11 janvier 2013

1月9日 中央アフリカ共和国建国の父ボガンダの理想に帰れ  espoirs suscités par Barthélemy Boganda (président du Conseil du gouvernement de 1958 à 1959), père fondateur de la République


Le mercredi 9 janvier 2013
6時、小雨、22℃、72.5%。寒い。

昨夜24時頃から胃が痛み出して一睡もできなかった。初めは普通の腹痛と思い、カモミーユ茶を飲んだが、むしろ逆効果で吐気がしてしまった。実際、3時に風呂場で吐いた。ビオフェルミンも効果なし。やっと6時になって、一昨年福島のIさんから胃薬をいただいたことを思い出した。使用期限は20139月だった。H2ブロッカー『ガスター10』である。これでかなり痛みはなくなったが、胃もたれ感はまだある。参ったなぁ。

寒くて、寝室に78月同様ヒータをつけた。それでも手足が冷たい。

カナダのモントリール大学のネットワークROPによると、ルワンダがRDCコンゴに駐留している国連平和維持軍が無人偵察機を飛ばす予定ときいて反対している。ルワンダは安保理の非常任理事国に今年からなっている。安保理での決議にメンバーとして異を唱えることができる。M23に肩入れしていると国連レポートに書かれたルワンダが、いわば当事者である紛争に介入するのは問題だ。

中央アフリカ共和国が反政府軍連合Selekaによって政権転覆となるのか、ボジゼ大統領と連合政権を作るなど妥協するかの瀬戸際に来ている。ガボンのリーブルビルで中部アフリカ諸国が集まって会議を開いている。なかなか仲裁は難しいだろう。なぜなら実質的に反政府軍連合が大部分の領土を傘下におさめてしまったのだから。
中央アフリカ建国の父、バルテルミ・ボガンダ
以下の記事は中央アフリカ人系フランス人ジャーナリストキティキ・アクイソヌKitiki Akouisonneさんの提案である。彼は独立の父ボガンダBarthelemy Bogandaに倣えという。ボガンダは独立を目の前にして飛行機事故で亡くなってしまった中央アフリカ共和国が誇る英雄である。1950年代後半から1960年にかけて偉大なアフリカの指導者が輩出した。RDCコンゴのルムンバ、ガーナのエンクルマ、ケニアのケニヤッタ、タンザニアのニエレレ、エジプトのナセル、セネガルのサンゴール等である。ボガンダは、汎アフリカを標榜、「ラテン語圏アフリカ合衆国」を頭に描いていた。フランス語だけでなくポルトガル語圏、スペイン語圏を含めた大合衆国構想である。
中央アフリカ国の不幸は、記述したが、RDCコンゴ同様地下資源が豊かなことである。この国のバクマ鉱山から採掘されたウランを使ってフランスはサハラ砂漠で初めての核実験をしたのである。RDCコンゴのシンコロブウェ鉱山のウランは広島・長崎に落とされた原爆に使用された。中央アフリカ共和国にはさらに金やダイアモンドがある。しかし、国民は独立してからも貧しいままだ。赤道直下にあるため、農地も肥沃なのだそうだ。そこで記者はボガンダを思い出し、共同体社会国家建設をして富の平等な再配分をすることが肝要だという。そしてそのために、外国ではなく首都バンギに国民が結集して建国のために立ち上がらねばならないとする。
かなりの理想論である。ボガンダにせよ、ルムンバにせよ、長生きしていれば相当な独裁者になっていたろうと考えられる。
反政府軍連合「セレカ」も、しかし、バンギを陥落させてしまえば、連合がばらばらになって、それぞれが自分の利益だけを考える小集団になってしまう可能性の方が強い。そしてまた内戦が続くのだろう。
中央アフリカ共和国の平和はどう転んでも来そうにない。ボガンダの再来は夢のまた夢だ。

Tribune: Comment sortir la Centrafrique du chaos
Le pays que dirige François Bozizé devrait revenir aux rêves de ses fondateurs, comme celui de fonder une République «sociale».

Depuis cinquante-deux ans, une gabegie et une instabilité chroniques ont délabré la Centrafrique et réduit à néant les espoirs suscités par Barthélemy Boganda (président du Conseil du gouvernement de 1958 à 1959), père fondateur de la République.

Ce tribun visionnaire avait lancé le projet des «Etats-Unis de l’Afrique Latine». Le Gabon, ayant peur de perdre le contrôle de ses matières premières, fit capoter cette vision panafricaniste, qui devait voir surgir l’unité des Etats  de l’ancienne Afrique équatoriale française (AEF).

L’union faisant la force, elle aurait pu générer un poids économique et politique trop important. En Afrique de l’Ouest, Kwamè Nkrumah (Premier ministre du Ghana de 1957 à 1960, puis président de 1960 à 1966) avait la même vision du panafricanisme que Boganda.

Si leurs deux projets avaient abouti, l'Afrique n’en serait pas là où elle en est aujourd’hui: vaut mieux, pour les prédateurs étrangers, que le continent noir demeure morcelé, figé à l’intérieur des frontières insensées tracées par les pays colonisateurs, découpé comme une galette des rois dont on se dispute  la fève à coups de canon!

