Le samedi 18 juillet 2015
6時、快晴、19℃、45%。
新国立競技場建設計画が白紙撤回になったそうだが、2020年オリンピック自体を撤回した方がいいという声は聞こえてこない。何故だろう。僕は先進国でのオリンピックは不要だと思っている。冬期オリンピック招致を住民投票で否決したローザンヌの英知を見習うべきだ。
オリンピックをするならダカールやダルエスサラムですべきなのだ。膨大な予算を組んで競技場を作る必要などない。
パリは2024年のオリンピック開催地に立候補する。バカな話だ。もっとも、パリ市民が投票すれば立候補が正当化されるだろう。見識のないフランスの首都の住民、東京も同様だ。
パリのカルティエ財団で「美しきコンゴ」写真展開催中。RDCコンゴ独立前の50年代から今日までの写真展だ。現代コンゴになるとコンゴ人写真家が取り上げられている。
そのなかでキリピ・カテンボ(36歳)の抽象写真が面白い。前衛写真家だ。
彼はキンシャサの芸術学部出身。当初は抽象画を描いていた。カメラを持つようになって新境地を開いている。認められるとヨーロッパに出てしまって帰ってこないアーチストが多いのに彼はキンシャサにとどまっている。
まともに見れば汚いキンシャサの街を、発想を変えて芸術化してしまった。彼が影響を受けたのは南アの写真家ゴールドブラットDavid Goldblatt(リトアニア出身)、ガーナのニイ、同じコンゴ人バロジだそうだ。バロジは今回の「コンゴ」展に作品を出している。
キリピ・カテンボの名前は覚えておきたい。これからも活躍することを期待する。
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前衛写真家キリピ・カテンボ氏 |
Kiripi Siku Katembo, photographe
surréaliste à Kinshasa
Par Sabine Cessou
Kiripi Siku Katembo, artiste congolais de
36 ans, montre ses photos à la Fondation Cartier dans le cadre de l’exposition
« Beauté Congo », commissionnée par André Magnin. Il livre un portrait
renversant de Kinshasa, sa ville, telle qu’il la voit se refléter dans ses
flaques d’eau.
Au départ, cet artiste congolais a fait de
la peinture. Une activité qu’il a « mise au frigo », dit-il, en 2008 pour
s’orienter vers la photo et la vidéo. Ces deux moyens d’expression lui
permettent de sortir de son atelier et de se rapprocher de son environnement,
pour entrer en interaction avec les gens et la ville.
Surréaliste en peinture, il a gardé la même
optique dans son nouveau travail. D’où ses clichés de Kinshasa qui se reflète
dans des flaques d’eau, montrés dans le cadre de l’exposition Beauté Congo à la
Fondation Cartier. Cette première série, réalisée en 2011 sous le titre « Un
regard », comporte une trentaine de photos - dont seulement quelques-unes sont
exposées à la Fondation Cartier.
Ce travail, montré en 2011 lors des
Rencontres photographiques africaines de Bamako, lui a permis de se faire
aussitôt remarquer. Par André Magnin notamment, dont il figure au catalogue,
mais aussi par la Fondation Blachère (France), dont il a décroché un prix.
Sur le fil du rasoir
Son propos est poétique, non politique. Ses
photos, certes, mettent en évidence l’absence de tout système d’évacuation des
eaux de pluie dans la mégalopole de Kinshasa. Mais elles vont bien au-delà. Le
sens des images est laissé à la libre interprétation de tous. Le photographe
qui définit son art de la manière la plus simple qui soit : « C’est
l’interaction entre l’œuvre et le public ».
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Kiripi Katembo, «Rester», série «Un regard», 2011 (Tirage Lambda, 60 x 90 cm - Collection de l’artiste) 連作「ある眼差し」から作品「とどまること」
©KiripiKatembo
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L’une de ses images, intitulée « Rester »,
montre un quartier de Kinshasa dont les baraques de tôle ondulée rouge se
reflètent à la lumière du soir dans une flaque, dont on ne sait si elle est
juste une mare ou une inondation.
