sites classés
Plusieurs
cas illustrent le caractère sensible des mécanismes de protection du patrimoine
mis en place par l’Unesco. Bien souvent, la notion de patrimoine culturel
mondial a été détournée de son but officiel, et a été utilisée comme un outil
touristique, ou à des fins politiques et économiques. L’anthropologue David
Berliner, étudiant les politiques patrimoniales de l’Unesco à Luang Prabang
(Laos), lieu classé au patrimoine mondial, parle d’«unescoïsation» de cette
petite ville; il montre qu’une conséquence paradoxale de la protection accordée
par l’Unesco est l’intense «mise en tourisme du lieu».
Et
cette mise en tourisme s’accompagne d’une sorte de mise en scène de traditions
idéalisées et qui ne correspondent pas toujours à la réalité historique.
Certains éléments de ce passé sont gommés comme les épisodes de la guerre du
Vietnam, ou la période coloniale.
Parfois,
comme sur le continent africain, le résultat de l’inscription d’un site sur la
liste du patrimoine mondial peut être négatif. Saskia Cousin et J.-L. Martineau
ont analysé l’instrumentalisation des coutumes, des traditions et du patrimoine
provoquée par l’inscription sur la liste du patrimoine mondial. Dans leur étude
sur le «bois sacré» d’Osun Osogbo au Nigeria, inscrit sur la liste du
patrimoine mondial depuis 2005, ils montrent l’importance des actions de
lobbying, avec des enjeux politiques et économiques.
Dans ce
cas précis, le but politique était de donner à la nouvelle capitale de l’État
d’Osun une profondeur historique, dont elle manquait, contre la ville rivale
d’Ife-Ife, plus ancrée dans l’histoire. L’inscription du bois sacré d’Osun
Osogbo est le résultat de près de quinze ans d’efforts de l’État d’Osun pour se
construire une légitimité historique et culturelle. Par le biais de la liste du
patrimoine mondial, outil de légitimation, la culture peut être manipulée,
instrumentalisée à des fins politiques ou économiques.
Des
conséquences néfastes pour la population
Les
effets du classement de sites sur la prestigieuse liste du patrimoine mondial
peuvent avoir des effets négatifs pour une partie de la population. Ainsi, à
Panama City le classement sur cette liste en 1997 du quartier historique, le
Casco Antiguo, a entraîné la relégation des plus pauvres vers la périphérie,
parallèlement à la mise en tourisme de ce quartier central.
Le
Casco Antiguo, qui au moment de son classement était un quartier délabré, a
fait l’objet d’une transformation en profondeur, qui ont entraîné une brutale
éviction des classes populaires; leurs portes et leurs fenêtres ont été murées
pour les expulser, tandis que le quartier était restauré et se gentrifiait.
Il est
maintenant investi par de riches étrangers qui rachètent les plus belles
bâtisses de l’époque coloniale avant de les revendre à la découpe. Le tourisme
à Panama City a augmenté de façon exponentielle depuis le classement du site
sur la liste de l’Unesco, mais il en résulte une standardisation de l’espace
urbain et une polarisation des inégalités.
Ces
exemples montrent à quel point les enjeux patrimoniaux sont mêlés à des enjeux
économiques, sociaux, politiques, et à des enjeux de domination. En outre, par
l’importance du rôle des fonctionnaires et experts occidentaux dans cette
action patrimoniale de l’Unesco, on peut aussi reprocher à cette institution
d’imposer aux pays du Sud une conception «occidentale» du patrimoine.
Malgré
ces limites, on peut saluer l’action de l’Unesco pour préserver et promouvoir
le patrimoine mondial. Le déséquilibre qu’on observe sur la liste du patrimoine
mondial n’est que le reflet d’une inégalité économique, sociale et culturelle
Nord-Sud, qu’il est urgent de combler.
The
ConversationPar Chloé Maurel, Chercheuse associée à l'Institut d'histoire
moderne et contemporaine (CNRS/Ecole Normale Supérieure/Université Paris 1) et
à l'IRIS, Centre national de la recherche scientifique (CNRS)
La
version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.
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