Le samedi 16 mai 2015
7時、快晴、22℃、60%。15時、快晴、24℃、50%・
日光浴に勤しんだ。
その間、ローマのWTA女子テニスを見た。僕が応援したスペインのカルラ=スアレス・ナバロが世界ランキングNo.2のシモナ・ハレプを破った。小さな身体でよく頑張った。「わー、ぎゃー」と叫ばない彼女に好感がもてる。
エリトリアとキューバを並べて独裁も悪くないという向きがある。しかし、エリトリアもキューバも言論の自由がないということでは同じで、ジャーナリストには住みにくい国に違いない。
エリトリアからリビアを経てイタリアに亡命する、難民として脱出する人々が後を絶たないのも事実である。
NPO「国境なき記者たち」が支援をしてパリに「ラジオ・エレーナRadio Erena」という放送局が2009年に開設された。
エリトリアは2001年9月独裁政権のアフェウェルキ大統領が粛清に入った。言論の自由が全くない。
「ラジオ・エレーナ」はインターネット、衛星、そして短波で毎日30分だけ放送されている。エリトリアでインターネットの監視されている。衛星受信も数が少ない。一昔前の短波放送が一番受信者が多いだろう。しかし、短波受信ができるラジオを持っているひとも最近は少ないのではないかと僕は思う。
「ラジオ・エレーナ」ではエリトリアの通信員とメイルを交わすのに暗号を使っているという。
やはり異常な体制といえないだろうか。キューバが解放にむかうようにエリトリアもいつか普通の国になることを希うのみである。
Le samedi 16 mai 2015
7時、快晴、22℃、60%。15時、快晴、24℃、50%・
日光浴に勤しんだ。
その間、ローマのWTA女子テニスを見た。僕が応援したスペインのカルラ=スアレス・ナバロが世界ランキングNo.2のシモナ・ハレプを破った。小さな身体でよく頑張った。「わー、ぎゃー」と叫ばない彼女に好感がもてる。
エリトリアとキューバを並べて独裁も悪くないという向きがある。しかし、エリトリアもキューバも言論の自由がないということでは同じで、ジャーナリストには住みにくい国に違いない。
エリトリアからリビアを経てイタリアに亡命する、難民として脱出する人々が後を絶たないのも事実である。
NPO「国境なき記者たち」が支援をしてパリに「ラジオ・エレーナRadio Erena」という放送局が2009年に開設された。
エリトリアは2001年9月独裁政権のアフェウェルキ大統領が粛清に入った。言論の自由が全くない。
「ラジオ・エレーナ」はインターネット、衛星、そして短波で毎日30分だけ放送されている。エリトリアでインターネットの監視されている。衛星受信も数が少ない。一昔前の短波放送が一番受信者が多いだろう。しかし、短波受信ができるラジオを持っているひとも最近は少ないのではないかと僕は思う。
「ラジオ・エレーナ」ではエリトリアの通信員とメイルを交わすのに暗号を使っているという。
やはり異常な体制といえないだろうか。キューバが解放にむかうようにエリトリアもいつか普通の国になることを希うのみである。
Être journaliste en Erythrée, entre e-mails
cryptés et prison
Ce pays de la Corne de l'Afrique pointe en
dernière position au classement de la liberté de la presse, derrière la Corée
du Nord .
Être invité dans le petit local de Radio
Erena, le seul média indépendant érythréen, c’est déjà être mis dans le secret.
Sur la porte du studio qui donne sur une petite rue dans le sud de Paris, aucun
signe n’annonce cette radio, lancée en 2009 avec le soutien de Reporters sans
frontières. Une mesure de sécurité pour les journalistes de Radio Erena qui
sont menacés de mort par le régime érythréen.
L’Erythrée est une dictature brutale
dirigée par Issayas Afewerki, qui dirige d’une poigne de fer cet Etat de la
Corne de l’Afrique depuis son indépendance en 1993. Récemment, «ce pays de
malheur dont on a oublié le nom» qui a fait l’objet d’un article sur Slate.fr,
a fait les gros titres de la presse en raison du grands nombres de migrants
érythréens qui traversent la Méditerranée sur des bateaux de fortune pour
rejoindre l’Europe.
Depuis quatorze ans, l’Erythrée est surtout
coupée du monde. Quelques jours après les attentats du 11-Septembre 2001 à New
York, le président Issayas Afewerki a fait incarcérer en masse les réformistes
de son parti, des intellectuels, des journalistes, des membres de
l’opposition... Depuis, l’Erythrée est l’un des pays les plus fermés de la
planète. Asmara se classe au dernier rang du classement de la liberté de la
presse de Reporters sans frontières, derrière la Corée du Nord.
