09 octobre 2016

10月6日 小説『ちいさな国』(ガエル・ファエ著) 『Petit Pays』, roman de Gael Faye

Le jeudi 6 octobre 2016
6時、快晴、24℃、50%。

ストロマエという歌手がいる。ベルギー生まれだが、父親がルワンダ人、母親がベルギー人だ。『フォルミダーブル』や『カルメン』など今やスターである。31歳。
ちょっと先輩にあたるガエル・ファエは、同じような境遇だが、こちらはブルンジ生まれである。父親がフランス人、母親はルワンダ人。34歳。
ガエル君は1994年、フランスに渡っている。フランス国籍が幸いして、スムーズにフランスに入れた。1994年といえば、まさにルワンダのジェノサイドの年である。フランスでかれは歌手になった。そしていま、小説を書いた。『Petit Pays』(小さな国)。
これは是非とも読んでみたい。ゴンクール賞の最終選考に残ったようだ。ブルンジでの無垢な少年時代。ルワンダとおもに、フツ人、ツチ人が争った時代。今も荒れているブルンジ。故郷への想い。全くの個人的体験、自分史ではないという。
Petitは文字通り「小さな」というだけでなく「愛しい」という意味を込めている。失われた子どもの世界。楽しかった子どもの世界を、否応なく破壊していった思春期の惨い戦争。
だが、戦争を克服しているようだ。だから読みたい。フランス文化センターが買ってくれるかな。
ルワンダは僕のルガノ(スイス)時代のイタリア語の先生が、毎年NPO活動で行っていた国だ。緑豊かな国だと聞いている。ジェノサイドのことは一言も語らなかった。ジェノサイドを「売りにした」のは、今のカガメである。
ガエル君がゴンクール賞を得ることを期待する。
Gael Faye君
Gaël Faye: «Petit pays n’est absolument pas mon histoire»
Par Catherine Fruchon-Toussaint Publié le 08-09-2016

L’écrivain-musicien Gaël Faye vient de publier son premier roman, « Petit Pays ».
Jérémie Besset / RFI
Musicien, Gaël Faye vient de publier son premier roman, « Petit Pays », aux éditions Grasset. Le Franco-Rwandais nous livre le récit poignant d'un enfant à Bujumbura dans les années 1990 qui raconte comment les guerres du Burundi et du Rwanda ont mis fin à son insouciance. Récompensé par le premier prix littéraire de la rentrée, décerné par la Fnac, ce livre sélectionné aussi dans la première liste du prix Goncourt, est l'un des grands coups de cœur de la rentrée littéraire.

RFI : « Petit pays », c’est aussi le titre d’une de vos chansons. Le pays c’est le Burundi, vous y êtes né, et il sert de cadre à ce livre dont l’action se déroule dans les années 1990. Mais pourquoi petit ?

Gaël Faye : « Petit pays », dans un premier temps, c’était un terme affectif, et puis il y a également une histoire à hauteur d’enfant. C’est un regard d’enfant, donc le « petit », c’était aussi pour évoquer ce regard d’enfance.

Le héros, Gabriel, a une dizaine d’années en 1992. Alors ce n’est pas vous exactement, Gaël Faye, même si vous partagez de nombreux points communs : un père français, une mère rwandaise, une enfance au Burundi… Peut-être le même refus à prendre parti et choisir entre être Hutu ou Tutsi. Mais est-ce que les ressemblances s’arrêtent là exactement ?

Gabriel et moi partageons effectivement les mêmes origines, la même identité. Mais au-delà de ça, ce qui m’intéressait, c’était de retrouver les saveurs, les couleurs, la musique de cette époque-là. C’est ce qui me rapproche le plus de ce personnage. C’est pour ça que j’ai voulu parler au « Je ». C’était vraiment pour retrouver ces sensations.

Donc à la fois c’est votre histoire, mais pas complètement ?

Non, ce n’est absolument pas mon histoire. Je n’ai pas vécu ce que le personnage traverse. Par contre, je l’ai mis à l’intersection de mes propres origines. Je lui ai donné les interrogations qui moi-même m’ont traversé également et moi c’était surtout un exercice qui m’a permis de me replonger avec délectation dans cette époque bénie du temps béni [rires]. Et c’est le paradis perdu qui m’intéressait avant tout, cette impasse, ce petit cocon dans lequel je me suis senti bien en tant qu’enfant et dans lequel tout adulte peut se remémorer son enfance aussi de cette manière-là. C’est surtout un roman qui aborde la question du paradis perdu.

Au début, c’est le paradis perdu. D’ailleurs le livre a un ton léger puisque ce jeune narrateur raconte sa famille, son père, sa mère qu’il aime beaucoup, ses copains, les quatre-cents coups avec la bande des jumeaux : Armand, Gino… C’est les cinq garçons inséparables. Gabriel découvre la vie… Tout est frais. Et puis, peu à peu, l’histoire de l’Afrique le rattrape : les guerres au Burundi, au Rwanda, les massacres qui vont donner un ton beaucoup plus grave au récit. Est-ce que cette douleur, que vous avez connue enfant, s’est accentuée au moment de l’écriture ou s’est atténuée comme un fardeau qu’on dépose ?

Je n’ai pas eu besoin de ce livre pour déposer un fardeau ou pour être dans une forme de thérapie par l’écriture. La musique m’avait permis déjà de franchir ce pas. Ce roman, je l’ai écrit beaucoup plus en souriant qu’en pleurant. Parce que j’ai réussi à faire surgir un monde qui a disparu, qui reste dans la mémoire, dans les souvenirs de personnes qui ont vécu cette époque-là. Au fil de l’écriture, j’ai ressenti des choses comme dans une séance de spiritisme. J’ai ressenti de vieilles sensations. Je n’ai pas ressenti de douleur. Je l’ai même atténuée. La guerre, la souffrance est pour moi atténuée, non seulement par le regard de l’enfant, mais même dans les descriptions.

Ce qui s’est passé dans ces régions-là a atteint des sommets de violence et d’horreur que même la littérature ne pourrait pas décrire. Et j’ai essayé – comme le personnage met la violence à distance, moi-même en tant qu’écrivain à ce moment-là – j’ai essayé de mettre le plus longtemps cette violence à distance et de ne pas trop la décrire.


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