24 mai 2013

5月24日 ニジェール:地方分権でトアレグの社会参加 Niger : le pays où les Touaregs bénéficient de la décentralisation


Le vendredi 24 mai 2013
6時、快晴、21℃、55%。

昨夜20時に飲んだ血圧降下剤(利尿剤)の効果は強烈だった。21時半に腰の激痛に始まり、尿が3分毎に出る。脚がつる。手の指もつった。尿は朝までに4.5Lも出た。身体中の水分が出てしまったような気がする。この薬、強すぎるのではないか。僕は薬嫌いで普段容易に薬を飲まない。利尿剤の名前はLasix500mg。半分(250mg)にして朝夕服用せよとのことだった。Lasixはフロセミドfurosemideの商品名。今朝は125mgに減らした。結果、排尿が相変わらず近いが腰の痛みなどはなくなった。

アルジェリアのサハラ南部にいるトアレグ人たちが政治・経済・社会の権利平等を主張してアルジェ政府に要求書を突きつけたことはこのブログの331日に書いた。
マリ国のトアレグは独自の軍事組織MNLA (Mouvement national de libération de l'Azawad)を結成してイスラミストとは別の反政府軍事運動を展開している。
ニジェールのトアレグはニジェール社会に溶け込んでいるというのが以下の『JA-Jeune Afrique』誌の記事である。首相ラフィニBrigi Rafini氏はトアレグである。ニジェールの最重要産業はウラン開発だが、その開発を担っているイムラレン社Imouraren SA(フランスのアレバ社のニジェール子会社)の社長もトアレグである。
ニジェール(首都ニアメイ)ではトアレグが政界、軍、実業界に進出している。トアレグが「遊牧民」として国境もなければ国籍も持たないとした時代は終わった。そうニジェールのトアレグは考えている。しかし、それは1990年代のニジェール内部における民族闘争の結果がいわせていることに違いない。カダフィの親衛隊としてリビアで雇われていたトアレグの帰還後のインテグレイションにも成功した。
ニジェールのトアレグの例が、アルジェリアやマリのトアレグたちの範になりうるのかはそれぞれの国の判断だ。
そしてトアレグたち自身が現代社会にどれほど溶け込めるか、彼らの意思も重要である。ラフィニ氏はトアレグ出身だが、ニジェールでも高い教育を受け、さらにフランスのエリート大学院大学ENAを卒業しているのである。
トアレグ出身のラフィニ首相
(ニジェール)
トアレグの象徴のターバンをしていることが多い

Niger : le pays où les Touaregs bénéficient de la décentralisation

22/05/2013 à 07h:52 Par Rémi Carayol envoyé spécial       

Fini le mythe du nomade irrédentiste ? Alors que leurs voisins maliens sont dans la tourmente, les Touaregs du Niger semblent apaisés et intégrés. Reportage...