Une mine de richesse

On ne le rappellera jamais assez: le malheur de l’Afrique vient d’abord du fait qu’elle constitue le réservoir des matières premières dont l’Occident a besoin pour entretenir sa course folle vers le «toujours plus»…

La République centrafricaine en particulier, grâce à son uranium, a contribué à la mise au point de la première bombe thermonucléaire de la France.

Ce sont les mines de Bakouma, dans l’est du pays qui ont fourni les minerais au temps de la COGEMA (Compagnie générale des matières nucléaires, Ndlr). Sans oublier les diamants et l’or qui ont fait le bonheur des étrangers —et le malheur des Centrafricains.

Car, pendant ce temps, le peuple a dû survivre, comme frappé par un mal venu de la nuit des temps, «ce quelque chose d’indicible qui caractérise les amputés et les infirmes» (Claude Simon).

Les habitants de ce pays sont devenus des hères sur leur propre terre. Dépouillés, niés dans leur existence, bâillonnés, les voilà, désormais, citoyens sans voix.

Quel paradoxe dans un pays comme la République centrafricaine, que l’on peut considérer comme bénie des dieux! Située sur l’Equateur, c’est une terre où tout pousse. Arrosée par des fleuves nombreux et des rivières abondantes, couverte de forêts giboyeuses, cette terre généreuse a toujours permis au pays d’être auto-suffisant en alimentation.

L’hôpital central de Bangui était un centre hospitalier moderne et performant. Les ressortissants des pays voisins venaient s’y faire soigner. Aujourd’hui, la durée de vie en Centrafrique est de quarante ans…

Revenir à l'idée d'une République centrafricaine sociale

Cette déchéance est l’œuvre des gouvernants successifs, qui ont confondu les caisses de l’Etat et leur propre cassette.

La situation chaotique qui prévaut en République centrafricaine était prévisible, comme le rappelle le philosophe John Locke, dans son essai sur les Deux Traités du Gouvernement civil:

«Aucun homme ne peut attendre indéfiniment, dans la tanière du monstre comme Ulysse, d’être dévoré. Il tentera le tout pour le tout pour s’en échapper.»

Mais il y a peut-être place pour l’espoir? Si les dirigeants actuels, au lieu de s’accrocher à leurs débris de pouvoir comme des moules sur un rocher, saisissaient l’occasion pour revenir aux principes énoncés par Barthélemy Boganda, d’une République centrafricaine sociale, personne ne serait laissé au bord du chemin de la prospérité…

Mais, en attendant, des questions cruciales se posent: qui sont, réellement, ces rebelles capables de contredire leur porte-parole? D’où tirent-ils leurs moyens militaires et leur puissance de communication? 

Les rares images que l’on voit des éléments de la rébellion, nous montrent des individus en guenilles, mal équipés. Comment se fait-il que ces gens, qui ressemblent à des coupeurs de routes (c’est-à-dire des brigands), aient pu occuper aussi facilement des grandes cités du nord et du centre du pays? (Rappelons qu’il s’agit de villes de garnisons, de centres stratégiques).

A Bambari, certains témoins parlent de «pillages sélectifs»: les boutiques des commerçants musulmans seraient épargnées. Mais il faut être vigilant dans la véracité des faits: on a facilement tendance à voir des djihadistes partout.

«Bâtir, vêtir, nourrir»

Comment se fait-il encore que le président Bozizé fasse appel à la Force multinationale de l’Afrique centrale (Fomac) qui ressemble fort à une force d’occupation venue sauver un président centrafricain aux abois? Quelle est la durée du mandat de ces forces en Centrafrique?

Pourquoi la France a-t-elle adopté un comportement des plus ambigus sur la situation explosive qui prévaut actuellement?  

Certes, personne ne réclame une intervention française: l’Afrique de papa, c’est terminé! Mais on aurait préféré, tout simplement, une attitude claire à l’égard d’un pays ami en difficulté. N’oublions pas que les Oubanguiens ont participé aux deux guerres mondiales aux côtés de la France.

Sous nos yeux, est peut-être en train de se mettre en place une partition rampante de la R.C.A. (Boganda doit s’en retourner dans sa tombe…) 

Mais on peut éviter d’en arriver là, car les rebelles, même si personne ne sait exactement ce qu’ils sont, ni ce qu’ils comptent faire, ont néanmoins déclenché un processus qui devrait permettre aux Centrafricains de se ressaisir et de fixer un nouveau cap  à leur pays sans l’intrusion intempestive de pays étrangers.

Une conférence nationale doit être organisée à Bangui même —et non ailleurs. Tous les Centrafricains doivent y être associés, afin de revenir aux préceptes de Boganda, en premier lieu: «bâtir, vêtir, nourrir».

Il faut promouvoir le dialogue inter-centrafricain. Eviter le choix des armes qui ne feraient qu’aggraver les souffrances du peuple —elles n’ont déjà, que trop duré. On apprend, aujourd’hui, que des enfants sont enrôlés. Au syndrome malien de la partition, n’ajoutons pas le syndrome libérien des enfants-soldats…

Le seul slogan de tous les Centrafricains doit être: «Centrafrique Na Ndôuzôu! (Debout, la République centrafricaine!)»

Kitiki Akouissonne est un journaliste franco-centrafricain

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