Le samedi 13 avril
2013
6時、晴れ、24℃、60%。9時、曇り。寒い。15時、晴れ。
うちのマドンナ君は偉い。「ボン・ナペティbon appétit」と僕が云わなければ。食事が目の前にあっても食べ始めない。これと、本来は彼女の仕事である警備のため夜間は庭に放した方がいいのだろうけど、近所の不良と遊ばれても困るので、自分の部屋に帰るように(「à la niche !」)いうと素直に従う。規律がある。でもまだ子供なのか昼間はじゃれる甘えん坊。
チュニジアの大統領モンセフ・マルズキMoncef Marzoukiはパリのアラブ世界研究所Institut du monde arabeの招きで今日自著『ある民主主義の発明』を紹介する。国賓としてパリにきているわけではないが、パリ在住のチュニジア人たちの知るところとなり、反マルズキのデモが昨日組織された。マルズキはフランスの大学の医学部を卒業したインテリである。医者でかつ一般向けの著述も多い。人道主義の活動家でもあった。チュニジア国会はイスラム政党エナダEnnahdaが主流であるが、彼はエナダ党員ではなく第二党「共和国会議」の党首である。従い彼が大統領に選出されたのは政治的妥協の産物である。
そのチュニジアで先週6日(土)ミス・チュニジアを選ぶコンクールがあった。審査委員長のアイダ・アンタールさんの思惑は、世界にチュニジア女性が「自由で独立していて知的である」ことを発信するためのミスの選択であった。去年はチュニジア革命(ジャスミン革命)から程なく開催を断念したが、今年からミス・コンクールを再開した。今回の開催にイスラム政党や勢力から圧力もなかったし反対の声も上がっていないそうである。
選ばれたのはヒバ・テルムディHiba Telmoudiさん。21歳。チュニジア南部の都市ガベス出身。さすが、なかなかの美人である。
ある女性をとりあげて美人だというと、差別だ、ハラスメントだという馬鹿な国があるが、美人は美人である。ミス・チュニジアのテルムディさんの使命は、チュニジアが普通の国だと世界に宣伝することである。ヨーロッパではイスラム政党が主流となって、海岸でビキニが禁止になるのではないか、ワインが飲めなくなるのではないか、などと報道されている。そうした観光のマイナス材料を払拭するイメージをミス・チュニジアが託されている。「テルムディさん、頑張ってください。チュニジアはマグレブ3国の中で最も女性が自由だった国でしたよね」。
先日フランスのTV局『Voyage』でチュニジアのジェルバ島の今日の様子が流れた。地中海のジェルバ島は初代大統領ブルギバの肝いりで観光の島として開発された。ヨーロッパから直接飛行機でジェルバに入れる。チャータ機が毎日欧州の都市からひっきりなしに到着する。僕はスイスに住んでいたころ春休みにジェルバに行ったことがある。海もプールもまだ水が冷たくてがっかりしたことを覚えている。イスラムと共存していたユダヤ系住民のシナゴーグ見学、砂漠で穴居生活をしている村の見学が印象に残るくらいだ。TVのドキュメンタリーをみると「革命」前と変った姿はなかった。
ヒバさん、美人ですが 普通のお嬢さんですね。 |
ヒバ・テルムディさん ミス・チュニジアに。 普通の国のミスよりも使命は重いかも。 |
Des Miss Tunisie pas
comme les autres
L’élection de Miss
Tunisie, le samedi 6 avril, a eu une résonance particulière dans le pays.
Première édition du
concours depuis la révolution, l’élection de Miss Tunisie s’était donnée pour
mission de montrer une femme tunisienne libre, indépendante et intelligente
mais aussi de redorer l’image du pays, fortement égratignée par les médias
étrangers selon les mots des organisateurs.
«Nous n’avons pas
besoin de l’aval du gouvernement pour défendre la femme tunisienne» répond
agacée,Aïda Antar, la présidente de l’organisation Tej à un journaliste
français qui vient de lui demander si le gouvernement islamiste soutenait
l’élection des miss. «Nous n’avons pas eu de pressions et nous avons été plus
soutenues par le gouvernement actuel que par l’ancien» rajoute la présidente
qui organise depuis 1995 les élections de Miss Tunisie. Au point presse du dimanche
matin, l’heureuse élue, Miss Gabès, professeur d’éducation sportive, porte un
poids sur ses épaules. Le brushing soigné, la couronne sur la tête et l’écharpe
de miss sur l’épaule, elle porte un tailleur rouge, couleur du drapeau
national. Elle ne représente pas seulement le pays mais aussi une Tunisie
post-révolution où les questions sur les libertés de la femme dans un
gouvernement islamiste reviennent quotidiennement dans les médias.
