Le mercredi 19 août 2015
6時、快晴、20℃、45%。
今日からフランクランさんに日本語を教える。9時から2時間、水曜日と土曜日。果たして時間通り来てくれるだろうか。
フランス語は東京で何人かに教えた。音楽家、看護師、大学受験生、院生など。日本語を教えたことはない。フランクランは柔道家だから挨拶程度はできる。日本に柔道留学したいようだ。ルブンバシ大学の医学部出身の医者、いまは非常勤で大学病院の小児科で医療にも従事している。どれほど続くかな。
RDCコンゴについてはGoogleでアラートをかけていて、毎日メイルでRDC関連の記事がネットに掲載されたらアドレスを受け取れる手筈になっている。RDCコンゴはオカピ放送のチェックも大切だ。その他のアフリカ関連ニュースは主としてSlate AfriqueとBBC Afriqueをみている。フランス語版ばかりだと偏るのでBBCはBBC Africaも時々見ることにしている。
RDCコンゴで正式に海外の里親と養子縁組をした子どもたちが出国拒否にあっている。1000名以上の孤児たちが「収容所」で出国を待っている。
コンゴの孤児たちのフランスや欧米の里親たちはそれぞれの政府に働きかけているが、一進一退コンゴ側が態度を決めない。
理由は子どもたちが、海外で売買されるのはないか、ゲイ・カップルにもらわれるのではないか、という危惧からだと説明されている。
出国を待っている子どもたちの環境は劣悪である。2013年から実質的に出国がストップされ、中にはこの環境のため死亡者も出ている。里親は子どもたちと連絡もできていない。
一因は米国の養子縁組団体が、米国に渡った子どもたちを「再販」したことによる。その後、コンゴ側も里親の国々も制度を厳しくして、子どもたちが本当に家庭に入れるように監視している。今年オランド大統領(フランス)がキンシャサに来たとき、カビラ大統領と協議して数人がフランスに出国できた。しかし、それ以降事態は進展していない。
子どもたちのことを考えると、極めて由々しきことではないか。
日本は養子縁組が多い国だった。家制度の所為があったろう。家名を継ぐという考えではなく、子どもを育てるという喜びのための国際養子縁組は少ない。ましてアフリカの子どもを養子としてとってくれる日本人家庭は例外のようだ。養子縁組に対する考え方が西欧と違うのだが、日本の方々にもアフリカの孤児たちに門戸を開放して欲しいと思う。
Adoptions bloquées en RD Congo : "Nos
enfants sont comme en prison"
© Lionel Healing, AFP | En 2013, les
autorités de Kinshasa ont gelé les autorisations de sortie de plus d'un millier
d'enfants légalement adoptés.
Texte par Guillaume GUGUEN
Dernière modification : 18/08/2015
Depuis deux ans, plus d’un millier de
mineurs légalement adoptés sont retenus dans leurs orphelinats de RD Congo. Un
imbroglio diplomatique insupportable pour les familles d'adoption qui n’ont
droit d’établir aucun contact direct avec leurs enfants.
"Qu’est-ce que nous allons devoir
encore faire pour montrer que nous sommes ‘clean’ ?" Depuis plus de deux
ans, la vie de Florence et David* oscille entre espoirs et déconvenues.
Plusieurs fois annoncée comme imminente, l’arrivée de leur fils adopté en
République démocratique du Congo (RDC) est sans cesse repoussée à une date
indéterminée. "Depuis mai, on nous annonce sa venue puis finalement ça
bloque. Une fois c’est oui, une fois c’est non," déplore la mère adoptive.
Ce couple de quadragénaires résidant en
Gironde, dans le sud-ouest de la France, fait partie des quelque 300 familles
françaises dont le ou les enfants légalement adoptés sont retenus dans leur
orphelinat congolais en raison d'un gel des autorisations de sortie imposé en
2013 par les autorités de Kinshasa. Le 14 août, un conseil des ministres auquel
participait le président congolais, Joseph Kabila, devait se pencher sur la
question et mettre éventuellement fin au blocage. Las, l’examen du dossier
aurait été ajourné, croit savoir Florence. "Le quorum n’était pas atteint
puisque des ministres étaient en vacances. Or ce genre d’affaire doit être
tranché avec l’accord de tous les membres du gouvernement. Maintenant, nous
devons attendre jusque septembre", souffle-t-elle.
Assistant social, psychiatres, contrôle
médical…
Un mois d’attente supplémentaire donc pour
ce couple dont le garçon, aujourd’hui âgé de 6 ans et demi, porte le nom depuis
juin 2013. Un mois supplémentaire durant lequel Florence et David ne pourront
toujours pas parler à leur enfant ni le voir. "La procédure en RDC
interdit tout contact direct, explique la mère. Depuis deux ans, nous
échangeons des photos. Nous lui adressons également des petits mots, et lui,
nous a envoyé des dessins et des empreintes de ses mains."
Pour les deux époux, sans enfant dans leur
foyer, l’éloignement forcé est d’autant plus dur à vivre qu’ils ont déjà eu
maintes fois l’occasion de prouver qu’ils étaient prêts à accueillir un enfant.
