12 janvier 2015

1月11日 フランスの反テロ大デモ行進 Marée humaine à Paris contre le terrorisme

Le dimanche 11 janvier 2015
7時、小雨、22℃、77.5%。

パリで反テロの大規模なデモが行われた。国民的反テロ運動とはいえ、政府主導である。全国で300万人規模デモとは警察の発表だ。普通警察が発表する数字は主催者発表に比べて小さいが、今回は警察が数字を大きくしているのかもしれない。
反イスラムではないと強調している。しかし、facebookの僕のイスラム系「友人たち」は『Je suis Charlie(私はシャルリー)』という合言葉に反発している。『Je suis Mohamed』と云った「友達」もいる。彼らはテロを容認しているわけではない。それでも、欧米やイスラエルの暴力にはこれほどの反応を示さないではないかということだ。
50カ国近い国の元首が集まった。短期間でこうした大規模なデモを実施できたのはフランスならではであろう。イスラエルの首相ネタニアフ、パレスチナのアバス代表もデモを一緒にした。思わぬ首脳会談がエリゼ宮で開催された。

遠い昔のことだが、僕はパリのサンジェルマン大通りでデモ隊を見ていてパリ警察に捕まったことがある。何のデモだろうなと見物していただけである。警棒で頭を殴られて、護送車に乗せられて警察署で翌日の早朝3時まで、根掘り葉掘りデモ参加の理由を訊かれた。早朝開放されたがまだメトロもない街に放り出されたのである。フランスの警察は理由なしに無実の市民を24時間なら拘束できるのだと後できいた。なるほどね、自由・平等・博愛の国が。

『シャルリー・エブド』襲撃テロは僕も許せない。僕もパリにいたら今日のデモに参加したろう。特に言論の自由を暴力で破壊する行為はバルバリスムも甚だしい。亡くなったジャーナリストや警官たち、スパーで人質としてとられて殺された人々、またその家族・近親者を襲った突然の不幸は聞くに忍びない。
テロに走ったフランス人たち、そのオリジンはともかくフランス人たちに違いない、そのフランス人たちはフランスという国家の暴力により殺された。テロリストはジハディスト、ムジャイディーン(聖戦の戦士)を自称していたのだから本望かもしれない。しかし、僕はやはりテロリストを逮捕、裁判で背景を明らかにするべきだったと考える。そうしなければ、何故フランスの若者たちがシリアで戦士になるのか、イスラミストとしてテロ活動をするのか、社会的原因が明らかにならない。

アフリカの指導者たちにとって、フランスに集まった西欧の連帯はどう映ったであろう。「ブルキナの春」以上に背筋が寒くなったのではないか。

Marée humaine à Paris contre le terrorisme
Source : Reuters 11/01/15 à 11:16

Plus de deux millions de personnes ont défilé dimanche à Paris et dans le reste de la France pour des rassemblements en hommage aux 17 personnes tuées dans une série d'attentats, une mobilisation historique sans équivalent depuis la Libération.

Le député François Lamy, chargé par le Parti socialiste d'organiser la manifestation dans la capitale, a évoqué un chiffre situé entre 1,3 et 1,5 million de personnes à Paris.

Mais le ministère de l'Intérieur a indiqué dimanche soir que "l'ampleur de cette mobilisation sans précédent rend(ait) impossible un comptage précis" dans le principal cortège de France. Dans le reste du pays, où 700.000 personnes s'étaient déjà mobilisées samedi, les manifestants étaient largement plus d'un million et des rassemblements ont eu lieu un peu partout dans le monde, notamment à Berlin, Bruxelles et Vienne.

"Il fallait une révolte, nous l'avons vue au fond d'une certaine manière tout au long de cette journée", a déclaré le Premier ministre Manuel Valls à son arrivée à la synagogue de la Victoire à Paris pour un hommage aux quatre victimes juives.

"Pour que cette journée reste dans l'Histoire, il faut que cette dignité, cette capacité à se rassembler, ce travail sur nous-mêmes, nous le poursuivions. Ce n'est pas une journée seulement, même si elle marquera l'histoire", a-t-il ajouté. "Je suis tellement fier des Français, de ce que les Français ont été capables de dire au monde entier aujourd'hui."

