12 août 2016

8月12日 アチェケがコートジボワールのAOCになるか L'attiéké va-t-il devenir une appellation protégée en Côte d'Ivoire?

Le vendredi 12 août 2016
7時、快晴、20℃、45%。

昨日来たアレックス君は、9時にルブンバシに帰った。明日はキンシャサである。キンシャサで1年くらい滞在しそうだ。そのあと五胡に行くのだろう。多分数年欧州に帰ると云っていたが。スイスは寒くて長居したくないようだ。

フランス料理、和食、メキシコ料理などがユネスコの世界無形遺産として登録されているが、アフリカ料理はまだ登録されていないようだ。
ただ、原産地統制故障appélation d’origine contrôléeAOC)としては既にギニアのジアマ・マセンタ珈琲、カメルーンのペンジャ胡椒やオク蜂蜜があるようだ。
これに続いてコートジボワール政府がアチェケAttiékéAOCとするように考えてている。
アチェケはコートジボワールの料理で原材料はキャッサバmaniocである。キャッサバはアフリカ各地で栽培されているイモだ。キャッサバのセモリナ(粗挽き粉)からアチェケを作る。マグレブのクスクスに似ているが、発酵させたセモリナを混ぜるところが違うとある。
僕はアチェケを食したことがない。アルジェリアでクスクスを食べられるようになるのに3年かかった。当初は喉を通らなかった。しかし、慣れると結構美味いとおもうようになり、パリやスイスでもクスクスを時折食べるようになった。アチェケもその手ではないかと思う。ただ、酸味があるようだから慣れないかもしれない。ヨーグルトが嫌いだから。
アチュケの料理過程が伝統で、コートジボワールはAOCが必要だと考えている。いっそのことユネスコの無形文化遺産に登録申請してはどうだろうか。
左がアチェケ、右は子羊のシチュー
L'attiéké va-t-il devenir une appellation protégée en Côte d'Ivoire?
Le gouvernement a revendiqué le contrôle de la fabrication de ce plat à base de manioc, popularisé par les vendeurs de rue de Yopougon à Abidjan.
L’attiéké est le plat ivoirien par excellence. À toutes les heures, sur toutes les tables, on retrouve cette sorte de couscous de manioc, qui sert notamment à préparer le garba au thon frit servi dans les garbadromes, les stands de rue indissociables de la culture du zouglou à Abidjan. L'annonce, en mai dernier, d'une pénurie naissante de manioc avait d'ailleurs mis tout le pays en émoi.

Mais la popularité de l'attiéké s'est étendue aux autres pays de la sous-région d'Afrique de l'Ouest, et parmi la diaspora: on le retrouve, séché ou congelé, dans les épiceries d'Europe, des États-Unis et même d'Asie du Sud-Est. Selon certains industriels, la Chine serait même devenue le premier pays producteur de semoule de manioc. Une situation qui pose  problème pour le gouvernement ivoirien, comme l'explique son porte-parole Bruno Koné, à l'AFP: «A cause de sa renommée, ce plat est produit de plus en plus hors du pays et vendu sous le même nom par des pays qui ne suivent que partiellement le processus de production.» Avec au passage, un prix de vente parfois dix fois supérieur à l'attiéké produit en Côte d'Ivoire.

Le gouvernement a donc décidé de revendiquer mercredi 3 août l'appellation protégée internationale auprès de l'organisation africaine de la propriété intellectuelle. Au même titre que le champagne en France ou le jambon de Parme en Italie, l'attiéké pourrait donc faire l'objet d'une production contrôlée, dans le respect de la tradition ivoirienne, comme l'explique la BBC. Le processus comprend l'extraction des tubercules de manioc, qui sont pelés puis râpés. Après une fermentation de plusieurs jours, l'attiéké est pressé pour en retirer le trop-plein d'amidon, séché et bouilli.

Seules trois appellations contrôlées en Afrique

Traditionnellement préparé par les femmes des villages des régions lagunaires, l'attiéké est devenu au fil du temps un symbole d'union dans un pays de 62 groupes ethniques différents qui a vu son histoire récente diviser encore plus tragiquement la population il y a cinq ans. D'autant plus que la nouvelle mesure survient au milieu des festivités de l'Indépendance ivoirienne, le 7 août. Le député Kouadio Konan Bertin (surnommé KKB), qui en avait fait son cheval de bataille lors des élections en 2015, s'est d'ailleurs félicité dans un communiqué que le gouvernement du président Alassane Ouattara «ait adopté son idée de faire de l’attiéké un label ivoirien.»

Malgré la délicatesse d'effectuer des contrôles des produits vendus en Côte d'Ivoire, d'autres spécialités pourraient suivre, comme l'aloco, une friture de bananes plantains, ou le foutou, sorte de pudding au manioc. Dans tous les cas, l'attiéké est en bonne voie pour devenir le quatrième mets à bénéficier d'une appellation contrôlée en Afrique, rappelle Quartz, après le miel Oku et le poivre de Penja au Cameroun, et le café Ziama Macenta de Guinée.

Paul Verdeau

Journaliste à Slate Afrique. 

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