Le samedi 13 juin 2015
5時半、快晴、18℃、50%。
今日は国際アルビノの日だそうだ。タンザニアのアルビノ迫害については書いたことがある。たとえば、
「ホモは火刑にすべきか」とタイトルされたモロッコの週刊誌『エブドHebodo』の記事でモロッコ世論が分かれているという。
サブタイトルでは「厚生省がホモを刑法犯罪から外せと呼びかけ」。
モロッコは戒律が厳しくないとはいうものの回教国である。ホモ(ゲイ)行為は刑法の対象だ。欧米先進国ではゲイ行為は個人の問題として自由になっている。ヨーロッパに近く文化的影響が強いモロッコ、EUにさえ入りたいモロッコとしてはゲイ問題も宗教戒律は別としても自由化したいところだろう。
現実のモロッコは、ヨーロッパのゲイたちにとって「ゲイ天国」である。というのはモロッコの若者たちの多くがバイセクシャルだからだと思う。宗教的制約で男女交際が必ずしも自由ではないモロッコでは若者が「一時的に」同性を対象とする。しかもヨーロッパのゲイたちは「お小遣い」をくれる。建前は建前だが、社会的にも目をつぶっている。しかし、あからさまに週刊誌でホモ解放を話題にしたので、世論が沸騰した。
ま、性的指向は自由でいいのじゃないかと僕は思う。宗教の戒律は修正することもなかろうが、国が取締ることもないだろう。
La une choquante de Maroc Hebdo et le débat
sur l'homosexualité au Maroc
Le 12
juin Slate Afrique
Le débat sur la dépénalisation de
l'homosexualité divise profondément la société marocaine depuis quelques mois.
La question, choquante, s'affiche en gros
caractères en une du dernier numéro du magazine Maroc Hebdo: "Faut-il
brûler les homos?". Et le sous-titre est tout aussi explicite. "Le
ministère de la Santé appelle à la dépénalisation de l'homosexualité au Maroc.
Certes, c'est un droit individuel. Mais quid de la morale et des valeurs
religieuses?" s'interroge l'hebdomadaire.
Une sortie très violente dans un pays où la
dépénalisation de l'homosexualité divise profondément la société. De nombreux
internautes ont d'ailleurs exprimé leur indignation sur le réseau social
Twitter.
L'homosexualité au Maroc est passible d'une
peine de trois ans de prison selon l'article 489 du code pénal. Mardi 2 juin,
deux militantes françaises des Femen avaient été expulsées pour avoir posé
seins nus et s'être embrassées devant un monument historique à Rabat. Le
lendemain, deux Marocains ont échangé un baiser sur ce même site, avant d'être
arrêtés.
"De tels actes de provocation sont
jugés inadmissibles par la société marocaine", ont affirmé les autorités.
Le 4 juin, plus d'un millier de personnes avait manifesté devant l'ambassade de
France, arborant des pancartes "Pas de ça chez nous".
Toute "cette séquence est assez
inquiétante [...] dans un pays traversé par les clivages sur les valeurs",
a jugé le 5 juin Abdellah Tourabi, le directeur de la publication de Tel Quel,
hebdomadaire bien connu parmi les quatre millions de Marocains résidant en
Europe. "Elle nous renseigne sur [...] notre incapacité à gérer les
désaccords de manière sereine", a-t-il écrit.
En réponse à la une de Maroc Hebdo, Tel
Quel a publié vendredi 12 juin un nouvel édito poignant qui se prononce pour la
dépénalisation de l'homosexualité. Il s'intitule "Vivre et laisser
vivre". En voici un extrait:
"Les homosexuels ne sont ni des
déviants ni des malades; car l’amour consentant entre deux adultes n’est pas un
crime; car la loi ne peut pas s’immiscer dans les sentiments des gens; car ce
qui se déroule librement entre deux individus et ne nuit pas directement aux
autres ne doit pas être puni; car il n’appartient pas à un homme ou une femme
de dicter la norme quand il s’agit de l’intimité d’individus majeurs et
conscients… pour toutes ces raisons, et d’autres considérations, il est plus
que nécessaire de sortir l’homosexualité de la liste des crimes punis par la
loi. L’article 489 du code pénal est une aberration et un pur archaïsme. Cet
article, qui pénalise l’homosexualité et la définit comme un acte «contre
nature», est la survivance d’une vision dépassée qui considérait cette
orientation sexuelle comme une maladie, un acte qui déroge à la nature
humaine."
Maroc Hebdo est un hebdomadaire créé en
1991, basé à Casablanca. En 2012, Maroc Hebdo avait déjà été la cible de
critiques et accusé de racisme après une couverture intitulée "Le péril
noir", représentant le visage d'un migrant subsaharien, comme le rappelle
cet utilisateur de Twitter.
La conclusion du dossier de Maroc Hebdo est
tout cas dans la même veine que la une du magazine.
"L'homosexualité au Maroc? Une morale
publique est à préserver, des valeurs religieuses aussi. Le législateur a en
charge ces attributions et cette mission est d'abord d'ordre public. Il y a
encore tant à faire pour la consolidation des droits de l'homme pour ne pas se
fourvoyer dans un combat douteux d'une cause aussi marginale que celle de la
dépénalisation de l'homosexualité.
Camille Belsoeur
Journaliste à Slate Afrique.
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