Séparés de la manifestation pour des raisons de sécurité, une cinquantaine de chefs d'Etat et de gouvernement, 130 pays en tout étant représentés, ont commencé à marcher un peu après 15H00, avec le président français à leur tête.

Ce dernier était entouré, bras dessus bras dessous, du président du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta, et de la chancelière allemande, Angela Merkel, qui donnaient respectivement le bras au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et au président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.

MOBILISATION HISTORIQUE

Les dirigeants étrangers ont défilé pendant un quart d'heure, visiblement pour montrer qu'ils n'avaient pas peur, avant de repartir pour la plupart vers leur pays.

Après le départ de ses invités, auxquels il a donné l'accolade, François Hollande est resté quelques minutes de plus pour serrer dans ses bras les proches des victimes en pleurs.

Il a ensuite rendu visite à la famille d'Ahmed Merabet, le policier exécuté mercredi par les tueurs de Charlie Hebdo, avant d'aller se recueillir à la synagogue en compagnie de Benjamin Netanyahu en hommage aux victimes de l'attaque de la supérette casher.

La manifestation de Paris est sans conteste la plus importante depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et a rassemblé plus de monde que celles de 1968 en soutien au général de Gaulle ou de 1984 pour l'école libre, qui avaient toutes deux rassemblé autour d'un million de personnes.

Tous les axes autour de la place de la République étaient noirs de monde bien avant le début du défilé et, hormis le cortège officiel séparé, la manifestation ne s'est ébranlée que plus de deux heures après le moment prévu par les organisateurs.

La mobilisation a été également très forte dimanche en région, avec largement plus d'un million de manifestants.

La police a ainsi compté 300.000 personnes à Lyon et au moins 100.000 à Bordeaux, 115.000 à Rennes, 60.000 à Marseille, 50.000 à Nancy, Montpellier et Angers, 45.000 à Metz, 40.000 à Perpignan et Strasbourg, et plus de 16.000 manifestants dans des petites villes comme Albi et Rodez, dans le Sud-Ouest.

Partout, les "Je suis Charlie" étaient lancés par la foule, en référence à l'hebdomadaire Charlie Hebdo, où 12 personnes ont été tuées mercredi, avec des "Je suis juif" entrecoupés de débuts de Marseillaise.

Avant son départ de Jérusalem pour Paris, Benjamin Netanyahu a dit qu'Israël était le "foyer" des juifs de France.

"Tout juif qui veut immigrer en Israël y sera reçu les bras ouverts", a-t-il déclaré.

"JE SUIS CHARLIE, JE SUIS JUIF, JE SUIS FLIC"

Dimanche matin, les organisations juives de France ont été reçues à l'Elysée par François Hollande pour lui demander des actes contre une "situation de guerre".

"C'est très douloureux pour nous (...) d'entendre en 2015 en France, dans l'une des plus importantes démocraties du monde, que des juifs pourraient avoir peur", a dit le grand rabbin de France, Haïm Korsia, exigeant la protection de l'Etat.

"'Je suis Charlie, je suis juif, je suis flic et nous sommes la République'. C'est le message que des milliers de personnes porteront aujourd'hui en ce temps d'unité nationale", a déclaré à la sortie de l'entretien Sacha Riengewirtz, président de l'Union des étudiants juifs de France.

Sur la place de la République, non loin des locaux du journal Charlie Hebdo, les manifestants ont commencé à affluer dès le début de la matinée dans une atmosphère bon enfant, les cars de CRS étant même applaudis par la foule.


"Je suis là par solidarité avec les familles des victimes, pour la liberté d'expression et pour la liberté de la presse", a expliqué Zakaria Moumni, 34 ans, un sportif professionnel franco-marocain qui portait un drapeau Français. "Je suis là pour montrer aux terroristes qu'ils n'ont pas gagné, au contraire ça a rassemblé les gens de toutes les religions."

Aucun commentaire: