Le mardi 15 avril 2014
6時、快晴、22℃、70%。
アフリカで水道水がそのまま飲めるような都会は少ない。カタンガ州の州都ルブンバシでも、僕が住んでいるキプシ市でも、南アを含めて先進国から来た外国人は水道水をも家で更にフィルターを通す。さらに煮沸してから飲むか、水道水は飲まずボトルのミネラル・ウォーターを飲むのが普通である。
しかし、ボトルのミネラル・ウォーターは欧州から輸入したものではなくローカルの安いものでも1.5Lが50円はする。そこで、500ccのプラスチック・サックに入った『ピュア・ウォーター』が繁盛し、街の通りで売られることになる。この『ピュア・ウォーター』は5円しかしない。
ガーナ、ガボン、ザンビア、カメルーン等々、西アフリカや中央アフリカの国々でピュア・ウォータ・ビジネスが成立する。
モロッコの水売り これはマラーケシだが、カサブランカにもいて 観光客だけでなく地元のひとも飲み水を買う |
水が商売になる。モロッコの「水売り」は優雅でユニークで絵になるが、『ピュア・ウォーター』売りは品がない。正直なところはフィルターを通した水を売っている。ザンビアのように6ヶ月に一度水質検査をしてそれをプラスチック・サックの上に印刷しているところもある。しかし、数あるメーカーの中には水源も怪しい水をサックにつめて『ピュア・ウォーター』として売り捌いている。フィルターも通さない。どこかの井戸水ならまだましだ。ぼろ儲けである。問題はただ水質が悪いだけではなく、カビや病原菌が含まれた水を売ってしまっていることである。近時のアクラ(ガーナの首都)のコレラなどはこの『ピュア・ウォーター』が原因ではないかといわれている。
ルブンバシでは水ではなく、水を着色して凍らせてアイスキャンデーとして売っている。僕は不潔そうだから絶対に買わない。
先日ザンビアのキトウェで、イタリア人パオラさんが「儲かる商売があるわよ」と『ピュア・ウォーター』を紹介してくれた。フィルターは5000ドルくらいの投資で買えるそうだ。プラスチック・サックに水をつめる機械は中国製。売るのは子供たち。コンゴでもやってみたら、とのことだった。食指が動いたが、本当に清潔な商品を作れるならいいが、コレラの流行に手を貸してはたまらない。よく検討してみなければならないだろう。
Ghana: «Pure Water»,
l'eau minérale du pauvre qui tue
Pour pallier les
pénuries d'eau en Afrique de l'Ouest et centrale, les populations s'abreuvent
d'une eau baptisée «Pure Water», qui est tout sauf pure.
La formule a été
répétée à l’envi: l’eau c’est la vie. Pourtant, au Ghana, pays situé sur la
côte ouest de l’Afrique, elle peut être à l’origine de bien de problèmes de
santé. Du fait de la rareté de l'eau, des sachets plastiques d’eau fraîche sont
vendus dans la rue. Là-bas, à Accra, les populations appellent ça «Pure Water».
Pourtant, comme
l’indique Le Journal International.fr, un site monté par de jeunes journalistes
afin de décrypter les mutations des sociétés contemporaines, rien ne prouve que
cette «Pure Water» est vraiment pure.
«[les sachets] sont
souvent remplis avec de l'eau issue de forages illégaux, peu ou pas traitée.
Des enquêtes relèvent des installations vétustes, des locaux insalubres, des
pratiques non conformes aux normes d'hygiène et des conditions de stockage qui
rendent l'eau impropre à la consommation», croient savoir les reporters du
Journal International.fr
Malgré les
conséquences sur la santé des populations, la «Pure Water» continue d’être
vendue comme de petits pains partout dans le pays. À raison de 3 centimes
d’euro le sachet de 500 millilitres. Contre 50 centimes d’euro pour une
bouteille d’eau minérale. Dans un pays où le seuil de pauvreté se situe autour
de 27%, selon le CIA Factbook, la différence est importante.
Mais pourquoi, alors
même que cette eau vendue en sachet est soupçonnée d’être à l’origine de
l’épidémie de choléra qui a provoqué la mort de 13 personnes et
l’hospitalisation de 600 autres, les populations continuent d’en boire.
Selon Le Journal
International.fr, la raison est toute simple. Se désaltérer au Ghana relève
encore du parcours du combattant. Le réseau de distribution connaît des insuffisances
criardes et la compagnie nationale des eaux, la Ghana Company Limited (GCWL),
pratique des prix prohibitifs. Sauf que l’eau de la GCWL, elle, est contrôlée.
Une étude publiée sur
le site du Ghana Medical Journal affirmait déjà, en 2007, que l’eau en sachet
contenait de nombreux germes pathogènes.
«La possibilité pour
cette eau de transmettre d’importantes maladies à la population est très forte
en raison des problèmes liés à son traitement et à sa distribution», peut-on
lire dans cette enquête réalisée par l’université du Ghana auprès de 27 marques
d’eau en sachet vendues dans le pays.
La situation est si
alarmante que les autorités ont décidé d’être plus vigilantes. Ce qui n’empêche
pas le site Modern Ghana d’estimer que l’interdiction pure et simple de la
vente de cette eau en sachet est plus qu’une nécessité, «elle est la
condition-même pour développer le tourisme dans le pays».
Pourtant ce problème
n’est pas l’apanage du Ghana. Toute l’Afrique de l’Ouest est concernée, et même
l’Afrique centrale, où l’eau en sachet est vendue en bordure de rues. Au Gabon,
par exemple, l’eau en sachet est «un business en plein essor qui viole toutes
les règles de santé et d’hygiène publique», écrit Gabon Review. Là aussi, les
mêmes questions se posent: d’où vient cette eau, alors même que le pays connaît
un grave problème d’accès à l’eau? Pourquoi rien n’est fait pour sensibiliser
les populations?
En 2012, au Cameroun,
la Chambre nationale des consommateurs avait ainsi assigné en justice une
quarantaine de marques, suite à des plaintes de nombreux consommateurs. En
attendant, les distributeurs de «Pure Water» (en fait, ça s’appelle comme ça,
partout), continuent de faire leur beurre, en tout en tranquillité.
Raoul Mbog
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