Aïda Antar admet
qu’elle n’avait pas fait d’élections l’année dernière à cause de la période
encore tendue. «C’est vrai que nous étions dans une certaine attente après les
élections. Et puis nous étions habituées à l’autocensure donc nous nous
attendions un peu au pire.»Mais elle finit par se lancer en 2013 via un appel à
candidatures sur une page web. Les élections se sont déroulées sans problème
diffusée sur une chaîne privée Tunesna et la nouvelle miss, originaire du sud
de la Tunisie affirme son ambition de promouvoir une image de la femme
tunisienne héritée de Bourguiba.
«Nous voulons aussi
restaurer une certaine image de la Tunisie que les gens semblent avoir oublié
depuis la révolution. C’est un moment difficile pour le pays mais nous sommes
prêts à la démocratie»renchérit-elle.
Hiba Telmoudi,
originaire de Gabès, championne de cyclisme et étudiante pour devenir
professeur d’éducation sportive a conscience que sa mission dépasse les strass
et les paillettes de la soirée de sa victoire. «Le travail que fait la femme en
Tunisie est énorme mais nous pouvons avoir plus et nous devons encore nous
battre» déclare la Miss qui reprend ses cours le lendemain et qui enchaînera
sur l’élection de Miss Monde. Les larmes aux yeux sous ses faux cils, la jeune
fille déclare que la plus heureuse, c’est sa sœur, qui avait participé au
concours avec elle.
Cette élection
promouvant la beauté de la femme n’a pas suscité les émois des extrémistes. La
question du défilé en maillot de bain n’avait pas lieu d’être soulevée. Même si
Aïda Antar a effectué ses études à l’école des Miss, elle n’a jamais organisé
de défilé en maillot dans son pays natal :
«Les filles n’ont pas
arrêté de défiler en maillot à cause du gouvernement islamiste. Il n’y a jamais
eu de défilé en maillot depuis que j’organise cette élection. Cela n’a pas été
par obligation mais par principe. Je ne voulais pas bloquer des filles à cause
de la pudeur.»
La question du corps
et de sa monstration sont en effet des préoccupations pour les candidates comme
la lauréate: «La première chose que j’ai dite à mes parents pour les rassurer,
c’est que je n’allais pas m’exposer publiquement aux yeux de tous et que je ne
participais pas à cet évènement seulement pour exhiber mon physique.»
déclare-t-elle. La question du voile s’est aussi posée pour cette édition. Si
sous Ben Ali, les femmes voilées étaient marginalisées de ce genre d’évènement,
aujourd’hui, elles peuvent y participer de la même manière que dans d’autres
pays musulmans. «Le concours était ouvert à toutes les femmes. Nous avons eu
deux filles voilées qui se sont inscrites sur la page web mais elles ne sont
pas allées jusqu’au casting.» déclare Aïda Antar.
Du côté des dauphines,
elles sont originaires de différentes régions mais ont fait leur études à
l’étranger. Ce double regard a aussi façonné leur manière de percevoir
l’élection de Miss Tunisie. Pour Sana, Miss Sousse, qui réside à Saint-Tropez,
une de ses motivations était de prouver que l’image donnée du pays n’est pas
que celle d’une Tunisie en conflit. Miss Gafsa qui habite à Bruxelles partage
le même avis :
«Nous avions toujours
peur en regardant de loin ce qui se passait en Tunisie dans les médias pendant
la révolution et même s’il y a un changement, tout n’est pas noir. Pour moi la
femme tunisienne reste une femme forte qui se bat et ça déjà, c’est un point
positif.»
Plus que la question
des libertés de la femme, c’est la relance du tourisme qu’ont voulu privilégier
les organisateurs de cette édition sponsorisée par la compagnie aérienne
Tunisair. Pour Asma, Miss Hergla, quatrième dauphine, qui déclare à l’assemblée
qu’elle reste un garçon manqué et qu’elle ne savait pas marcher en talons hauts
avant le concours, ce n’est pas les Miss qui vont participer à la défense des
droits de la femme :
«Il ne faut pas se
leurrer, la miss Tunisie représente une femme libre et indépendante mais elle
reste une ambassadrice et non une militante. La mission de l’élection, c’est
plus de montrer que nous pouvons encore organiser des manifestations
culturelles et que le pays n’est pas si morose.»
Asma conclut pourtant
par un clin d’œil provocateur, en déclarant admirer les «Femen» pour leur acte
de «rébellion» en référence à la Femen tunisienne, Amina, qui avait créé la
polémique en posant seins nus sur Facebook .
Lilia Blaise ( de
Tunis)
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