Le mardi 1er novembre 2016 万聖節
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アルジェリア独立戦争は1954年の11月1日に始まった。フランスにとってアルジェリアは海外県であり、植民地という意識がなかった。フランスは政教分離というけれども、11月1日万聖節をはじめカトリックの祝日を今も当時も祭日としている。その日にアルジェリア人が立ち上がったのである。この独立戦争は1962年の独立まで続いた。
アルジェリアの初代大統領ベンベラ、ベンベラを追い出したブームディエンヌ、今の大統領ブートフリカたちは独立の英雄になるが、当時フランスにとってテロリストだったわけである。
11月1日はアルジェリアの革命記念日で勿論祝日になっている。しかし、アルジェリア人の多くは、特に若もたちはこの日にフランスへの抵抗が始まったとは聞いていても、教科書でその詳しいストーリーを習ったことがなかった。というのも、戦闘を開いた英雄たちの多くが、後のブームディエンヌ大統領の反対派に回ってしまったので、事実が覆い隠されたのである。
僕はブームディエンヌ時代の1973年1月大学の冬休みを利用して初めてパリからアルジェに入った。アルジェからチュニスにマグレブ列車に乗って移動、チュニスからパリに帰った。その年の7月、アルジェに職を得て、それから9年間アルジェにいた。第一次アルジェリア時代である。2007年から老いたブートフリカ大統領時代に、こんどはアルジェリア第3の都市コンスタンティーヌに2年半いた。第2次アルジェリア時代となる。
アフリカの独立は1960年代が多い。アフリカ大陸に今54カ国がある。政治的にまた経済的に成功した国は実に数すくない。成功とは独立によって国民が自由を獲得し、生活が豊かになることである。
成功した例として、欧州並みのインフラが出来ている南アを上げることができるかもしれないが、これはアパルトヘイトがあったからという矛盾を含んでいる。
大部分のアフリカ諸国は、独立以前よりも農業生産が落ち込み、国民の自由は制限され、常に「潜在的」豊かさだけが時々強調され、世界から忘れられているのである。
La «Toussaint rouge», début de la guerre d'Algérie
D’abord prévu pour le 15 octobre, le déclenchement de
l’insurrection n’a finalement lieu que le 1er novembre et, fête des morts chez
les Européens oblige, prendra vite le nom de «Toussaint rouge».
C’était il y a 62 ans. Le 1er novembre 1954, une poignée
d’activistes algériens déclenche ce qui va devenir la Guerre d’Algérie, l’un
des conflits de décolonisation parmi les plus longs et les plus meurtrier du
XXe siècle.
Un peu partout dans ce qui représentait alors trois
départements français (contrairement à la Tunisie et au Maroc qui n’étaient pas
la France mais des protectorats français), des bombes éclatent, des récoltes
sont incendiées, des poteaux électriques et téléphoniques sont sciées et
quelques commissariats sont attaqués ou font l’objet de rafales d’armes
automatiques. Au total, ces premiers actes armés, une trentaine au total, font
sept morts, dont l’instituteur Guy Monnerot tué dans les Aurès en même temps qu’un
caïd local, c'est-à-dire un représentant de l’administration coloniale auprès
des «musulmans» (lesquels ne jouissaient pas de la citoyenneté française).
Sept années et demi plus tard, le 5 juillet 1962, l’Algérie
devient indépendante et «awel novambar», le premier novembre, sera dès lors un
jour férié pour les Algériens.
Défilés militaires, programmes télévisés spéciaux (dont des
«opérettes révolutionnaires» ainsi que quelques films de guerre rediffusés à
l’envie), commémorations en tous genres sans oublier les réceptions officielles
organisées à Alger mais aussi à l’étranger (par les ambassades) marquent une
journée particulière dans la longue liste des dates emblématiques de ce que les
Algériens appellent «la Révolution» ou «la Guerre d’indépendance» et que les
Français désignent par «Guerre d’Algérie».
Les «neuf historiques»
Pourtant, nombreux sont les Algériens, jeunes ou plus âgés,
qui savent peu de choses de ce que fut l’acte liminaire de la Thawra
(Révolution). L’une des raisons est liée au fait que l’insurrection fut
organisée par neuf hommes, «les neuf historiques» dont ceux qui survécurent au conflit
furent tous après l’indépendance, à une exception près, des opposants au régime
de Houari Boumediene (au pouvoir de 1965 à 1978, date de sa mort) et même de
Chadli Bendjedid (1979-1992). Difficile, en effet, de parler de l’action
déterminante d’hommes dont le nom a longtemps été absent et interdit des
manuels scolaires algériens…
Dans les faits, tout commence en mars 1954 quand Mohamed
Boudiaf (dans l’opposition dès 1963, assassiné en 1992 à Alger) crée le Comité
révolutionnaire d’union et d’action (CRUA) avec Hocine Aït Ahmed (actuel
dirigeant du Front des forces socialistes, FFS), Ahmed Ben Bella (ancien
président de l’Algérie entre 1963 et 1965, déposé par Boumediene, il sera
longtemps interné avant de prendre le chemin de l’exil), Krim Belkacem (assassiné
en 1970 à Francfort) , Mostefa Ben Boulaïd (mort au maquis en 1956), Larbi Ben
M’Hidi (exécuté sans jugement par l’armée française en 1957), Rabah Bitat
(plusieurs fois ministre sous Boumediene), Mourad Didouche (mort au maquis en
1955) et Mohamed Khider (assassiné en 1967 à Madrid).
À l’époque, le mouvement nationaliste est divisé. Un violent
conflit oppose le leader historique Messali Hadj au Comité central de son
parti, le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD). Pour
les «neufs», l’objectif est de forcer le destin en renvoyant dos-à-dos les
partisans de Messali, accusé de culte de la personnalité, et les «centralistes»
menés par Hocine Lahouel. D’abord prévu pour le 15 octobre, le déclenchement de
l’insurrection n’a finalement lieu que le 1er novembre et, fête des morts chez
les Européens oblige, prendra vite le nom de «Toussaint rouge».
Les moyens militaires dont disposent les insurgés sont alors
faibles pour ne pas dire insignifiants. D’ailleurs, nombre d’entre eux sont
très vite arrêtés et certains resteront en prison jusqu’à l’indépendance. Il
n’empêche, un brasier était allumé qui devait, entre autre, conduire à la fin
de la Quatrième république et au retour du Général De Gaulle au pouvoir en
1958. Le 1er novembre 1954 constitue ainsi l’acte de naissance du Front de
libération national (FLN) qui va mener l’Algérie à l’indépendance. Et il faut
relire son appel au peuple algérien diffusé quelques jours après le début de
l’insurrection. Dans ce texte fondateur, «l’indépendance nationale» fait figure
d’objectif de même que le «respect de toutes les libertés fondamentales sans
distinction de races et de confessions» et la «réalisation de l’Unité
nord-africaine dans le cadre naturel arabo-musulman».
Un aveuglement français
Côté français, ces événements passent presque inaperçus. Il
faut dire qu’ils vont aussi à l’encontre d’une certitude partagée par de
nombreux hommes politiques et journalistes. Dans un contexte international et
régional d’ébullition anti-coloniale (Vietnam, Tunisie, Maroc,…), tous sont
persuadés que «l’Algérie ne bougera pas» et que les massacres de Sétif et
Guelma pendant le Printemps 1945 (plusieurs milliers de musulmans tués après
avoir réclamé l’indépendance et s’être attaqués à des Européens) dissuaderont
pour longtemps les «musulmans» d’avoir recours à la violence pour améliorer
leur sort et encore moins pour réclamer l’indépendance.
Un homme, pourtant, a vu venir cette insurrection. Il s’agit
de Jean Vaujour, directeur de la Sûreté en Algérie. En poste dès 1953, bien
informé, recoupant les rapports de police faisant état d’un activisme suspect
de la part de «séparatistes», anciens membres de l’Organisation secrète (OS, à
ne surtout pas confondre avec l’OAS) – mise en place par les nationalistes algériens
à la fin des années 1940, elle préparait la lutte armée avant d’être démantelée
par la police française – il alerte en vain ses supérieurs à commencer par
François Mitterrand, alors ministre de l’intérieur.
Ironie de l’histoire, Jean Vaujour racontera plus tard que
ses services avaient même fabriqué et fourni des bombes bruyantes et
inoffensives à des réseaux qu’ils avaient infiltrés! Il faudra attendre
plusieurs mois avant que les autorités françaises prennent la mesure de la
gravité de la situation en engagent des moyens considérables pour en finir avec
«la rébellion».
Une histoire que le cinéma n’a toujours pas racontée
Comme nombre d’épisodes de la Guerre d’Algérie, le 1er
novembre 1954, et avec lui la crise politique qui a mené à l’éclatement du MTLD
et à la naissance du FLN reste encore à raconter au cinéma (mais aussi à
travers la littérature). On imagine une fresque historique mettant en présence
les «neuf historiques», leurs doutes, leurs rivalités déjà naissantes,
l’aveuglement et la désinvolture des autorités gouvernementales à Paris cela
sans oublier le rôle influent de Nasser ou les calculs politiciens de Charles
de Gaulle.
Un point de départ pourrait être la fameuse photo de six
d’entre eux (les six historiques) prise quelques temps avant le déclenchement
de l’insurrection. Pourtant rien de tel n’existe encore. Rien à voir avec les
centaines de films américains qui traitent de la guerre au Vietnam (et qui
commencent à raconter – certes, à leur façon - celle d’Irak).
Côté français, la Guerre d’Algérie reste un thème à manier
avec précaution. On imagine mal, y compris en 2011, c’est-à-dire cinquante ans
après l’indépendance, des producteurs prendre le risque de mettre en scène des
personnages historiques du FLN. Et quand le 1er novembre est mentionné, c’est
toujours de manière anecdotique, pour ne pas dire ridicule, comme en témoigne
un passage du film «Le grand Charles» qui traite de l’itinéraire de Charles de
Gaulle. La séquence consacrée au 1er novembre 1954 met ainsi en scène l’attaque
du bus où se trouvaient le caïd et l’instituteur Monnerot.
Des têtes de Talibans
Les maquisards (qui s’expriment en arabe marocain…) y ont
des têtes de Talibans, notamment leur chef, barbu et coiffé d’un chèche noire,
ce qui, outre le caractère anachronique du raccourci, en dit long sur la
manière dont, en France, on représente souvent le FLN…
Côté algérien, et malgré une profusion de scénarios, c’est
une question de manque de moyens mais aussi de circuits de distribution
quasiment inexistants. Longtemps considéré comme une priorité – à condition de
ne pas aborder les thèmes déplaisants au pouvoir en place -, le cinéma algérien
est dans un état d’agonie prolongée.
Peu de producteurs, des salles en déshérence et une
disparition progressive du savoir-faire, ce cinéma a un besoin urgent de
projets pour raconter à son peuple une autre histoire que celle qui peut lui
parvenir du nord de la Méditerranée. Dans quelques années, peut-être, sera
annoncé un film ayant pour titre, «les neufs historiques»…
Par Akram Belkaïd
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Cet article avait été initialement publié le 1er novembre
2011 sur Slate Afrique.
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