Le vendredi 28 juin
2013
6時、快晴、18℃、50%。
RDCコンゴの国鉄がサーヴィスをこの30日(日)から再開するようだ。ウブンバシから西はディロロ(アンゴラとの国境)、北はイレボ(西カサイ州の北西、カサイ河の港だからキンシャサに船で行ける)、北東はコンゴロ(コンゴ河の有名な瀑布「地獄門」が近い)に数日で着くことになる。最初はレールの整備が追いついていないから何が旅の途中で何が起こるかわからない。数ヶ月経って落着いてから乗ってみたい列車である。一等二等などクラスがあるが、寝台車もあるのだろうか。列車にレストランがついているというが、これは期待できないなぁ。しかし、これで少なくとも1970年代の鉄道網が再現されるのだ。
カタンガ州の人々の主食はブカリでトウモロコシの粉を湯で溶いて作る。先ず湯を沸かし、それに片手分の粉を少しづつ投入する。塊が出来ないようにぱらぱらと湯に溶かしこむ。均一な薄い糊のようになったら、5握りか6握りの粉を入れてヘラでかき混ぜる。すると玄米パンの塊のような白いブカリが出来る。トウモロコシの粉には等級がある。真っ白な粉で「ブレックファスト」と呼ばれる粉はキロ650フラン(65円)、しかし重量で売るのは25kg入りの袋の場合で、通常は計り売りである。大きめの桝(マスといってもプラスチックの桶)が2.5kg見当である。これが1600フランだ。トウモロコシの実が砕けて混入しいている粉は1400フラン。こちらの方が栄養があるというが、真っ白い粉が高級で、精白した米を好む人が多いのと同様である。また、トウモロコシの実を桝で買って(1000フラン)から、機械で挽いてもらう(200フラン)手もある。最後の方法が一番安い。
カタンガ州はトウモロコシの輸出州だったが、今はザンビアや南アから輸入するようになってしまった。現在モイーズ知事の指導で食料自給政策が進行中である。何れまた輸出国に転じるであろう。
フランス語圏のアフリカやカリブの国々で起きた文学運動に「ネグリチュードnégritude」がある。大戦間に発するこの運動の旗手はエメ・セゼールとレオポール・セダール・サンゴールであった。文学運動以上の意味がネグリチュードにはあり、事実二人とも政治家になっている。サンゴールはセネガルの大統領(1960~1980)、セゼールはマルティニーク(フランスの海外県、カリブ海)の県議会議員、市長を勤めている。
セゼールとサンゴールは仲がよかったかもしれないが、パリのセネガル人たちとマルティニーク人(フランス人)たちは、必ずしも肌の色が同じだからといって仲がいいとはいえなかった。少なくとも僕がパリ大学や大学都市で会った両者はライバル意識が強く、決してまとまろうとはしなかったことを覚えている。
今年6月26日はセゼールの生誕100周年であった。
セゼールは2011年4月パリのパンテオン入りした。但し墓はマルティニークにある。パンテオンに埋葬されているフランスの偉人には、マリ・キュリー、ピエール・キュリー、アレクサンドル・デュマ・ペール、ヴィクトル・ユーゴ、アンドレ・マルロー、ジャン・モネ、ジャン=ジャック・ルソー、ヴォルテール、エミール・ゾラ、アンリ・ベルクソン等々がいる。そこに「黒人」セゼールが列せられた。
一方サンゴールはアカデミー・フランセーズの会員にミッテラン大統領時代に選出された。アカデミー会員は空席がない限りなれない。空席になっていた席番号16である。終身会員である。今は元大統領ジスカール・デスタンが占めている。会員数は1639年に40席になってから変わっていない。
エメ・セゼールはフランス人である。彼の文学作品は戦闘的であった。アルジェリア独立戦争ではFLNを支持した。それが2008年4月に無くなって、葬儀は国葬になった。パンテオンに入ることになったのもサルコジの決定だろう。
フランスの海外県の地位は上がってきている。今日カリブ海のマルティニークやグアドループ、またインド洋のレユニオン、南米のギアナ、南太平洋のタヒチ等々も海外県になっており、メトロポール(本土)との経済格差はあるが、市民の権利は殆ど同じになっている。経済格差是正のため本土から助成金が出され、その所為か独立運動は低調である。海外県の通貨は勿論ユーロ。
しかし、住民の思惑は揺れ動く。いつか海外県はみな独立していくのではないか。いや、そうならねばならないと僕は思う。
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エメ・セゼール(左)とレオポール・サンゴール セゼールが94歳、サンゴールは95歳で天寿を全うした |
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若い頃のセゼール(左)とサンゴール |
Aimé Césaire et
Senghor, frères éternels de la négritude
Ils n'ont pas connu le
même sort: Senghor est devenu un «immortel» et Césaire est entré au Panthéon.
Le poète et homme
politique martiniquais Aimé Césaire, décédé en 2008, aurait eu 100 ans, ce 26
juin 2013. L’anniversaire est célébré partout aux Antilles et en France
métropolitaine, où un hommage lui a été rendu par François Hollande. Le chef de
l’Etat français a salué une figure «intimement liée à l’esprit de la
République».
Aimé Césaire est
enterré en Martinique, mais une plaque lui a été dédiée au Panthéon, à Paris,
en avril 2011, lors d’un hommage national. En revanche, il n’a jamais été admis
à l’Académie française, contrairement à son ami Léopold Sédar Senghor, avec qui
il avait développé le courant littéraire et le mouvement politique de la
négritude.
Après l’hommage
national de la France à Césaire, l’écrivain camerounais Eric Essono Tsimi a
tenté de faire un parallèle entre ces deux hommes de lettres, qui ont contribué
à faire rayonner la France à travers le monde. Nous vous proposons de relire
l’article.
