Le vendredi 22 février
2013
6時、晴れ、24℃、70%。
最近話題になっているのが、南アで裁判中のピストリウス事件と欧州の馬肉事件。連日メディアを騒がせている。これらは日本でも報道されている。
南アの平均寿命が劇的に延びている。理由はエイズ死亡がここ10年HAART療法(多剤併用療法)の採用で減ったためと解釈される。世界一のエイズ患者数(560万人)の南アであるから、それは不思議ではない。しかし、治療には年間1600ドル以上が必要。全ての患者がHAART療法の恩恵を受けられるわけではない。それでも20%以上の患者がこの療法を続けていられるのはアフリカ随一の経済力をもつ南アだからといえよう。
日本国外務省のプレスリリースである。
「コンゴ民主共和国に対する無償資金協力「食糧援助」に関する書簡の交換
平成25年2月18日
本18日(現地時間同日),コンゴ民主共和国の首都キンシャサにおいて,我が方冨永純正駐コンゴ民主共和国大使と先方ディスマス・マグベング・スワ・ナ・エミナ・モンジア国際・地域協力副大臣(S. E. M. Dismas MAGBENGU swa na EMINA MONZIA,
Vice-Ministre de la Coopération Internationale et Régionale)との間で,7億8,000万円の無償資金協力「食糧援助」に関する書簡の交換が行われました。
この協力は,コンゴ民主共和国の深刻な食糧不足の緩和のため,同国民の主要食糧の一つである米の調達に必要な資金を供与するものです。コンゴ民主共和国では,長年にわたり政情不安定な状態が続き,農業生産を含む経済は低迷し,国民の多くが貧困状態に置かれています。特に,首都キンシャサでは人口増加が著しく,また,国内の農産物流通量が不足していることから,食糧不足が深刻化しています。この協力により同国の食糧不足が緩和され,貧困削減に寄与することが期待されます。
我が国は,2008年5月の第4回アフリカ開発会議(TICAD IV)において,アフリカ諸国の農業・食料分野における取組みへの協力を強化することを表明しており,本件協力はこれを具体化するものです」
ノーコメント。
キンシャサの子供たちの集団ギャング「シェゲ」は有名である。シェゲはストリート・チルドレンたちであるが、親兄弟がいて屋根(家)もある少年たち(12歳から25歳)のギャングが「クルナKuluna」である。
「クルナ」は10人から30人で組をつくっている。組の名前には「ライオン」であるとか、「ジャマイカ」、「アラブ」、「ミツバチ」であるとかいった名前がついている。組同士の縄張り争いも激しい。
ナイフやマシェット(鉈)を使って縄張りに入ってきた住民を脅して携帯や金品を奪うである。自分たちの住んでいる地域の住民は襲わない。それは家族や親戚縁者、近所の人を犠牲者にすると警察に密告されるおそれがあるからだ。
キンシャサ市では、これらギャング「クルナ」の若者たちを職業訓練施設にいれて無料で訓練を受けさせるようにした。中には更生して職を見につけた若者もいる。
一方、「クルナ」を一掃しようと去年7月撲滅部隊を創設した。厳しい取締りをしようというものである。
しかし、政治家や有力者の間では「クルナ」を利用する向きもある。選挙で対立候補を妨害するため「クルナ」を差向けるのである。日本でのヤクザの使われ方と同様である。こうして便利な「クルナ」は一部から庇護を受ける。
キンシャサの「シェゲ」や「クルナ」は消滅しそうにない。
RDCコンゴ第2の都市ルブンバシでは知事モイーズの政策、そしてサレジア会の活動(「バカンジャ校」や「マゴネ校」)のお陰でストリート・チルドレンがいない。「クルナ」のようなヤクザもいないのである。
少年ギャング団「クルナ」同士の縄張り争い (RDCコンゴ、キンシャサ) |
RDC : gangs of
Kinshasa
20/02/2013 à 07h:49
Par Trésor Kibangula, envoyé spécial («Jeune Afrique»)
Tant pis si, pour un
téléphone ou quelques billets, ils doivent sortir la machette. Violents et sans
états d'âme, les Kuluna sèment la terreur dans les rues de Kinshasa, capitale
de la RDC.
