03 août 2013

8月3日 ルワンダのジェノサイドの観光資源化 Quand le génocide rwandais devient une attraction touristique

Le samedi 3 août 2013
7時、快晴、18℃、52.5%。

明日、昼のバスでダル・エス・サラムに行く。ルブンバシからダルまでは既に自分で運転して何回か通った。今回はバス。座っているだけだけれどもきっと疲れるだろう。事故のないことを祈る。Great North Roadをバスが突っ走る。ザンビアのムピカからタンザニア国境までかなり道が悪かったが舗装を修理したのだろうか気になる。タンザニアではミクミ国立公園の中を通る。僕のfacebookのカバー画像はミクミ国立公園のキリンである。動物たちにまた会えるだろうか。下記の記事のこともあり、ルワンダに行くかどうかは、ビクトリア湖のムワンザ市でじっくり考える。

ルワンダの94年のジェノサイドを日本でも知る人はかなり多くなった。来年ジェノサイドから20年になる。若者たちの間でも知られているのはいくつかの映画のお陰も知れない。日本では特に『ホテル・ルワンダ』(テリー・ジョージ監督、2004年)が有名なようだが、これは『シンドラーズ・リスト』仕立てになっていて如何にもアメリカの映画である。悪くはないが英雄を作った。『サムタイム・エイプリルSometimes in April』(ラウル・ペック監督、2005年)もある。こちらはジェノサイド場面も直截的だ。監督は『ルムンバ』を撮ったハイチ人である。さらに『Shake Hands with the Devil』{ロジャー・スポティスウッド監督、2007年}というのもある。『悪魔と握手』はカナダ人で1994年当時ルワンダで国連のPKOの責任者をしていたロメオ・デレール氏の同名の本の映画化。
ハイチのラウル・ペック監督の映画のポスター
ルワンダのカガメ政権もいくつものジェノサイド・メモリアルを建設している。広島平和記念資料館と同趣旨といえよう。広島にスイスの投資家たちを連れて行ったとき、マツダの工場見学と平和記念資料館見学をセットした。スイス人たちは資料館で相当なショックを受けていた。ルワンダのジェノサイドは一方的にツチ人が被害者として扱われている。これは歴史的事実ではない。ツチ人によるフツ人の虐殺も同時に起こっていたのである。
ともかくルワンダは、ジェノサイドを売り物として観光資源として宣伝している。ルワンダを訪れる観光客は、2004年には僅か27000人しかいなかったが、2012年には200万人を超えた。観光客は主にアメリカと欧州から来ている。ジェノサイド記念館以外に、ルワンダは戦争をしている隣国RDCコンゴで保護されてルワンダに連れてこられた山岳ゴリラも重要な観光資源になっている。ゴリラで稼いだ金の一部はRDCコンゴに返却されているとは、本ブログ2012619日号で書いた。
ルワンダ政府としては、94年のジェノサイドから回復して今日の「繁栄」を築いたか、そのコントラストを世界に訴えたいのだろう。ルワンダはその安全、経済発展、規律(街もクリーンだが、役人も警察官もクリーン)ではアフリカ諸国に類を見ないといわれている。アフリカのスイスというに相応しい。
しかし、そのルワンダの美点は、勿論見事なカガメ大統領のガバナンスの結果であるが、同時に、隣国RDCコンゴの東端キヴ州での戦闘、RDCコンゴの犠牲の上に成り立っているともいえると僕は思うのである。
首都キガリのジェノサイド・メモリアル・ガーデンの展示
Quand le génocide rwandais devient une attraction touristique


Le Rwanda veut intéresser les touristes à son histoire douloureuse.
Le Rwanda veut montrer aux touristes qui visitent ce pays des Grands Lacs sa douloureuse histoire récente: un génocide qui fit quelque 800.000 morts en trois mois, en 1994.

Accompagnée d'une amie, Anne Porbadnigk, Berlinoise de 30 ans déambule, audio-guide à l'oreille, dans le jardin du mémorial du génocide de Gisozi à Kigali, entre fontaines, fleurs et sépultures communes, où reposent quelque 250.000 victimes des massacres.

«Nous sentions que si nous voulions comprendre la société rwandaise d'aujourd'hui, il était très important de comprendre non seulement ce qui s'était passé, mais comment les gens font pour vivre avec», explique la touriste allemande, arrivée depuis quatre heures à peine au Rwanda.

