31 janvier 2013

1月31日 カタンガ州分割は至難 RDC : Décentralisation à haut risque au Katanga


Le jeudi 31 janvier 2013
6時、快晴、24℃、65%。

やっと無犯罪証明書を昨日18時、クウェリKwely司法官inspecteur judiciaireの事務所(場所は検察局と同じ)で発行してもらったので、それを仲介してくれるアントワーヌさんのところに持って行った。これで全ての書類がそろったので、入管(DGM)に滞在許可申請ができることになった。来週中にも旅券がキンシャサに送られるだろう。旅券預り証もくれる。そして30日もすれば、ビザの更新がされて旅券が帰ってくると期待できる。
これが犯罪記録
前科がなければ「無犯罪証明」ということになる。
横顔の写真などフランスで警察に捕まったとき
(勿論警察の誤り)以来初めて撮った。
こんな馬鹿な書類を提出させるのは
フランスやベルギーの真似だろう。

30日の検察局のことは一応セットルしたが、まだ僕が落着かないので、明日書くことにする。

カタンガ州は、2006年の新憲法によれば、5つの州に分割されることになっている。しかし、RDCコンゴのどの州も未だ分割されていない。憲法に書かれていようが、現実の行政、政治では分割は誰も問題にしていない。逆にカタンガ州では自治権の拡大を国民投票に問うべく署名が集められている。もっとも憲法第2条では、分割後に再分割も再統合も住民の意思に任せるとされているというから、結局分割がなくても憲法違反になるわけでもなさそうだ。キンシャサ政府はカタンガ州を分割して弱めたいかもしれないが、カタンガ州民の結束は固いから、カタンガ州分割は難しいと思われる。
カタンガ州では、武装強盗集団マイ・マイ(ブカタ・カタンガ派)までもが、カタンガ独立を志向すると宣言するほどである。

RDC : Décentralisation à haut risque au Katanga
mercredi, 30 janvier 2013

Adoptée en 2006 dans la constitution, la décentralisation tarde toujours à se concrétiser en République démocratique du Congo. En visite dans la bouillonnante province du Katanga, le ministre le l'intérieur a affirmé que la décentralisation se fera "au rythme de chaque province". Une formule "à la carte" pour tenter de rassurer les Katangais, partagés entre l'envie d'autonomie et la crainte d'éclatement de leur riche province.

Au Katanga, Richard Muyej, le ministre de l'intérieur congolais, marche sur des oeufs. Ici, certains Katangais voient d'un très mauvais oeil le redécoupage provinciale proposé par la constitution de 2006… et toujours pas en vigueur. Le texte prévoit le passage de 11 à 26 provinces. Ce nouveau découpage territorial permettrait aux provinces d'acquérir "une autonomie de gestion en conservant 40 % de leurs recettes" afin de gérer une fonction publique provinciale, des programmes miniers et forestiers et des investissements en infrastructures. L’article 2 de la constitution stipule également que les 26 provinces pourraient être "redécoupées et réunifiées, selon la volonté du peuple"... d'où une certaine inquiétude chez certains Katangais.

Le "Katanga utile"

Le sujet de la décentralisation est particulièrement sensible au Katanga, partagé entre zones minières riches au Sud et agricoles pauvres au Nord. L'actuel Katanga pourrait être morcelé en 4 territoires distincts :  le Haut-Katanga, le Haut-Lomami, le Tanganyika et le Lualaba. Les Katangais du Nord craignent d'être les laissés pour compte du Sud, le "Katanga utile". A la tête de l'Assemblée provinciale, le turbulent Gabriel Kyungu, plaide lui pour un fédéralisme "assumé". Avec son parti, l'Unafec, le patron de la province prône un Katanga "fort" et plus "autonome". Ses opposants  l'accusent de vouloir renouveler les velléités sécessionnistes de 1960 et de vouloir "balkaniser" la RDC. Pour seule réponse, Gabriel Kyungu a lancé un pétition en faveur du fédéralisme depuis l'été 2012. Son objectif : 100.000 signatures pour faire bouger le pouvoir central. Il en aurait recueilli pour le moment 53.000.

Indépendantistes en embuscade

Véritable serpent de mer en République démocratique du Congo, la décentralisation constitue pourtant l'une des solutions pour sortir le pays des crises à répétition : Nord et Sud-Kivu, Ituri, Equateur, Bas-Congo et… Katanga. Comme pour marquer le passage du ministre de l'intérieur à Lubumbashi, la capitale katangaise, un groupe de miliciens Maï-Maï nommé "Bakata Katanga" a réclamer mardi 29 janvier "l'indépendance de la province". Cette milice sème la terreur depuis plusieurs semaines parmi l'ethnie luba et s'en prend également aux forces de sécurité congolaises. Dimanche 27 janvier, la chefferie de Kikondja situé dans le territoire de Bukama a été le théâtre de violences provoquées par les "indépendantistes" katangais. Bilan : 4 morts côté Maï-Maï et un policier blessé.

D'autres milices sont également actives depuis plusieurs mois au Katanga. Début 2012, le retour de Kyunga Mutanga, alias Gédéon, a sèmé la peur au Katanga. Ce seigneur de guerre avait été condamné à la peine capitale pour crimes contre l’humanité par la justice congolaise. Emprisonné depuis 2006, Gédéon s'est évadé en septembre 2011 de la prison de Lubumbashi… en plein jour. Depuis, l'enquête est au point mort et un vent de panique souffle au Nord-Katanga... On comprend donc pourquoi Kinshasa tarde à mettre en place son nouveau redécoupage provinciale, de peur qu'une partie de son territoire ne lui échappe. Au Nord-Kivu, la rébellion du M23, le lui rappelle tous les jours.

Christophe RIGAUD – Afrikarabia

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