21 février 2014

2月20日 カスンバレサ:近くて遠いザンビア RDC: à Kasumbalesa, la Zambie si proche, si lointaine

Le jeudi 20 février 2014
6時、快晴、22701445分、雷雨。

715分、ネット不通。750分、回復。

国連のRDCコンゴ駐留軍Monuscoがカタンガの兵を増やすそうだ。マイマイ「バカタ・カタンガ」など武装集団がカタンガ州の東部、モエロ湖とタンガニーカ湖の半ばの町プウェト周辺に来襲していることに鑑み、住民保護を目的として増員する。このあたり、マノノ、ミトワバ、プウェトを結ぶ三角地帯は「死のトライアングル」と呼ばれる地帯である。今、バカタ・カタンガがいわれているが、以前はマイマイでも野蛮で悪辣なジェデオンGedeonが出没した地帯である。
MonuscoRDCコンゴに2万人以上が駐留しているが、現在カタンガ州には主としてベナン人からなる国連兵が400名だけである。これを何名に増やすのか、Monuscoのトップ、マーチン・トブラーMartin Tobler氏は言及していない。プウェトからそう遠くない南北キヴ州の兵員を回すのか、新たな兵隊を海外から呼び寄せるのかも不明。

隣国ザンビアに行くときに通過するのが国境カスンバレサである。ザンビアとの国境はキプシからも越せるし、ザカニアからも行ける。しかし、中国が工事したルブンバシ=カスンバレサ有料道路を通るのが一番便利である。僕がいるキプシからザンビアに入ると雨季の間は悪路のためソルウェジまで何時間かかるかわからない。カスンバレサならザンビア側の道路も気持ちよく舗装されている。
カスンバレサで26日(木)ザンビア人のトラック運転手がコンゴの警官に殺された。警官が賄賂を要求したのを断ったためという。早速、ザンビア側でコンゴ人狩がはじまり、男が一人犠牲になった。ところがコンゴ人ではなくジンバブウェ人だった。とんだトバッチリをジンバブウェ人は蒙ったわけだ。
こうして不穏な空気のなか、コンゴもザンビアも国境警察や税関の事務が滞ってしまった。通常コンゴからコバルトなど鉱物資源を積んだトラックは遅くても24時間でザンビア側に入れる。ところが、今や5キロメートルを越す長蛇を作ってしまった。
しかし、僕のみるところでは、こんな待ち時間はしょっちゅう起こることでニュースになったのが不思議なくらいである。
ザンビア側ではいつもコンゴに入るのを待つトラックが数キロ以上列を作っている。コンゴ側だって同様だ。コンゴ国境の出入りに、コンゴの警官や税官吏に何も払わずに通過できることが既に奇跡に近いのである。徒歩で通過するならこの「通行料」(賄賂)は数百円でしかないかもしれないが、賄賂は賄賂である。車で通過するとなると100ドルを超える。実に質(たち)の悪い国境である。
だからザンビアは近くて遠い存在となる。
RDCコンゴとザンビアの国境、カスンバレサの町
両国側とも国境事務のためにビルが建ちコンピュータ処理
コンゴも窓口一本化など表面は近代化したが
警官や税関吏の「たかり」体質は変わらない
RDC: à Kasumbalesa, la Zambie si proche, si lointaine
19/02/2014 à 12:15 | AFP

"Dès qu'on entre au Congo, on peut arrêter de faire des projets": bloqué depuis plus d'une semaine à la frontière entre la République démocratique du Congo et la Zambie, Misheck Savamhu prend la situation avec philosophie.

Comme lui, des centaines de chauffeurs routiers attendent à Kasumbalesa sous une chaleur accablante, dans une atmosphère saturée de poussière et de gaz d'échappement. La file ininterrompue des camions à l'arrêt s'étend sur plus de cinq kilomètres.

Le poste-frontière de Kasumbalesa est vital pour la RDC. C'est la première porte de sortie de la production minière du Katanga (province enclavée du Sud-Est du pays), indispensable aux recettes de l'Etat. Mais pour ceux qui doivent le passer, c'est un parcours du combattant, parfois mortel, en dépit des efforts des autorités pour faciliter les choses.

Le 6 février, un chauffeur zambien y a été abattu par un policier congolais qui cherchait à le rançonner. En représailles, de l'autre côté de la frontière, on a commencé à chasser les Congolais. Un homme a été tué. Il était Zimbabwéen.

La frontière a été fermée une journée mais les perturbations se font encore sentir une semaine après les faits. Un policier explique qu'ils ne sont que quatre pour assurer la bonne circulation des semi-remorques et porte-conteneurs en attente.

Nombre de ces véhicules sont entrés avec des équipements ou du ravitaillement venu d'Afrique australe ou d'Asie à destination des compagnies minières, et s'apprêtent à repartir chargés de minerai, du cuivre surtout.

- 'Les policiers sont terribles' -

M. Savamhu rentre en Afrique du Sud. De sa cabine, il raconte les tracasseries du voyage, documents à l'appui.

Sa cargaison de cobalt a été chargée près de trois semaines plus tôt. Avec les différentes formalités administratives, qui imposent parfois plusieurs jours d'arrêt, il lui a fallu une dizaine de jours pour parcourir les quelque 400 kilomètres qui le séparaient de Kasumbalesa.

D'habitude, il faut compter 24 heures pour passer la frontière, donc une nuit sur place pendant laquelle il convient de ne pas dormir si l'on ne veut pas se faire dérober sa cargaison ou ses effets personnels par des habitants, souvent jeunes et démunis de tout, racontent plusieurs chauffeurs.

Quand on est bloqué depuis plus d'une semaine et qu'on a veillé toutes ces nuits, la fatigue se fait sentir. Et pas question de compter sur les forces de l'ordre. "Les policiers sont terribles", assure Ally Mwachula, conducteur tanzanien, qui les voit plus comme une menace qu'autre chose.

En sens inverse, un vieil homme pousse péniblement une bicyclette usée chargée de tomates, tandis que les haut-parleurs des bars crachent une musique saturée. Comme tant d'autres, il est parti chercher en Zambie les primeurs qui seront vendus dans la ville.

Dans la file d'attente, deux Tanzaniens racontent leur errance kafkaïenne pendant trois semaines à courir d'un organisme de contrôle à une autorité de vérification - avec autant de demandes de bakchich que de bureaux visités - pour obtenir les permis leur permettant de sortir leur cargaison du pays. . . jusqu'à se retrouver avec un visa expiré.

Ces soucis relativisent l'amélioration qu'a constituée l'instauration du "guichet unique" permettant depuis quelques années de régler en un seul endroit toutes les taxes dues aux différentes agences de l'Etat congolais.

S'étirant des deux côtés de la route, les petites échoppes colorées montent jusqu'au grand bâtiment de la douane, moderne et informatisé, où s'affairent de nombreux commis chargés de régler les dernières formalités de passage.

"Il n'y a pas de boulot, on se débrouille comme ça", explique Diadia Ilunga, 25 ans, qui dit toucher une rémunération au forfait: 20 dollars par véhicule.

Près de lui vaquent de nombreux hommes désoeuvrés. Le passage des camions chargés de minerais renforce la rancoeur à l'idée que le pays - un des plus pauvres au monde en dépit de ses immenses ressources naturelles - est pillé au profit des étrangers et d'une caste de privilégiés congolais, scandale dénoncé depuis des années.


"Ca fait mal au coeur de voir partir le minerai. Combien de Congolais ont un travail face à cette situation ?" dit un homme, "nous risquons un jour de nous révolter".

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