C'est le nouveau guitar hero du désert. Bombino, 33 ans, un visage taillé à la serpe, un regard noir et dur qui cache mal une grande timidité, et un discours bien rodé. « Quand les hommes politiques ne font pas leur boulot, il faut parfois un musicien pour dire les choses », répète-t-il aux nombreux journalistes qu'il croise depuis que son blues électrique connaît le succès et qui l'ont érigé en symbole d'un peuple, les Touaregs, qui aurait subitement troqué la kalach pour la guitare. Vision tronquée mais séduisante.
Bombino, qui vit entre Niamey et le reste du monde, est nomade et le revendique. « Je suis un Touareg », dit-il, avant de préciser : « Un Touareg nigérien. » La nuance est de taille. Longtemps, la plupart de ses frères se sont vus comme un peuple sans frontières, mais aussi sans nationalité. Ce n'est plus le cas, assure-t-il. « Avant, on s'en foutait des papiers. Aujourd'hui, on a compris que c'est important d'en avoir. Et pas seulement parce que ça évite les ennuis. C'est aussi parce que nous avons pris conscience que nous appartenons à une nation, le Niger. » Les rébellions, dit-il, c'est du passé, du moins dans son pays. Le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), en guerre depuis un an et demi dans le Nord-Mali ? « Un repère de trafiquants », accuse-t-il. Un Azawad indépendant ? « Le mythe d'une nation touarègue continue de faire rêver les gens, mais la plupart ont compris que ce n'était pas bon. On ne veut pas vivre ce que vivent nos frères du Mali. »
Quand Mouammar Kaddafi, le parrain de nombre de rébellions touarègues de ces trente dernières années, est tombé, en octobre 2011, puis quand le MNLA a lancé son offensive éclair, en janvier 2012, tout le monde prédisait l'enfer au Niger.
Avec près de 10 % de Touaregs parmi sa population, estimée à 16 millions d'habitants, une histoire marquée par plusieurs soulèvements de cette communauté et une situation socio-économique catastrophique, le pays pouvait craindre une contagion. Les principaux intéressés savaient, eux, que ça n'arriverait pas. Pas cette fois.
Trafics
« Personne n'a oublié la dernière rébellion, constate Bombino. Ses morts. Ses conséquences économiques. Et surtout la manière dont elle s'est terminée. » Avant 2007, le tourisme et l'artisanat contribuaient à faire vivre un actif sur six. Parmi lesquels Bombino : chauffeur occasionnel, c'est grâce à des touristes qu'il s'est fait connaître. Mais depuis six ans on ne voit quasiment plus aucun étranger à Agadez.
« C'est sûr, la rébellion de 2007-2009 a refroidi les gens, confirme une figure de la révolte des années 1990 que l'on croise désormais dans les grands hôtels de Niamey. Ce conflit a fait beaucoup de victimes, chez les civils comme chez les combattants. Et comme cette rébellion était menée par des trafiquants dont le seul but était de sauver leur business, elle a implosé avant d'aboutir à quoi que ce soit. » Il a suffi à Kaddafi de mettre sur la table une dizaine de millions de dollars, en avril 2009, pour que les meneurs de l'insurrection se fassent la malle. « Une dizaine d'individus ont empoché 80 % du pactole. Les autres, dont des sous-officiers de l'armée qui avaient rejoint les rangs de la rébellion, se sont retrouvés sans rien. Les gens ne sont pas prêts à revivre ce cauchemar. »
La désillusion de 2009 n'explique pas tout. Pour comprendre l'accalmie actuelle au Niger, il faut convoquer l'Histoire et la comparer avec celle du voisin malien, estime le colonel Mahamadou Abou Tarka, un Touareg qui préside depuis deux ans la Haute Autorité à la consolidation de la paix, l'ex-Haut-Commissariat à la restauration de la paix. Créée en 1994, la structure a changé de nom en 2011 « car, explique le colonel, nous estimons que la paix est revenue et que notre mission est désormais de prévenir toute nouvelle rébellion. Au Niger, les Touaregs n'ont jamais été exclus comme ils ont pu l'être au Mali. Depuis toujours, il y a des cadres touaregs dans l'administration. Moi-même, j'ai franchi tous les échelons dans l'armée et je n'ai pas eu besoin de mener une rébellion pour cela ».
Une intégration qu'incarne le Premier ministre, Brigi Rafini. Natif d'Iferouane (Agadez), cet énarque de 60 ans a gravi tous les échelons administratifs avant d'être nommé à la primature par le président Issoufou, le 7 avril 2011. Depuis, s'il assure ne pas renier ses origines, disant même devoir les défendre, et s'il ne quitte que rarement son turban blanc en public, il rejette l'étiquette de « Touareg de service ». « Je n'ai pas de complexe à être interpellé en tant que Touareg, mais cela me ramène vers le passé. J'espère que cette référence identitaire s'amenuisera. C'est déjà le cas chez les plus jeunes. » En deux ans, Rafini, qui envoie régulièrement des émissaires dans le désert, n'a noté aucun foyer de tension dans le Nord. Il y a bien eu quelques escarmouches quand 3 000 Touaregs armés sont revenus de Libye en 2011. Certains y vivaient depuis des années. D'autres avaient rejoint la Légion verte de Kaddafi dans les derniers jours de son règne. Mais le Niger avait pris les devants, maniant subtilement « la carotte et le bâton », selon les termes d'un diplomate en poste à Niamey.
Retournés
La carotte, ce furent les promesses d'aides pour permettre à ceux que l'on appelle « les retournés » de se réinsérer. Fort de l'expérience des années 1990, quand, à l'issue de la première rébellion, un quart des 12 000 combattants insurrectionnels avaient été intégrés dans différents corps d'État et un tiers avaient bénéficié d'un soutien économique, « le gouvernement a injecté beaucoup d'argent pour les jeunes afin de financer des microprojets », indique le colonel Tarka. « La crise a été bien maîtrisée, reconnaît le maire d'Agadez, Rhissa Feltou. En quelques jours, on a vu affluer 20 000 personnes dans la ville. L'État a mis en place des programmes d'urgence et, grâce aux partenaires extérieurs, les gens ont eu de quoi manger. »
Feltou a grandi à Agadez, a fait ses études (de droit) en France, puis a rejoint les rangs de la rébellion en 2007. Une erreur... Il en convient aujourd'hui. En 2011, il a bénéficié de la décentralisation mise en place après les accords de paix de 1995 et 1997, et s'est fait élire maire de sa ville. S'il dénonce toujours un mal-développement chronique et constate qu'en 2013 la route Niamey-Agadez est moins praticable qu'en 1990, il reconnaît que les Touaregs « sont suffisamment intégrés dans les tissus politique et économique » et que « la décentralisation a changé la donne ». Comment parler d'exclusion quand les principaux élus des villes du Nord sont d'anciens rebelles ou quand le Premier ministre, le numéro deux de l'armée et un certain nombre de dirigeants de sociétés d'État sont touaregs ?