Radio Enera est donc un oasis dans le
désert. Les journalistes qui animent la radio ont tous fuit le pays il y a
quelques années pour échapper aux ignobles gêoles d’Asmara, la capitale. Parmi
ces “résistants”, Simon Biniam. Cet ancien présentateur du journal télévisé de
la chaîne d’Etat en Erythrée a été nommé dans la liste des “cent héros de la
presse 2015” dressée par Reporters sans frontières.
L'enfer des prisons
Dans le minuscule studio, à l’étage du
local de la station, il raconte l’objectif de Radio Enera. «Notre mission est
d’informer les Erythréens sur ce qui se passe dans leur pays, mais aussi de
dire la vérité sur la tragédie que subissent les migrants érythréens en Libye
ou à Calais. Il faut les prévenir des dangers avant leur départ. La population
est coupée du reste du monde. Nous voulons grâce à un travail sur le long
terme, changer peu à peu les mentalités pour que les gens se révoltent contre
le régime», confie Simon Biniam.
Pour émettre en Erythrée, Radio Enera doit
contourner la censure absolue du pouvoir en place. Pour cela, la radio émet sur
le plus de canaux différents. Il est possible d’écouter en direct l’équipe de
Simon Biniam sur Internet, par satellite et surtout sur ondes courtes en
Erythrée où Radio Enera émet une demi-heure par jour. C’est de cette façon
qu’elle touche le plus d’Erythréens, qui n’ont pas, pour la très grande
majorité d’entre-eux, accès à Internet dans un pays où il seulement possible de
se connecter dans des cyber-cafés où tout est filtré.
«Personne ne peut comprendre le contenu des
messages»
Pour obtenir des informations fiables sur
la situation en Erythrée, Radio Enera s’appuie sur un réseau de correspondants
dans le pays: avec des journalistes mais aussi des militaires ou des haut-fonctionnaires.
«Avec nos correspondants nous échangeons grâce à des messages cryptés par
e-mail», explique Simon Biniam. «Personne ne peut comprendre le contenu des
messages sauf nous et eux.»
Une mesure de sécurité indispensable. Au
pays de Issayas Afewerki, les opposants au régime sont jetés dans les prisons,
qui retiennent des dizaines de journalistes. «Depuis que la communauté
internationale a ouvert les yeux sur la situation en Erythrée, le gouvernement
pense que les premières personnes à faire fuir des informations à l’extérieur
sont les journalistes», note Simon Biniam.
Son visage se fait alors plus grave. «Quand
un journaliste érythréen est jeté en prison, l’Etat ne dit pas dans quelle
prison il se trouve. Personne ne le sait. C’est pour ça qu’il est impossible de
savoir si les journalistes en prison sont morts ou vivants. En 2011, avec
Reporters sans frontières nous avons rendu visite à un journaliste en prison.
Il était très malade. Nous avons voulu médiatiser son cas, mais quand nous lui avons
demandé s’il était d’accord au préalable, il nous a dit de ne surtout pas le
faire. Il avait peur que sa situation soit pire encore.»
«L’Etat pense que les journalistes veulent
voler des infos»
Simon Biniam n’a jamais connu la prison en
Erythrée. Mais quand il endossait son costume de journaliste télé à Asmara, la
peur ne le quittait jamais. Un mot en trop, la moindre erreur technique, une
dénonciation, risquaient de l’envoyer en prison.
«Quand je travaillait à la télévision
érythréenne, si tu faisais une erreur technique cela devenait un problème
politique. L’Etat pense tout le temps que les journalistes veulent voler des
informations. Ils sont très parano. Par exemple, on me demandait souvent le mot
de passe de mon email pour vérifier si je n’avais pas des contacts avec des
opposants ou des journalistes étrangers.»
Autre impératif, relire plusieurs fois sa
copie avant toute intervention en direct sur la chaîne d’Etat. «En Erythrée, tu
dois prendre en considération chaque mot que tu prononces. On ne peut pas dire
“l’administration d’Afewerki” par exemple car c’est considéré une insulte. Il
faut dire “le président”», indique Simon Biniam.
Un «président» qui a un droit de vie ou de
mort sur les journalistes érythréens.
Camille Belsoeur
Journaliste à Slate Afrique.
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