07 avril 2013

4月7日 ピグミーも普通の人になるか En RDC, Cassius Clay le pygmée veut ouvrir l'esprit de ses frères


Le dimanche 7 avril 2013
7時、快晴、24℃、60%。

M23のビシムワ氏
政治局トップ
M23のスポークスマンだったビシムワBertrand Bisimwa氏が内紛に敗れたレニガJM Reniga氏に代わって政治局のトップになっている。6日(土)の国連が運営するオカピ放送によれば、ビシムワ氏が和平交渉を引継ぐためカンパラにむかったという。マケンガSultani Makenga将軍派であろうとンタガンダBosco Ntaganda将軍派であろうとM23の裏はルワンダのカガメ大統領であるという認識にRDCコンゴ側は変わらない。それを知りながらのカンパラ和平交渉である。

ピグミーは中部アフリカ諸国の熱帯森林地帯に住む民族である。RDCコンゴではとくにオリエンタル州のイトリ県の森の住民である。ピグミーに対する偏見はRDCコンゴでも多くコンゴ人として扱われないことさえある。これはピグミー側にも問題があり、外部と接触を嫌い内部に閉じこもる傾向が見られる。しかし、サハラ、サッヘルの遊牧民トアレグtouaregについて331日の本ブログに書いたようにグローバリスムの波は避けられない。ピグミーが普通の人になる日も遠くないということである。
ピグミーがバンツーの民族移動以前からコンゴに住んでいた先住民族の中の先住民族であることは間違いない。バンツー民族とはDNAから同根であることが証明されている。けれどもピグミーは民俗学などの研究対象であっても、一般的には好奇心の対象でしかなかった。ピグミーに分類される民族はRDCコンゴに30ほどもある。人口は35万から60万人と推定されているのである。
以下の記事はスイスの日刊紙『ロマンディ』電子版である。
子供の頃、喧嘩ばかりしていたので「カシアス・クレイ」(後のモハメッド・アリ)と呼ばれたピグミーのインテリ、カププ・ディワ・ムティマムワ氏(55歳)の話だ。彼は南キヴ州の出身で、州都ブカブの大学を出て、キサンガニ(オリエンタル州、RDC第三の都市)の大学を経てから、ピグミーとして始めて西欧(ジュネーヴ)の大学に通った。今、カププ氏はピグミーの権利回復を主張する。RDCコンゴでは不動産法が準備中である。土地所有という考えを持たないピグミーに法律が強いるのは何か。ピグミーに目をあけて周りを見ること、開かれた精神を持て、そうしないとピグミーはこれまで同様に無視されてしまうとカププ氏はいう。
ガンジーの言葉を引用しながら彼は主張する。「僕たちピグミーのためにとなされることは僕たちの参加なしに行われている、あなた方は僕たちを攻撃するためにそうしている」と。
RDCコンゴではピグミーに選挙権もない。国民として、市民として見られていないのである。カププ氏の運動は険しい道のりである。「ピグミー協会」を創り、政治家たち、各国大使たち、NPOを巡る日々である。
僕はピグミーを特殊視し、ピグミーを「絶滅種」として保護するような政策を導入しようとするなどは止め、ピグミーを通常の社会生活の枠組みの中で考えていかなければならないと思うのである。ピグミーが普通のひとになることを阻む理由はない。
NPO「ピグミー協会」会長カププ氏
RDCコンゴ南キヴ州ブカブ出身
ジュネーヴ大学出のインテリ

En RDC, Cassius Clay le pygmée veut ouvrir l'esprit de ses frères

KINSHASA - Kapupu Diwa Mutimamwa, pygmée, 55 ans, est passé par l'université et se bat pour défendre son peuple, lui permettre d'accéder à l'éducation, aux soins de santé et de participer à la vie politique.

Vif, bavard, tête ronde, cet homme originaire de l'Est de la République démocratique du Congo (RDC) utilise le qualificatif d'autochtone quand il parle de ses frères pygmées.

Interrogé sur cette appellation politiquement correcte, il reconnaît qu'elle ne signifie pas grand chose, tant qu'une étude sérieuse n'aura pas prouvé qu'une ethnie est arrivée au Congo avant une autre. Mais à une autre époque, pygmée était une injure, souligne-t-il.

Créateur de la Ligue nationale des associations autochtones pygmées du Congo, il tente d'interpeller les politiques, rencontre ministres, ambassadeurs et ONGs pour les sensibiliser au débat international et national naissant sur la gestion des ressources naturelles.