Dans les rues de
Kinshasa, ils sont là. Toujours en bande, armés et dangereux. Pour un peu
d'argent, un téléphone ou quelques bijoux, ils sortent un bâton, un couteau,
parfois une machette. Ici, on les appelle les « Kuluna ». « Il y a des
quartiers, comme Ngaba, Yolo-Sud ou Yolo-Nord, où l'on n'ose plus aller, ni le
jour ni la nuit », explique Pitchen, un étudiant kinois. Lui a été victime en
décembre dernier de l'une de ces bandes de brigands qui terrorisent la capitale
congolaise. Il évoque une agression « d'une violence inouïe », au milieu de la
place de la Victoire. « Ils ont surgi de partout, se souvient-il. Je n'ai pas
eu le temps de comprendre ce qui se passait. Ils m'ont poignardé dans le dos et
m'ont arraché ma montre avant de s'en aller tranquillement. »
Un récit parmi des
milliers d'autres. « Chaque jour, on reçoit une centaine de plaintes »,
confirme, assis sur une vieille chaise en bois qui grince, Paul Bilonda,
officier de police judiciaire dans le quartier de Lualaba, près du
centre-ville. Sur son bureau, des procès-verbaux, de la paperasse qui
s'entasse, des stylos, une règle... Mais pas de machine à écrire et encore
moins d'ordinateur. Le « sous-ciat », entendez sous-commissariat, n'en a pas
les moyens. Dehors, quelques agents en uniforme, fatigués par la chaleur, se
laissent tomber sur un banc. Ils viennent d'essayer d'arrêter des Kuluna et
rentrent tout juste de mission, à pied. « Pas facile de travailler dans ces
conditions », murmure l'un d'eux, désabusé.
Chaque jour qui passe,
nous voyons les riches devenir plus riches et les pauvres devenir plus pauvres.
Que faire lorsqu'on galère ? Que faire lorsqu'on croise des gens qui se la
coulent douce ?
Cet après-midi-là, le
soleil luit férocement sur Kinshasa. Nous avons rendez-vous avec des Kuluna qui
ont accepté de nous parler. Ils appartiennent à la bande des Lions. Ils
arrivent par petits groupes de deux, trois, cinq. Bientôt, tout le « staff »
est en place. Ils ont entre 12 et 25 ans et revendiquent une hiérarchie quasi
militaire. Il y a le « maréchal », le chef. Plus loin, le « général »,
reconnaissable au cobra qu'il s'est fait tatouer sur l'avant-bras droit. Bruno,
surnommé « 600 camouflages » pour son habileté à échapper à la police, est l'un
des rares à accepter de donner son prénom. « Mes amis ne diront pas un mot
avant de savoir si nous ne sommes pas piégés », explique-t-il en lingala. Le
gang surveille le moindre de nos gestes. « Pas de photo, pas d'enregistreur »,
ajoute un autre, méfiant. Avant de poursuivre : « Nous sommes aujourd'hui ce
que nous sommes parce que l'État nous a abandonnés. Chaque jour qui passe, nous
voyons les riches devenir plus riches et les pauvres devenir plus pauvres. Que
faire lorsqu'on galère ? Que faire lorsqu'on croise des gens qui se la coulent
douce ? » « Kobotola ! » répondent en criant ses compagnons d'armes. « Extorquer
! »
Viol
Bruno et ses amis sont
convaincus que « c'est tout ce qui leur reste pour survivre » - même si,
contrairement aux « shegués », les enfants des rues, les Kuluna ont pour la
plupart un toit et une famille. Pour minimiser les risques de se faire arrêter,
ils s'imposent certaines règles. La première ? Ne jamais s'attaquer aux
habitants de leur « secteur ». En retour, ceux-ci s'abstiennent de les
dénoncer. « Nous vivons avec eux, se justifie James, le plus jeune de la bande.
Ce sont nos pères, nos mères, nos soeurs et nos frères. Tant que nous ne les
dérangerons pas, pourquoi nous dénonceraient-ils ? »
Parfois, les Kuluna
agressent aussi des jeunes femmes qu'ils jugent trop "légèrement
vêtues".
Mais malheur à ceux
qui ne sont pas de leur quartier. « Nous frappons à la machette seulement en
cas de résistance, tient à préciser le "général" de la bande.
Seulement quand la personne interceptée refuse de nous remettre calmement ce
que nous lui demandons. » Les victimes sont souvent des passants qui ont laissé
transparaître un quelconque signe de richesse. « Une poche de pantalon qui
paraît remplie de billets de banque, un smartphone décroché dans la rue ou
encore des bijoux autour du cou... Tout cela suffit pour qu'on attaque le
propriétaire », explique James avec indifférence. Parfois, les Kuluna agressent
aussi des jeunes femmes qu'ils jugent trop « légèrement vêtues » et qui se sont
aventurées seules sur leur territoire. « Mais c'est une réponse à une
provocation, se justifient-ils. Ce sont des prostituées. Nous ne faisons que
les corriger. » Une « correction » qui peut aller jusqu'au viol. Une jeune
fille de 16 ans nous raconte ainsi avoir été agressée l'an dernier. « Ils
m'avaient arraché mes habits, puis ils s'amusaient à introduire, à tour de
rôle, un doigt dans mon sexe. »
Bataille rangée
Les Lions sont sans
scrupule, mais ne se hasarderaient pas hors du quartier de Lualaba, ni même
d'ailleurs de l'autre côté de l'avenue où nous les avons rencontrés. Là
commence le territoire d'une bande rivale, les Suajamas. Parfois, pour des
broutilles et la bière aidant, ils se livrent à de véritables batailles rangées
dans les rues de Kinshasa. Les Lions ne s'entendent pas davantage avec les
Jamaïque, les Banzoyi (« abeilles », en lingala), les Arabes et les Staff Somalie
- des gangs qui comptent tous entre 10 et 30 membres et qui, armés de
machettes, de couteaux ou de pierres, s'affrontent le long des avenues
résidentielles, obligeant les riverains à se terrer des heures durant dans
leurs maisons. « Nous sommes confrontés à une insécurité permanente avec ces
groupuscules criminels qui se sont imposés dans nos quartiers et dans nos vies
», déplore Hyacinthe Kamango, instituteur dans une école primaire du quartier.