Quant aux leaders de la rébellion de 1990, leur parcours vaut mille discours. Rhissa Ag Boula, qui a été ministre, est désormais conseiller spécial du président Issoufou. Il est également membre du conseil régional d'Agadez. Mohamed Anako préside le même conseil régional. Mohamed Akotey, lui, préside le conseil d'administration d'Imouraren SA, une filiale d'Areva. Vendus ? « Non, convaincus que la rébellion de 1990 a atteint ses objectifs et que, désormais, le combat passe par l'engagement politique », affirme l'un d'eux. « Ceux qui sont nés en Libye ne nous connaissent pas », admet-il toutefois. Ces vétérans-là ne représentent pas grand-chose pour les nouvelles générations. En 2011, l'État a donc aussi dû manier le bâton. Pas question, comme au Mali, de laisser entrer des colonnes de pick-up lourdement armés. « Dès la chute de Kaddafi, explique Tarka, nous avons mis en place l'opération Mali Bero. » Plusieurs centaines de soldats postés dans le Nord, des hélicoptères, des avions de reconnaissance... Au début, il y a eu des accrochages avec les revenants de la Légion verte. « Cela a dissuadé les autres, qui ont évité le Niger », assure le colonel.
Ce message de fermeté a permis d'« inverser le rapport des forces, contrairement à ce qui a été fait au Mali, où l'on a discuté trop longtemps », estime un proche du président. Il subsiste bien quelques velléités dans le Sud libyen, le Niger reste un lieu de passage fréquenté par les groupes armés de la région, et les trafics, à l'origine du mal malien, perdurent dans l'Aïr, mais « sans l'appui des populations locales, ces menaces resteront mineures », souligne une source sécuritaire.
Concert
« Les gens veulent la paix plus que tout », résume Mawli Dayak. Le nom de cet homme de 35 ans est gravé dans l'histoire du Niger. Son père, Mano, avant de périr dans un accident d'avion, en 1995, fut le porte-voix de la rébellion de 1990. Quand il est rentré au pays il y a quelques mois après avoir passé vingt ans en France, Mawli, qui officie au cabinet du Premier ministre, a constaté que sa filiation ne lui porterait pas préjudice. « Les gens savent que la rébellion de 1990 était nécessaire. » Début avril, il a organisé Le Chant des dunes, un concert pour la paix qui a réuni à Niamey les plus belles voix du désert, parmi lesquelles celle de Bombino. Bientôt, Dayak, qui a monté une agence de voyages, espère ramener des touristes à Agadez, comme son père dans les années 1980. La comparaison s'arrête là. Un dicton touareg qu'il aime citer dit : « Fais ce que ton père n'a pas fait, tu verras ce qu'il n'a pas vu. »
Par Rémi Carayol, envoyé spécial

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