快晴。6時、24℃、47.5%。
ワッフルを作っている。玉子は5個だが、あとは目分量である。砂糖、小麦粉、バニラ・エッセンス、干しブドウ、溶かしたバター、ベイキング・パウダ、ミルク。今日は生地がやや固めにできた。生地は柔らかすぎなければいいのだ。柔らかいと煎餅のような固いワッフルになってしまう。ワッフルは朝食用。40個くらいできる。市販のワッフルは小麦粉と油しか使っていない。美味くない。僕のワッフルがベストだと自画自賛。月に1度ほど作る。
エボラ出血熱による死亡は、ウガンダで16名、RDCコンゴで14名と国連放送オカピが昨日現在の数字として伝えた。
結社『トーゴを救おう』の代表 イザベル・アメガンビさん |
このストライキは、実はトーゴが初めてではなく、1950年代フランスからの独立運動を進めていたギニアの後の大統領トレSékou Touréが使った手であるらしい。トレは女性たちに夫が独立派の党員になるように「セックス・ストライキ」をするように図った。また最近ではケニア(2009年)やリベリア(2003年)の女性たちがこの「武器」をつかって成功したようだ。西アフリカは伝統的に女性の力が強いという。トーゴでもストが功を奏することを祈ろう。なにしろ極めて平和的ストなのだ。
RDCコンゴでも「セックス・ストライキ」で、東部の北キヴ州の戦闘などが収まるといいのにと思う。
トーゴは西アフリカの小国である。東のガーナと西のベナンに挟まれた国だ。もともとガーナと同じドイツ領(トーゴランド)だったが、ドイツが第一次世界大戦に敗れて、英国とフランスが分割統治した。そのフランス側が1960年独立してトーゴ共和国となった。
La grève du sexe,
comment ça marche au juste?
トーゴ大統領ニャシンベ氏 |
Stéphanie Plasse
Au Ve siècle avant
J.-C., une guerre entre les deux cités ennemies, Sparte et Athènes, fait rage
en Grèce (la guerre du Péloponnèse).
Pour ramener la paix
dans sa contrée, une belle Athénienne du nom de Lysistrata invite les femmes
grecques à entamer une grève totale du sexe, jusqu'à ce que les hommes cessent
le combat.
Cette pièce imaginée
par le dramaturge grec Aristophane, il y a 1.500 ans, trouve encore quelques
échos dans nos sociétés contemporaines et notamment en Afrique de l'Ouest.
Le 26 août, des femmes
du collectif Sauvons le Togo ont appelé «toutes les citoyennes» à observer une
semaine d'abstinence sexuelle, afin de contraindre les hommes à se mobiliser
pour le report des élections législatives et la démission du président Faure
Gnassingbé.
Le corps féminin
serait-il devenu un instrument de coercition? Pour Isabelle Améganvi, avocate
et membre du bureau exécutif de l’Alliance nationale pour le changement (ANC,
opposition), cela ne fait aucun doute.
«Les femmes utilisent
leurs corps comme une arme de lutte car les hommes ont toujours décidé à leur
place et usent et abusent de leur corps. Aujourd'hui, le sexe de la femme sert
à une noble cause, il est un moyen d'expression.»
En effet, certaines
femmes prennent très tôt conscience du pouvoir de leur corps et jouent de leurs
attributs auprès des hommes. Elles veulent dès lors se servir des registres
sexuels et maternels qu'on leur confère, pour militer.
«Même si ce n'est pas une
généralité, les hommes considèrent avoir un pouvoir naturel et utilisent les
femmes comme des objets sexuels. La
grève du sexe représente un moyen pour les femmes de faire savoir qu'elles
peuvent être autre chose, qu'elles
peuvent sortir de la sphère domestique pour aller vers le politique», explique
Catherine Coquery-Vidrovitch, historienne française, spécialiste de l'Afrique
et professeure émérite de l'université Paris-Diderot.
Guerre des sexes
Mais les femmes
s'extraient assez difficilement de cette sphère. Elles sont souvent perçues
comme des «mères nourricières» et accomplissent des tâches domestiques. Elles
sont en charge du foyer, des enfants, de leur mari et doivent surtout assurer
la descendance.
D'ailleurs, en
analysant l'emploi de la terminologie «grève du sexe», on s'aperçoit, comme le
souligne Ophélie Rillon, doctorante en histoire de l'Afrique au Centre d'étude
des mondes africains (Cémaf), que le sexe, en tant qu'acte de plaisir et de
reproduction est considéré comme un travail féminin et appartient au travail
domestique des femmes.
La grève du sexe
serait donc un moyen pour ces dernières «d'atteindre l'homme, car l'abstinence
met en danger le lignage. Cela le renverrait à son incapacité, à son
impuissance, à gouverner le pays», observe Jean-Pierre Dozon, anthropologue et
directeur d'études à l'EHESS.
