07 décembre 2013

12月7日 キヴ州ゴマ市(RDCコンゴ)のサイバーカフェ  Vu du cybercafé de Goma

Le samedi 7 décembre 2013
7時、うす曇、24℃、70%。

百日紅が満開になった。花弁が複雑だ。日本では真夏に花が咲くようだが。ここは1112月。太陽の軌跡からいうと今が日本の6月頃にあたるはず。

ベルギー政府とスイスのONGがファイナンスしているという大湖地方のニュース発進をしている「シフィア通信」Syfiaによると、M23の敗北のおかげでゴマ市(北キヴ州の州都)の治安が安定して国境を接しているルワンダの町が潤っているそうである。
RDCコンゴの南北キヴ州は農業でも豊かな土地に恵まれているが、内戦のため農業が疲弊、インフラも破壊されているため農産物を大都会ゴマ市は輸入せねばならなくなっている。平和がもどったので、ルワンダ側の町ギセニから果物や野菜、食肉をもってルワンダ人が多数越境してくる。また大工や左官がゴマ市に働きにくる。コンゴでは税金を取られずに果物や野菜を売ることができる。ルワンダでは高い税金を納めないと農産品が売れない。労賃もコンゴの方が遥かに高い。一日5ドル以上稼げる。
一方コンゴからは靴、古着、工具などをもってルワンダ側に人が来る。コンゴの方が靴や古着等が安いというのは不思議な気がするが、ルワンダの方が関税が高いのあろう。それに税関を含めて行政が不存在に等しいRDCコンゴであるから、援助物資が横流しされ安価で市場に出回っているとも考えられる。また戦争資金にもなっていた麻薬(但し大麻)が大量にルワンダの首都キガリに流れているらしい。これはルワンダには迷惑だろう。M23を支援した付けが回ってきたともいえる。
上記の事情はカタンガ州でもいえる。インフラや工業が破壊されたカタンガ州では大消費地州都ルブンバシに地方の農産物が少ししか入らなくなった。潤ったのは隣国ザンビアである。コンゴ人の主食ブカリの材料はトウモロコシの粉である。これがほぼ全量ザンビアからの輸入でまかなわれている。セメントもそうだ。農産物(野菜、果物、食肉)も輸入に頼っている。カタンガからは美白化粧品、古着などがザンビアに出ている。化粧品はルブンバシで生産されている。

北キヴ州ゴマ市のサイバー・カフェについてRFIの記者がレポートしている。カフェといってもコーヒーやソフト飲料は置いていない。客はネットを利用するだけである。
ネットカフェ「キヴネット」を経営しているのは24歳のガブリエル君だ。この商売で学費を出し、家賃を払いさらに弟二人の面倒までみている。30500フラン(50円)、1時間1000フランでネットができる。接続は僕と同じVodacom。だから接続がよく切れる。その場合はケニアのプロバイダーに繋ぐ。ケニアのプロバイダーは衛星をつかっているという。さらにキヴは頻繁に停電がある。だからサイバー・カフェは発電機があるガソリンスタンドに隣接しているのが普通である。ガブリエル君のカフェは自分の発電機を持っている。しょっちゅう停電しているし、接続が切れるのだから、僕は発電設備を持ち、非常接続手段を持っていることは感心だが、それで採算があうのか疑問に思う。
インタネットカフェはゴマ市で成長産業で、7PC6台で始めたエリック君(彼も学生)はもう18台のオーナーになった。PCはウガンダやドバイで調達した。
コンゴの若者たちは世界の情報に飢えていると思われる。彼らはRFIなど国際放送、国連が運営するオカピ放送、カトリック系のONGカリタスなどにアクセスして客観的情報を得ようと努力している。国営のTVや民間TVはみんな政治家の「緋も付き」である。インタネット上のさまざまな情報を比較して「色つき情報」を見破っているのである。
ワールド・ビジョンもキプシ市でネット・カフェを運営しているようだが、僕もネット・カフェをNPO「日本カタンガ協会」として開設しようかな。
ゴマ市
(北キヴ州、RDCコンゴ)
Reportage : Vu du cybercafé de Goma

Par Sabine Cessou RFI(国営の国際フランスラジオ局)

Situé avenue Mutakato, dans le centre de Goma, le Kivunet a tout d’un commerce comme les autres. Il est l’un des plus fréquentés de la ville, parce qu'il a su contourner les deux plus grands obstacles : les coupures de courant et de connexion internet.

