Le jeudi 11 février 2016
5時半、曇り、24℃、70%。
『戦場に架ける橋』(David Lean監督)雪舟をSessueと書くのか。なるほど。
この映画の撮影はセイロンで行われている。スリランカとなったのは1972年だからセイロン。タイやビルマ(まだミャンマーではない)を占領していた日本軍の捕虜収容所での話だが、制作された1957年当時のビルマでは撮影出来なかったのだろう。
スリランカと云えば、父が大学を退官(1980年)したあと、スリランカの大学で教鞭をとる話があったことを思い出す。コロンボに行き生活条件を調査し、特に医療環境をみてスリランカ移住を取りやめたようである。母が乗り気でなかったこともあろう。その後1983年に内戦が始まっているから行かないでよかったと思う。
『戦場に架ける橋』の主人公を演じたギネスは、『アラビアのロレンス』ではアラブ訛りの英語、『インドへの道』ではヒンズー訛りの英語を巧みに話している。余りに見事な変身ぶりなので笑ってしまった。稀有な俳優だなぁ。
まもなくバレンタイン・デー、恋人たちの日だ。仲のよい夫婦間でプレセントを交わすのもいい。この日にチョコレートというのは日本のチョコ・メーカーの宣伝。しかも女性から男性にとは誰が発明した愚だろうか。
バレンタイン・デーにバラの花を贈るのは洒落ている。
花の市場はオランだが握っている。チューリップだけではない。バラもオランダから各国に輸出される。そのバラの30%がケニア産である。
バラの生産はうなぎ上りに増産され、2014年には13万7000トンというから半端ではない。ケニアの重要な産業に育ったというべきだろう。
生産地はナイロビから100㎞ほど北西に行ったナイバシャNaivasha湖畔である。ビクトリア湖に比べれば豆粒のような淡水湖だ。琵琶湖(670km2)に比しても小さい139km2。ナイバシャとはマサイ人の言葉で「(強風で)荒れる湖」という意味と説明されている。
花卉栽培にも水がいる。当然だ。だから湖の水を灌漑する。立地条件がいいからナイバシャ湖畔に集中した産業になったと考えられる。ケニア産のバラは色が鮮やかで、しかも「安い」ので欧州で人気を得ている。増産に次ぐ増産が15年以上続いているという。
問題は、花卉栽培農園主に白人やインド人が多く、ケニヤ人は手作業の労働者で、その労働条件が劣悪だということと、灌漑で湖の水位が年々下がっているということである。労働条件は改善してきたらしいが、湖の水の需要は増すばかり。ナイバシャ湖周辺の動植物に影響が心配されている。
バラの栽培とは目の付け所がいい。トウモロコシなどより付加価値が高いのではないか。航空貨物として欧州に出してペイするのだから。コンゴでもそういう農業が出来ないものかと思う。カタンガ州のモエロ湖畔やタンガニーカ湖畔でも出来そうだ。
湖の水位問題は、開発の限度を考えないといけないだろう。
Les fleurs que vous achetez à la
Saint-Valentin assèchent un lac au Kenya
La majorité des roses importées en Europe
sont cultivées sur les bords du lac Naivasha.
Offrir des roses à la Saint-Valentin est
peut-être une pratique has been. L'image d'un romantisme d'un autre siècle.
Mais c'est un rituel qui fonctionne toujours. Dans le monde entier, c'est jour
de fortune pour les fleuristes. Et si vous êtes un adepte de la rose pour
déclarer votre amour, il y a de bonnes chances pour que les fleurs que vous
tenez entre vos mains viennent du Kenya. Et plus précisément des bords du lac
Naivasha.
«Les Pays-bas dominent toujours l'industrie
de l'horticulture, mais le Kenya s'est accaparé progressivement une importante
part de marché. Il a multiplié par 12 ses exportations de fleurs coupées entre
1988 et 2014 pour atteindre un total de 137.000 tonnes, alors que les acheteurs
ont été convaincus par les prix plus bas et par des fleurs étonnement plus
colorées que celles cultivées en Hollande», rapporte l'hebdomadaire The
Economist.
Aujourd'hui, 30% des fleurs importées dans
l'Union européenne viennent du Kenya, et la plupart sont des roses. Dans la
supérette au coin de ma rue, dans le XVIIIe arrondissement à Paris, une affiche
indique «roses du Kenya» depuis quelques jours. «C'est tout simplement les
meilleurs prix», constate le patron. Clin d'oeil de la mondialisation, les
fleurs importées depuis le Kenya transitent souvent par l'aéroport d'Amsterdam.
En à peine plus de 48 heures, les roses coupées à Naivasha arrivent dans les
arrière-boutiques des revendeurs européens.
Des pompages non autorisés
Mais ce business, qui profite à l'économie
kényane, a de graves conséquences sur l'environnement. Lors d'un voyage au
Kenya il y a quelques années, je m'étais rendu sur les rives du lac Naivasha
pour constater le phénomène. Tout autour de ce réservoir naturel, des dizaines
d'exploitations pompent directement l'eau pour irriguer les millions de fleurs
qui poussent sous serre. Conséquence, le niveau du lac a déjà considérablement
baissé. De très nombreux rapports font état du fort impact écologique des
fermes de fleurs sur la faune et la flore environnante.
«Le niveau de l'eau du lac a baissé
considérablement lors des 10-15 dernières années à cause de pompages d'eau non
autorisés pour un usage industriel. Il y a également un problème croissant de
pollution», indiquait la WWF dans une étude en 2011.
Sur place, un ouvrier agricole d'une ferme
voisine m'avait montré sur les rives du lac le niveau qu'atteignait l'eau
quelques années plus tôt. Le recul du lac avait laissé place à de longs tuyaux
qui se faufilaient sur plusieurs dizaines de mètres dans la vase pour aller
pomper l'eau toujours plus loin.
À côté des exploitations qui appartiennent
souvent à des descendants d'Européens, des villages d'ouvriers, dont les
entrées sont étroitement surveillées, s'élèvent dans la poussière.
«Les conditions de travail sont très dures
dans les serres, et on vit dans un espace clos entre le travail et la maison.
On dépense notre argent dans le magasin de l'entreprise», m'avait confié un
père de famille, employé pour Karuturi, géant indien du secteur.
La température est basse, autour de 5
degrés, dans les chambres froides où sont entreposées et emballées les roses.
Et il faut travailler vite pour faire face au flot de commandes. À l'approche
de la Saint-Valentin, la production augmente de 15% dans les fermes, note The
Economist.
Des salaires très bas
Cependant, depuis quelques années des
progrès ont été effectués notamment pour les conditions de travail des
employés. «Après une série de scandales, la plupart des fermes ont amélioré
leurs standards de sécurité et leurs conditions de travail, tout en prenant en
charge les soins médicaux des travailleurs», ajoute The Economist. Les salaires
très bas ne découragent pas des dizaines de Kényans de venir chaque jour faire
la queue dès l'aube devant les fermes pour se faire embaucher.
En langue Maasai, «Naivasha» signifie «eau
agitée». Un nom qui doit son origine aux vents violents qui soulèvent souvent
les flots. Mais aujourd'hui ce sont les fermes à fleurs qui font des remous
dans les eaux de Naivasha.
Camille Belsoeur
Journaliste à Slate Afrique.
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