Le mardi 8 octore 2013
6時、快晴、26℃、40%。
9時半、ネットは接続できるのだが、調子が悪い。
RDCコンゴの東の隣国、ブルンジ共和国の首都ブジュンブラBujumbraで女性たちがデモをしている。マルシェ(市場)でパーニョ(布地だが、身体に巻きつけて着物として着る)を売っている女性たちだ。政府が密輸されたパーニョを差押え始めたからだ。確かに税金を払わずにブルンジ国内に入ってきた商品である。しかし、これまで政府は目をつぶってきた。それが突如、違法だとばかり差押えたのである。パーニョを売っていた女性たちにとっては生活の問題である。抗議デモをした。デモのやり方が変わっていた。彼女たちは胸をはだけて行進したのである。これには取締りの警官も手を出しかねて当惑してしまった。
このトップレス・デモはウクライナのフェメンの特許ではない。アフリカの女性たちが発明したデモといってもいい。100年ちかくの長い歴史がある。ナイジェリアで、リベリア、ケニア、ウガンダで女性のトップレス・デモがあった。
独立前の1929年ナイジェリアで当時の白人コロンに対して女性たちが裸で抗議したことが知られている。21世紀にはいってナイジェリアのオグン市では、ならず者の侵入に抗議してやはりトップレス・デモをした。
2012年4月にはウガンダの女性がブラジャー・デモをしている。ガンビアの女性は2001年9月その先をいってブリカマ市で全裸デモをしたのである。
こうしたデモに当局はただ当惑していただけではない。いくつかの宗教団体は非難しているし、実は市民みんなの賛同を得るのも難しい。センセイショナルで、今日的にはメディアの注目を集めることには成功する場合が多い。女性たちは「身体をはって抗議」しても当局が強硬手段に訴えないと高をくるっているふしがある。しかし、RDCコンゴの場合のように実弾を発砲される危険もあるのである。
僕はフェメンもアフリカの女性たちも、トップレス・デモをする理由はメディア受けだと思う。その証拠にトップレス・デモというとこの『Slate Afrique』紙(電子版)でも直ぐに記事になっている。海岸ではトップレスが普通なので、フランスではトップレスは話題にもならない。
Les Femen n'ont rien
inventé du tout
Manifester les seins
nus est une méthode déjà maintes fois utilisée par les Africaines.
Mise à jour 2/10/2013
:
Dans un marché de
Bujumbura, la capitale du Burundi, des commerçantes ont manifesté seins nus
devant des douaniers et policiers, l'air ahurri. Les forces de l'ordre
s'apprêtaient à saisir des pagnes importés illégalement.
Un cri de colère peut
s'exprimer de différentes manières. Certains préféreront utliser leur plume ou
leur voix, d'autres leur corps. Mais tous exprimeront la même chose: un
ras-le-bol. Celui de ne pas avoir été suffisamment écouté et compris.
Manifester les seins
nus n'est pas le propre d'une époque ou d'une région. Les activistes des Femen
ne sont pas les premières à manifester seins nus dans les rues. Des Africaines
avaient usé de ce mode de protestation bien avant elle.
«Avons-nous oublié les
manifestations de femmes nues qui ont eu lieu au Nigeria, au Liberia, au Kenya
et en Ouganda il y a près d'un siècle?», s'interroge le site OkayAfrica.
En 1929, au Nigeria,
des femmes noires se rebellèrent en masse contre l'autorité coloniale. Dans son
livre dédié aux femmes africaines, l'historienne Catherine Coquery-Vidrovitch
démontre à quel point les associations de femmes étaient actives et ne
reculaient devant rien pour faire avancer leurs idées.
«Dans la majorité des
cas, elles l'emportèrent, au moins momentanément. Les autorités coloniales,
désarmées, ne pouvaient plus recourir à la manière forte. On ne massacrait pas
les femmes, cela aurait fait scandale; elles le comprirent très vite et, fortes
de leur relative impunité, elles en jouèrent sans vergogne.»
Près d'un siècle plus
tard, d'autres Nigériannes ont défilé à moitié nues dans les rues d'Ogun, au
sud-ouest du pays. Plusieurs femmes âgées ont silloné la ville pour protester
contre l'invasion constante de voyous.
En avril 2012, en
Ouganda, les femmes firent preuve de la même pugnacité. 15 activistes
ougandaises avaient manifesté en soutiens-gorges pour dénoncer l'arrestation
musclée d'une opposante politique très active dans le pays. Parce qu'elles sont
indignées, des femmes africaines n'hésitent ni à choquer ni à défier les
autorités en exhibant une partie de leur corps. N'est-ce pas l'un des
principes-phares des happening organisées par le mouvement des Femen à travers
le monde?
Le 24 septembre 2001,
des Gambiennes sont allées plus loin en défilant entièrement nues dans les rues
de Brikama, la deuxième plus grande ville du pays. Elles protestaient contre un
rituel selon lequel l'opposition organise le «sacrifice» d'un chien pour des
raisons électorales. Un journal local raconte cette surprenante manifestation:
«Les habitants de
Brikama sont restés bouche bée devant ces femmes en tenue d'Eve, qui sont
passées en proférant des incantations contre l'opposition, jugée responsable de
cette mise à mort rituelle. Les femmes nues, qui psalmodiaient en langue diola,
ont demandé à Dieu de punir l'opposition pour cet acte vil. Elles ont ensuite
creusé un trou, autour duquel certaines se sont assises, tandis que les autres
continuaient à exprimer leur colère.»
Chaque fois ou
presque, les réactions fusent. Les autorités religieuses condamnent, la police
intervient et une partie de la population dénigre. En République démocratique
du Congo, des policiers ont même usé d'armes à feu lors d'un cortège funèbre où
défilaient sept femmes dénudées. Certaines complètement nues, d'autres en
petite culotte, improvisaient des pas de danse quand le cortège fut arrêté par
des agents de police congolais.
Nadéra Bouazza
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