Ils semblent s’être
donné le mot pour mourir à 95 ans, ils étaient tous les deux des poètes et
politiques français qui ont marqué de leur savante empreinte la littérature
francophone du XXe siècle. On leur attribue la co-paternité du mouvement
littéraire de la négritude. Mais aucun d’eux n’a toujours eu ce qu’il était en
droit d’attendre du fait de son génie.
Si Léopold Sédar
Senghor (1906-2001), premier africain à siéger à l'Académie française, a eu, de
son vivant, les plus belles reconnaissances que l’on puisse recevoir de ses
contemporains, Aimé Césaire (1913-2008) a dû attendre la mort, pour recevoir les plus beaux
hommages que la République puisse rendre à ses fils les plus valeureux: une
plaque en son honneur a été dévoilée au Panthéon, en avril 2011.
Président français du
Sénégal
François Mitterrand
était présent à la réception de Senghor à l’Académie française; Valéry Giscard
d’Estaing, autre ex-président français, lui a succédé au fauteuil 16 de
l’institution.
Aucun chef d'Etat
français n’était pourtant présent lors de l’enterrement de celui que Jacques
Chirac avait simplement qualifié «d’ami de la France». Lui, Léopold Sédar
Senghor, furieusement Français de pied en cap.
Jacques Chirac, pas
plus que Lionel Jospin, Premier ministre de l'époque, ne s’était rendu aux
«obsèques nationales» organisées par Dakar, faute d’«obsèques nationales»
envisagées par la France dont il avait été un député avant de devenir président
de la République du Sénégal —de 1960 à 1980.
«Quatre-vingt-quinze
années d'une telle existence, ça se salue (...) Je comprends que vous ayez
craint son ombre», écrivait Erik Orsenna dans une tribune acide, parue le 5
janvier 2002 dans Le Monde.
Au Cameroun, jamais
une de ses œuvres n’a été mise au programme scolaire, contrairement à Aimé
Césaire dont Cahier d’un retour au pays natal et La tragédie du roi Christophe
ont été longtemps étudiés au secondaire.
Au pays de l'écrivain
Mongo Beti, on ne lui a jamais pardonné son assertion controversée et
culturellement réductrice:
«L’émotion est nègre,
comme la raison est hellène.»
Marcien Towa, par
exemple, dans son ouvrage Léopold Sédar Senghor: négritude ou servitude, a
convoqué l’œuvre du grammairien dans le champ de la philosophie pour mieux la
descendre en flammes.
En France, en
revanche, les poèmes de Senghor ont régulièrement figuré dans les programmes
scolaires. Léopold Sédar Senghor semblait, curieusement, plus connu en
métropole que son frère d’armes, Aimé Césaire.
C’est à partir de 1995
que ce dernier a enfin vu son Discours sur le colonialisme inscrit au programme
de terminale littéraire française.
Sa reconnaissance aura
été quasi-universelle et les distinctions dont on l’a bardé sont inouïes. Seul
le prix Nobel, pour ainsi dire, lui aura échappé.
Négritude et autres
friandises
Le 20 avril 2008,
toute la classe politique française était présente à son enterrement de
première classe, des obsèques nationales, jusque et y compris Nicolas Sarkozy,
alors président de la République, François Hollande, et Lionel Jospin en
personne. Deux poids, deux mesures ou simple hasard de la météo?
Si son talent n’était pas
moins grand que celui de Senghor, ses prises de position politiques furent
pourtant très gênantes pendant longtemps, notamment son soutien au FLN, durant
la guerre d’Algérie.
A défaut de ses
restes, que sa famille n’a pas voulu céder, il a eu droit à une fresque
commémorative au Panthéon.
Beaucoup d’injustices
ont été faites à ces deux géants de la langue et de la littérature française,
auxquels la France doit négritude, francophonie et autres friandises. Césaire
aurait dû siéger à l’Académie française, Senghor a sa place au Panthéon. Tous
deux étaient également «grands».
Mais désigner l’un
d’eux ferait remonter à la surface le nom des oubliés célèbres: Léon Gontran
Damas et alii. Ce qu’il y a de plus grand chez ces hommes, ce sont leurs œuvres
qui transcendent les créations opportunistes ou polémiques dont ils sont les
auteurs (négritude, francophonie, émotion et raison...)
Les blacks, pas
black-listés
Mais le succès ne doit
jamais être facile, c’est la leçon d’humilité que nous pouvons retenir de celui
qui a aujourd’hui des stations de métro, lycées, bibliothèques en son nom en
dépit de son anticolonialisme résolu.
Restent
inexplicablement absents des anthologies les plus sérieuses de la littérature
française: Frantz Fanon, Mongo Beti, Cheikh Anta Diop... Il n’existe pas de
complot contre une catégorie d’auteurs noirs, mais la France n’est pas prête à
tout entendre au nom de la liberté d’expression. Une chance que la postérité
revienne souvent sur les erreurs d’appréciation des générations qui ont précédées.
Un auteur peu connu,
d’origine africaine, et vivant à Floirac près de Bordeaux, nous disait encore
son impossibilité de trouver du Louis Ferdinand Céline dans certaines
bibliothèques françaises ! Dieu seul sait si l’auteur de Voyage au bout de la
nuit n’était pas noir: il était «raciste» et anticolonialiste.
C’est donc que la
logique du succès est sinueuse et rien ne justifie objectivement que Senghor
ait été davantage distingué et primé que Césaire, quand les ouvrages consacrés
au second sont sensiblement plus nombreux.
Eric Essono Tsimi