« En renversant l’image, je me disais que
tout peut changer, explique Kiripi Siku Katembo. C’est une manière d’inviter à
regarder le présent et l’avenir différemment. Si on prend l’image dans le sens
normal, c’est le chaos. Dès qu’on la retourne, tout devient plus positif, plus
beau. »
Il en ressort une curieuse impression de
calme, entre espoir et résignation. Le photographe admet être lui-même sur le
fil du rasoir, d’où les légendes douces-amères de ses photos : « Errer », «
Subir », « Tenir », « Rester ».
Kiripi Siku Katembo aime confronter ses
œuvres au public, et montrer ses images là où il les a prises. Par exemple, sur
l’Avenue du 24 novembre, en face de l’Académie des Beaux-Arts. Lors d’une
installation, il tenait lui-même les photos, pendant que quelqu’un le
photographiait, en train de parler au public, qui réagissait aux images. « Les
gens parlent de tout, de l’insalubrité, de l’art. Ils constatent que nous
vivons dans un aquarium. »
Kinshasa, un « puits de matière
intéressante »
Quand il avait 18 ans, ce fils d’une famille
de la classe moyenne s’intéressait à « tout ce qui tourne ». Il voulait devenir
pilote dans l’aviation civile, mais s’ennuyait dans les matières scientifiques.
Sa sœur et sa mère l’ont poussé vers l’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa, où
il s’est senti plus à l’aise en étudiant la communication visuelle.
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シリーズ「ある眼差し」から |
Parmi ses influences, il cite le grand
photographe sud-africain David Goldblatt, le Ghanéen Nii et le Congolais Sammy
Baloji, avec qui il expose à la Fondation Cartier. Il a aussi eu des
conversations décisives sur le travail in situ dans le cadre des ateliers du
Collectif Eza Possibles, une organisation qui veut mener l’art dans la rue à
Kinshasa.
Kiripi Siku Katembo ressemble à ses photos
: de toute sa personne, sobrement habillée en noir, émane une impression de
calme, avec une gravité qui n’empêche pas un sourire permanent. Il appartient à
cette génération de jeunes Africains qui ne veulent plus partir : « Je ne
quitterai pas Kin, dit-il. Ma ville est un puits pour moi, avec beaucoup de
matière intéressante qui ne va pas s’épuiser aujourd’hui. »
Comme bien d’autres citadins trentenaires à
travers le continent, il se moque de la façon dont le monde peut percevoir son
pays ou le continent. Il participe à un changement majeur de perspective, en
cours : ce qui compte, désormais, pour un Kinois comme lui ou un Dakarois comme
son ami Omar Victor Diop, c’est de savoir comment l’Afrique se perçoit
elle-même et comment elle envisage le reste du monde.
Renvoyer à l’Europe son regard
ethnographique
Sa deuxième série de photos, Mutations, l’a
conduit à faire des photos non plus au ras du sol, mais du haut des tours de
Kinshasa, Brazzaville et Ostende en Belgique. Son idée : prendre en photo «
l’installation socio-urbaine inconsciente des peuples ». Que dit Kinshasa vue
du ciel ? « C’est une ville d’empreintes ou des objets se répondent. Elle est
moins statique et carrée que les villes européennes, plutôt habitées par
l’Etat. »
Brazzaville tient le même langage, mais il
a brouillé les pistes sciemment avec Ostende et Kinshasa, observant les
réactions du public belge : « Certaines personnes âgées connaissant le Congo
croyaient reconnaître dans mes photos d’Ostende le quartier de La Gombé, dans
le centre-ville de Kinshasa. »
Beauté Congo à la Fondation Cartier en
partenariat avec RFI
Dans sa nouvelle série, Transmissions, il
retourne avec une certaine dérision le regard « ethnographique » de l’Europe
coloniale, tout en proposant une réflexion plus globale. Kiripi Siku Katembo
fait ainsi le parallèle entre « les rituels de scarification qui disparaissent
en Afrique et marchent au contraire en Occident, avec tatouages et piercings ».
Il va faire des portraits de gens croisés à
Paris, Bruxelles, Amsterdam, Londres et Stockholm. « Je vais voir comment ils
vont réagir », sourit-il. Ensuite, il exposera ses clichés de manière
symétrique. D’un côté, le public verra une image d’archive d’une personne
scarifiée en Afrique, au temps des colonies. De l’autre, « son sosie dans
l’Europe d’aujourd’hui. »