«En Allemagne, nous aussi avons une histoire très lourde, souligne-t-elle en référence à l'Holocauste. Pendant mon enfance, une question m'a perturbée pendant des années: comment puis-je vivre dans un pays dans lequel ceci est arrivé? (...) Je marchais dans des rues dans lesquelles des gens avaient été tués et en me retrouvant ici, je me demande à quoi le Rwanda pouvait ressembler pendant le génocide.»

Au cours des dix dernières années, le secteur touristique au Rwanda a connu une croissance exponentielle. Le Rwanda a reçu 1,08 million de visiteurs en 2012 contre 27.000 en 2004. Les revenus liés au tourisme sont parallèlement passés de 15 à 282 millions de dollars.

Le Rwanda bénéficie d'innombrables attraits: panorama superbes de collines embrumées à perte de vue, zone de forêt vierge exceptionnellement conservée, lacs étincelant sous le soleil et l'une des capitales les plus propres et les plus sûres du monde.

Les gorilles de montagne des Volcans des Virunga, rendus célébres par Diane Fossey, restent la principale attraction touristique. Mais chaque année, des dizaines de milliers de visiteurs du monde entier se rendent aussi sur les sites du génocide.

«Ce qui nous a surtout attirés ici, c'est la nature et (...) les gorilles», explique Jackie Brown, attablée à la terrasse d'un café de Kigali avec son mari, sa fille et leur guide.

«Le mémorial faisait partie du programme recommandé par notre voyagiste (...) mais nous voulions y aller de toute façon», assure cette Canadienne, inspectrice de police près de Toronto, qui dit avoir commencé à s'intéresser au Rwanda en 2012, lors d'une conférence de Roméo Dallaire, qui commandait les Casques-Bleus durant le génocide et a évoqué dans plusieurs livres son impuissance face aux massacres visant essentiellement la minorité tutsi.

«L'Histoire va parler»
Selon David Brown, porte-parole de la Fondation Aegis qui gère le mémorial de Gisozi, la plupart des visiteurs sont Européens et Nord-Américains et viennent dans le cadre d'un voyage organisé.

«Il y a à la fois des gens qui font un arrêt (dans le cadre d'un circuit plus large) et ceux qui veulent réellement apprendre l'histoire du Rwanda», explique-t-il.

Gouvernement rwandais et voyagistes disent partager le même objectif: montrer aux étrangers le chemin parcouru par le pays, passé en deux décennies des ruines laissées par le génocide à un taux de croissance annuel moyen de 8,2% sur les cinq dernières années.

Rica Rwigamba, chargé du Tourisme à la Commission du développement du Rwanda, assure qu'il «n'y a pas de stratégie particulière de promotion des sites mémoriaux.» «Mais nous pensons que c'est important que les gens comprennent notre pays», ajoute-t-elle.

La plupart des compagnies de tourisme au Rwanda incluent la visite de mémoriaux du génocide dans leurs circuits, explique de son côté Manzi Kayihura, tour-opérateur et président de l'Association des voyagistes du Rwanda: «Nous pensons que cela remet le Rwanda en perspective» en montrant «la tragédie du génocide rwandais et la reconstruction, la renaissance d'une Nation».

«En 10 ans seuls deux couples ont décidé de ne pas se rendre au mémorial du génocide», assure-t-il à l'AFP.

Tusafiri Africa Travels, qui a des agences au Kenya et aux Etats-Unis, propose ainsi un circuit de six jours appelé «L'Histoire du Rwanda va parler» incluant la visite de deux mémoriaux dans les environs de Kigali, avant un départ à la découverte des gorilles.

Une publicité monochrome sur son site Internet montre un enfant en haillons devant un champ de croix de bois ou un alignement de crânes sur une étagère d'un mémorial.

Les sites de mémoire du génocide cherchent désormais à ajouter, via du texte, des photos ou de la vidéo, la pédagogie à l'émotion qui saisit le visiteur face à l'empilement d'os, de crânes et de vêtements laissés dans le lieux mêmes des massacres, comme dans les églises de Ntarama et Nyamata, ou face aux squelettes à l'état brut du mémorial de Murambi.

Ou encore, sur un mur du mémorial de Gisozi, face aux photos d'enfants et de bébés souriants, accompagnés d'une fiche indiquant simplement leurs nom, âge, nourriture ou sport favori, rêves... Et la façon dont ils furent brutalement massacrés.


AFP

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