La RDC compte plus de 400 groupes ethniques dont une trentaine rattachés aux pygmées. Né en 1957 à Mwaga, dans le Sud-Kivu, où son père était devin à la cour royale, Kapupu raconte avec humour ses premiers jours à l'école : on m'appelait Cassius Clay, car je me battais tout le temps.

Savoir suivre une abeille

Le gamin a sans cesse la bougeotte. Ses professeurs -des religieux- doivent embaucher son père comme sentinelle pour éviter que le petit Kapupu ne prenne inévitablement la clé des champs. Je ne pouvais pas rester assis les bras croisés deux heures, explique-t-il.

Aujourd'hui, je sais suivre une abeille, dire où est son essaim, je sais qu'un serpent est passé car je vois ses traces, je peux faire des pièges et attraper des petits animaux, énumère-t-il.

Mais je suis allé à l'université à Genève, précise-t-il, assurant être le premier pygmée à avoir ainsi intégré une université européenne.

Le projet de loi en cours d'élaboration sur le droit foncier en RDC est fondamental et doit prendre en compte les légitimes revendications des pygmées, selon Kapupu. Après ça, il sera alors difficile d'ignorer les peuples autochtones.

Lors d'une conférence en 2008 à Goma (est), il a rassuré les autorités :nous ne sommes pas des guerriers a-t-il dit, en référence à de précédents conflits régionaux où les pygmées ont souvent été enrôlés de forces comme supplétifs par certains belligérants. Ainsi lors des guerres du Shaba (sud-est, ex-Katanga) dans les années 90, 5.000 d'entre eux avaient été enrôlés, mais munis seulement d'arcs et de flèches, peu en étaient revenus.

Disséminés dans toute l'Afrique centrale, les pygmées, peuple de la forêt, seraient entre 350 et 600.000 en RDC, soit au maximum 1% de la population congolaise, selon Kapupu.

La forêt, notre supermarché

En RDC, ils ne se sont toujours pas inscrits sur les listes électorales. Pourquoi voulez vous qu'ils fassent cinq ou six jours de marche?, s'exclame-t-il. Nous vivons dans le paradis que vous cherchez ! Moi j'appelle la forêt notre supermarché.

Mais on n'y trouve ni école, ni centre de santé. Les seules écoles installées en forêts sont privées et les soins de santé sont encore très rudimentaires.

La tuberculose comme l'alcoolisme font des ravages parmi les pygmées. La déforestation, les exploitations minières réduisent leurs territoires et menacent leur mode de vie. Beaucoup de pygmées qui vivent en ville sont clochardisés et méprisés.

Vingt-cinq familles installées sur l'ile d'Idjwi, sur le lac Kivu, face à la ville de Bukavu, ont récemment appelé Kapupu au secours pour qu'il leur trouve une terre où ils puissent vivre sans être perpétuellement chassés par le Mwami, le chef traditionnel local.

Formé d'abord à l'université de Bukavu puis à Kisangani et enfin à l'Institut universitaire d'études et de développement de Genève (Iued), Kapupu à d'abord été professeur de comptabilité au Burundi voisin. Puis il a été nommé dans un organisme régional, avant de guider nombre d'ONGs dans leur aide.

Le pygmée est objet de curiosité, puis on s'arrête là (...). Ce sont des actes sporadiques, non durables (...) tout ce que vous faites pour nous sans nous, vous le faites contre nous, insiste-t-il, paraphrasant le Mahatma Gandhi.

Il loue par contre l'initiative du président Denis Sassou Nguesso, au Congo-Brazaville voisin, qui a créé le premier forum des peuples autochtones organisé tous les trois ans. En 2011, Kapupu a dû insister pour qu'aucun cadeau ne soit prévu pour les congressistes, alors que les autorités locales pensaient cela indispensable. Je ne négocie jamais avec les pygmées insiste-t-il.

L'une des principales difficultés vient aussi de la mentalité de ses frères, qui se voient souvent comme inférieurs, juge Kapupu. On a inculqué ça aux gens de génération en génération, regrette-t-il. Ils disent oui tout le temps, mais moi je sais quel genre de oui (...). Je veux leur faire ouvrir la tête, leur ouvrir l'esprit sur leur condition et le monde moderne.
(©AFP / 06 avril 2013 07h48)

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