"Tout a été fait dans la légalité, insiste Florence. Nous sommes passés
par un OAA [organisme autorisé pour l’adoption] qui est rattaché au ministère
des Affaires étrangères. Avant de recevoir l’agrément en 2012, nous avons été
évalués pendant un an. On est allé à notre domicile, nous avons passé plusieurs
entretiens avec un assistant social, nous avons été interrogés par deux
psychiatres, nous avons été soumis à un contrôle médical, puis notre dossier
est passé en commission. Nous avons pu prouver que nous étions des parents
ayant bien réfléchi à un projet d’adoption. Nous ne sommes pas comme les
quelques familles américaines qui, par le passé, ont pu bidouiller des choses
abominables."
"Si le Quai d’Orsay ne fait rien, on
ne s’en sortira pas"
Premier pays d’accueil en matière
d’adoptions internationales, les États-Unis ont en effet été secoués ces
dernières années par des affaires confinant au trafic d’enfants. En 2013, une
journaliste de Reuters a ainsi révélé un réseau officieux de parents qui se
débarrassaient de leurs enfants adoptés en les proposant, via des groupes
Facebook et Yahoo !, à d’autres parents. Selon la reporter, plus de 260
enfants, la plupart âgés de 9 à 12 ans et majoritairement de sexe féminin,
auraient été "échangés" cette année-là rien que sur Yahoo!.
Quelques-uns d’entre eux ont ainsi été transférés, hors de tout cadre légal,
dans des familles connues des services sociaux pour avoir maltraité ou abusé
sexuellement de leurs enfants biologiques.
Autant d’affaires retentissantes qui ont
parfois poussé les pays d’origine à durcir les conditions d’adoption pour les
ressortissants étrangers. À quoi s’est ajoutée la légalisation, dans plusieurs
pays d’accueil, du mariage gay et la crainte pour les pays d’origine
farouchement opposés à l’homoparentalité que des enfants soient confiés à des
couples du même sexe. Ainsi, en 2013, Kinshasa a justifié l’actuelle suspension
des autorisations de sorties par le fait que des enfants congolais adoptés
auraient soit été maltraités, soit transférés à des couples homosexuels.
Outre les 300 familles françaises, un
millier d’autres parents étrangers - américains, canadiens, italiens,
néerlandais et belges principalement – sont concernés par le blocage congolais.
"Certains attendent depuis quatre ans", assure "RDC
Adoption", un collectif de parents dont Florence et David font partie.
Au début du mois d’août, des sénateurs
américains ont officiellement demandé aux autorités congolaises d’accélérer les
dossiers laissés en souffrance. En 2014, le président français, François
Hollande, a transmis une lettre à son homologue congolais qui a contribué au
départ de huit enfants. Mais, depuis, les familles reprochent aux pouvoirs
publics de ne plus rien faire pour mettre fin à l’imbroglio. "Si le Quai
d’Orsay n’exerce pas davantage de pression pour traiter l’affaire, on ne s’en
sortira pas, s’agace Florence. Sur le terrain, les autorités françaises ne
donnent pas l’impression d’être aussi investies que d’autres. Peut-être
qu’elles travaillent, mais comme elles ne communiquent pas, nous ne savons pas.
Tout ça ne fait pas très sérieux !"
"Problème de confiance"
Contactée par France 24, l’ambassade de
France à Kinshasa assure suivre de près la situation. "En concertation
avec les autres représentations étrangères également concernées, nous
intervenons régulièrement auprès des autorités congolaises, dit-on à la
chancellerie. Nous avions des échos plutôt favorables sur un éventuel
dénouement pour les cas ayant déjà bénéficié d’un jugement, mais il y aurait eu
un souci avec des familles étrangères qui auraient essayé de faire sortir des
enfants par la frontière avec la Zambie. C’est un dossier compliqué qui relève
des plus hautes autorités congolaises. Les Congolais expriment des inquiétudes
sur les couples homosexuels et veulent être assurés que le droit congolais soit
respecté. Il y a un problème de confiance vis-à-vis des procédures et nous
devons fournir un gros travail d’explication."
En attendant, les familles s’inquiètent
chaque jour un peu plus du sort des enfants soumis à des conditions sanitaires
précaires. Selon "RDC Adoption", une dizaine d'enfants adoptés par
des étrangers sont morts en 2015 "dans une indifférente
quasi-totale". "Nous savons dans quel orphelinat notre fils se
trouve, nous échangeons des photos avec les autres parents, affirme Florence.
La vie y est difficile, l’accès à l’eau est fourni par un seul robinet. Dans
certains établissements, les dortoirs se résument à des matelas sans
moustiquaires, ce qui augmente les risques de paludisme. Les enfants ne sont
pas maltraités mais le personnel fait avec les moyens dont il dispose."
Comme tous les enfants dont l’autorisation
de sortie a été gelée, le petit Congolais adopté par le couple girondin n’est
pas scolarisé. "Nous avons essayé mais n’avons pas réussi, rapporte sa
mère. C’est très compliqué d’envoyer de l’argent en étant sûr qu’il soit utilisé à bon escient. Les jouets et les livres que nous
avons envoyés ne sont jamais parvenus à l’orphelinat. Nous n’avons pas de
maîtrise sur le processus et nous ne savons plus comment nous y prendre pour
subvenir à ses besoins. Je suis malheureuse pour notre famille qui n’est pas
constituée et pour tous ces enfants à qui on ne donne rien. C’est comme si on
ne les nourrissait pas matériellement, affectueusement, intellectuellement. Ils
sont comme en prison."
*Les prénoms ont été modifiés
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