Avec son rideau jaune à l’entrée, le Kivunet est l’un des cybercafés les plus connus de Goma. Sous les logos de Yahoo et Google, reproduits fidèlement sur les murs, à la peinture, des jeunes surfent sur Internet. Aucune femme en vue. Les étudiantes sont déjà rentrées chez elles, à cause de l’insécurité qui persiste dans cette ville frontalière du Rwanda, marquée par des années de guerre dans le Nord-Kivu.

« Les filles viennent plutôt le matin ou l’après-midi », explique Gabriel Chirimwami, 24 ans, étudiant en informatique et gérant de Kivunet. Il finance ses études, le loyer et la scolarité de ses deux frères cadets en travaillant neuf heures par jour. Et il ne s’échappe que trois heures, de 15 à 18 heures, pour suivre ses cours.

Chercher des informations crédibles

Quand nous l’abordons, il est occupé à lire un article sur le site Internet de… RFI. Il suit de près la situation dans sa province, le Nord-Kivu. Sur ses onglets figurent aussi Radio Okapi et le réseau d’ONG Caritas. « Nous cherchons des informations crédibles, plus objectives que les informations locales, qui se basent souvent sur des rumeurs », explique-t-il. Avec d’autres, il exulte. L’armée congolaise, pour la première fois, a battu en ce début novembre les rebelles du M23. Un groupe armé accusé d’être soutenu par le Rwanda et l’Ouganda. « C’est une joie totale dans nos coeurs… Nous sommes très fiers des exploits de notre armée ! »
A l’aune des problèmes de la région, ceux du cybercafé paraissent bien dérisoires, à ses clients comme à son gérant. L’accès à Internet est facturé 500 francs congolais (40 centimes d’euro) la demi-heure et 1 000 francs l’heure. L’impression d’une page coûte 100 francs (8 centimes d’euro) et chaque page scannée en envoyée par e-mail 500 francs. Un étudiant en droit trouve ces tarifs un peu chers, mais précise aussitôt : « Ici, on est dans un monde de solidarité. On me donne et je donne aussi ».

Le Kivunet a son groupe électrogène

La plupart des cybercafés de Goma se trouvent à côté d’une station d’essence, explique Chrispin Mvano, un journaliste de Goma qui se sert parfois du Kivunet. La raison ? «C’est le seul point d’approvisionnement en électricité qui soit sûr dans la ville. Les coupures sont quotidiennes, et peuvent durer de deux heures à toute la journée. Toutes les stations-service disposent d’un groupe électrogène. Elles louent des salles aux cybercafés, qui sont alors sûrs d’avoir du courant. »
Le Kivunet, lui, ne dépend de personne. Il dispose de son propre groupe. Il bat aussi ses concurrents, nombreux dans la ville, grâce à ses deux fournisseurs d’accès. Quand il pleut, comme c’est le cas ce jour-là, la connexion de Vodanet devient erratique. Un service kényan d’accès Vsat (Internet par satellite) permet alors de prendre le relais.
L’entreprise, propriété d’Eric Musanganya, étudiant lui aussi et fils d’un homme d’affaires en vue de Goma, a démarré en juillet 2011 avec 6 ordinateurs. Elle en compte 18 aujourd’hui. Des PC achetés neufs et commandés à des fournisseurs en Ouganda ou à Dubaï, plus fiables et moins chers que sur le marché congolais.
« Notre pays, c’est un chantier, sourit Gabriel Chirimwani. Il faudra qu’on le développe nous-mêmes. » Pas un soupcon de pessimisme chez lui : « Cette souffrance que nous traversons est une école. Nous sommes nés avec la guerre, nous ne voulons pas vieillir avec. Il faut que les groupes armés disparaissent ! » Son rêve : « Travailler un jour dans une agence des Nations unies, pour remplacer les conflits en RDC par de la bonne gouvernance ! » En attendant, il se réjouit d’avoir une fenêtre sur un monde «global» qu’il trouve « plus agréable, plus perméable » que les dures réalités du Nord-Kivu.


Sabine Cessou (à Goma)

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