Car, si les hommes
détiennent le pouvoir, les femmes sont les premières victimes de la mauvaise
gouvernance d'un pays.
«Lorsque les richesses
sont accaparées et que le chômage augmente, c'est aux femmes qu'incombent la
tâche de s'occuper de leurs enfants et de leur mari qui ne trouvent pas de
travail », explique Isabelle Améganvi.
Le sexe semble
permettre aux femmes de s'exprimer et de remettre en cause le pouvoir des
hommes, mais il a une autre fonction. Il sert aussi d'arme politique pour les
militantes.
«Les femmes
développent des outils militants sexués en rapport avec la place qu'on leur
attribue. Bien souvent, on fait appel aux femmes en tant qu’êtres sexués dans
les organisations: en tant que mères, épouses etc. Aux hommes revient la
direction des organisations, les grands discours etc. Ils se mettent en avant
et sont arrêtés. Les femmes sont reléguées dans des tâches subalternes: elles
organisent le mouvement à la base, diffusent les mots d’ordre dans les
quartiers, nourrissent les militants», analyse Ophélie Rillon, dont la thèse
porte sur le genre des luttes sociales et politiques au Mali (1960-2009).
Une division sexuée du
militantisme que l'on retrouvait déjà en Guinée, lors de la lutte pour
l’indépendance dans les années 1950.
Pour asseoir son
pouvoir, le futur président Sékou Touré avait alors exhorté ses sympathisantes
à pratiquer le chantage sexuel sur leurs époux pour les obliger à rejoindre le
Parti nationaliste (PDG-RDA).
Arme politique
Cette action militante
n'est pas la première du genre sur le continent. Ces dix dernières années, les
grèves du sexe les plus médiatisées furent sans doute celles du Kenya et du
Liberia dont les femmes togolaises se sont inspirées.
En 2009, au Kenya, un
collectif de femmes avait décrété une semaine d’abstinence sexuelle pour
contraindre les politiques à réformer le pays à la suite d’une grave crise
entre le président Mwai Kibaki et son rival Raila Odinga.
Un procédé qui s'était
avéré payant, puisque le chef de l’Etat et le chef du gouvernement avaient fini
par signer un accord de partage du pouvoir.
Même succès au
Liberia, en 2003, où la militante Leymah Gbowee, pour faire avancer les
négociations de paix entre l’ancien président Charles Taylor et les différents
chefs de guerre, avait appelé à l'abstinence.
Si les grèves du sexe
n'ont pas toutes eu des effets concrets,
elles ont servi de véritable coup de pub pour l'opposition. Une force de
frappe bien comprise par le collectif Sauvons le Togo dont l'appel à
l'abstinence a déjà dépassé les frontières.
Depuis dimanche,
l'information a été reléguée dans la presse internationale des États-Unis en
passant par la Chine.
Droit à la révolte
Même si beaucoup de
ces actions se sont déroulées en Afrique, les cas de grèves du sexe ne sont pas
l'apanage du continent.
En Colombie et en
Belgique, d'autres cas d'appel à l'abstinence ont été relevés. Reste cependant
que, au Togo, Kenya et au Liberia, ce type d'actions semble revêtir une envergure
nationale et semble vouloir influer sur les destinées du pays.
Un engouement militant
qui serait en partie dû à la forte
présence de femmes entrepreneures dans ces trois pays. C'est le cas des femmes
d'affaires du Togo spécialisées dans la vente de pagne, appelées les Nanas
Benz. Ces «market women» furent les
toutes premières à introduire les grosses cylindrées allemandes Mercedes Benz
dans le pays.
«La dictature
paralysante de l'ancien président togolais Eyadema et le chômage grandissant a
contraint ces femmes à devenir des chefs de famille et à être autonomes
financièrement. Du fait de leur place, les Nanas Benz ont gagné le droit de
s'exprimer et d'avoir une place dans la lutte», souligne Jean-Pierre Dozon.
A cela s'ajouterait, à
une échelle sociale moins élevée, l'existence d'une vie collective féminine
très forte qui aurait également permis la montée du militantisme.
Pour Catherine
Coquery-Vidrovitch, «les associations de femmes appelées “tontines” qui mettent
en commun leur épargne en vue de la solution des problèmes particuliers ou
collectifs auraient permis aux femmes d'inventer des formes politiques de
lutte».
Une entraide que l'on
retrouve dans les rituels africains.
«Les rôles des deux
sexes sont nettement différenciés dans ces pays. Du coup, la solidarité
féminine est très présente, précise Jean-Pierre Dozon. En Côte d'Ivoire, par
exemple, quand une femme meurt en couche, tous les hommes sont chassés du
village, car ils sont tenus responsables de cette mort. Les femmes prennent
alors le pouvoir. Ces rituels reconnaissent aux femmes le droit de se révolte.»
Stéphanie Plasse
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