Alors qu'il ne
touchait que les quartiers périphériques il y a quelques années (et notamment
celui de la Cité), le phénomène a aujourd'hui gagné toute la capitale, jusqu'à
La Gombe. Et ce malgré plusieurs initiatives mises en place par les autorités
pour tenter de l'éradiquer. En 2008, lorsqu'il est nommé ministre de la
Justice, Luzolo Bambi fait de la « traque des opérateurs de la criminalité
urbaine » l'une de ses priorités. La lutte anti-Kuluna est lancée. L'homme de
la « tolérance zéro » joue sur l'effet psychologique de la sanction, en
instaurant le « transfert croisé » des délinquants condamnés : le Kuluna arrêté
est jugé en audience foraine, là où il a commis son forfait, puis, lorsqu'il a
été condamné, il est transféré vers une prison située à l'intérieur du pays. «
Pendant cette période, nous avons constaté une baisse de la petite criminalité,
affirme le commandant Guylain Sangwa, chargé notamment de la lutte contre les
Kuluna à la police provinciale de Kinshasa. Leurs complices ne pouvaient plus
tenter de les faire libérer par la corruption ou les aider à s'évader. » Mais
Luzolo Bambi est éjecté du gouvernement en avril 2012, et son successeur
renonce à poursuivre la même politique. Retour à la case départ donc. «
Aujourd'hui, vous pouvez arrêter un Kuluna. Le lendemain, vous le transférez au
parquet. Deux jours plus tard, il vous revient après avoir commis un autre
forfait dans la rue », regrette un officier de police, convaincu que, « si la
justice faisait bien son travail, le phénomène serait déjà éradiqué ».
Armés de machettes, de
couteaux ou de pierres, les Kuluna s'affrontent le long des avenues
résidentielles.
Brigade anti-Kuluna
En attendant, André
Kimbuta, le gouverneur de Kinshasa, tente une autre approche et propose aux
Kuluna qui renonceraient à la délinquance une formation, aux frais de la ville,
à l'Institut national de préparation professionnelle (INPP). « C'est toujours
mieux de gagner sa vie à la sueur de son front », se réjouit Kem's, un ancien
Kuluna d'une vingtaine d'années devenu cantonnier.
En juillet dernier, le
gouvernement a décidé de créer une brigade spéciale anti-Kuluna.
Officiellement, elle sera composée de 1 000 hommes placés sous le commandement
du colonel Eyala, mais, dans les salons climatisés des institutions de la
République, on ne s'est pas encore mis d'accord sur les modalités de leur
déploiement. « Dans six mois, on ne parlera plus des Kuluna », promet pourtant
Guylain Sangwa. Cette brigade, aussi spéciale soit-elle, pourra-t-elle réussir
là où les 522 sous-commissariats et 324 postes de police de Kinshasa ont échoué
? Rien n'est moins sûr.
Des bras costauds
parfois bien pratiques
Parce qu'ils
pratiquent souvent des arts martiaux et qu'ils sont costauds (ce sont des
pomba, dit-on en lingala), les Kuluna sont aussi des bras que l'on peut
facilement louer - et les hommes politiques congolais ne s'en sont pas privés.
Lors des campagnes électorales de 2006 et 2011, plusieurs candidats ont fait
appel à leurs services, moyennant quelques billets de banque. On les a vus
accompagner leurs champions dans des meetings, leur servir de gardes du corps
mais aussi monter en première ligne lors d'échauffourées entre militants. « [À
ces moments-là], nous avons évité de les poursuivre pour ne pas être taxés
d'étouffer la liberté d'expression », avait reconnu Luzolo Bambi, ministre de
la Justice de 2008 à 2012. Aujourd'hui, des Kuluna continuent de bénéficier de
la protection de certains décideurs politiques et judiciaires. T.K.
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