03 février 2013

2月3日 ジンバブウェ、ムガベはいい独裁者? Mugabe fait aussi de bonnes choses au Zimbabwe

Le dimanche 3 fevrier 2013
7時、うす曇、24℃、70%。7時半、薄日。12時、快晴。13時半、南の空に黒雲が。14時、雷雨。

ヒマワリの花が咲いた。大輪のヒマワリのはずが何とも小さな貧弱な花だ。サロンの前の花壇に植えたヒマワリだ。この花壇の土は黒土で肥沃な土だというのに。東の庭に植えたヒマワリは花だ咲く前に早々に枯れてしまった。カタンガ州にヒマワリが適していないわけはないと思うのだが。
ヒマワリ
25センチ位しか丈がない

『ジンバブウェのムガベは国のためにいいこともしている』というのが下記の記事のタイトル。とくに白人地主を追出して黒人に土地を与えたが、結果的に白人と黒人の格差を縮めるのに役立っているというのである。
書いているのはオリビエJean-Yves Ollivier氏(64歳)。フランス人のビジネスマン。アフリカ40年の大ベテランという触込みである。ネットで調べてみたが、どのような人物なのかよく分からない。ムガベとも個人的に付き合いがあり、RDCコンゴのカビラ、ウガンダのムセベニ、ルワンダのカガメとも親しくしているという。メディアにもちょくちょく顔を出す。最近は民間外交官、フィクサーとして活躍しているらしい。
欧米から独裁者として目の敵にされているムガベを擁護する。ムガベが白人地主を追出して農地改革を進める2000年以前は、1500人の白人大地主がいた。10年後、58000人の黒人の小地主が、白人がしていた煙草栽培をしている。白人が栽培した煙草は25万トンだった。今、黒人地主で16万トン生産するようになった。2008年は5万トンだったから、急激に生産は回復しつつある。このように農地改革は、ムガベが断行したときに西欧は大騒ぎしたけれども、その後その西欧は結果を無視し続けている。ムガベが成功するわけがないと目をつぶっているのである。ムガベの死をじっと待っているのだ。1979年のランカスター・ハウス協定、この協定が南ローデシアからのジンバブウェ独立に道をつけるのだが、その協定の中に農地改革が含まれていた。英国は協定を厳守していない(裏切った)。その英国がムガベの虚像を作った。農地改革が暴力で白人を恐怖の底におとしいれたということもない。全くの成功ではないにしろ、かなりの成功を現在収めている農地改革なのである。その事実をみなければいけない。
なるほど、ムガベにこれでは理がありそうだ。これで今年か来年あるかもしれない大統領選挙に不出馬宣言でもすればムガベは無事に独裁とはいえ天寿を全うするかもしれない。
しかし、2008年の大統領選挙の横暴、恐怖政治を思うとオリビエ氏に簡単には賛成できないというのが僕の考えである。
アフリカ・ビジネスのベテラン
オリビエ氏
サスペンダーがちょっとアメリカ・ギャング的。
Tribune: Mugabe fait aussi de bonnes choses au Zimbabwe
La réforme agraire au Zimbabwe a résolu un certain nombre de problèmes et réduit l'écart entre les noirs et les blancs.
Jean-Yves Ollivier

Qui s’intéresse encore au Zimbabwe? Les médias, qui avaient fait leurs gros titres sur les exactions commises contre les fermiers blancs au cours de la réforme agraire menée par Robert Mugabe au début des années 2000, sont beaucoup moins nombreux à s’interroger aujourd’hui sur les résultats de cette politique de redistribution des terres agricoles.

Loin de la vision manichéenne trop souvent rapportée par les médias occidentaux, les effets de la nouvelle donne agricole sont réels pour les paysans zimbabwéens.

Il y a une dizaine d’années, le Zimbabwe était abonné aux manchettes de la presse internationale. D’ordinaire, la photo au-dessus du dernier reportage en date au sujet de «la réforme agraire de Mugabe» montrait une famille de fermiers blancs, d’un côté du grillage, et, de l’autre, une horde noire prête à envahir la propriété.

Rarement armé, l’homme blanc gesticulait pour défendre sa femme et ses enfants apeurés, souvent des têtes blondes. En face, des noirs en loques brandissaient des gourdins et des machettes. Rien qu’à les voir, on croyait les entendre hurler.

«Les nouvelles sont plutôt bonnes»

Et puis, Plus rien. Une décennie de silence. Tous les fermiers blancs ont-ils été chassés de leurs terres au Zimbabwe? On ne le sait pas. Pire, la vertueuse préoccupation pour les centaines de milliers de noirs, qui sont employés sur les fermes blanches et que Mugabe prive cyniquement de leur gagne-pain apparaît rétrospectivement comme une hypocrisie. Si l’on s’était vraiment soucié d’eux, n’aurait-on pas cherché à savoir ce qui leur était arrivé depuis?

Je vais vous surprendre: les nouvelles sont plutôt bonnes. Là où, avant la réforme agraire dite «accélérée» de 2000, un peu plus de 1.500 grands propriétaires terriens, tous blancs, plantaient du tabac (la principale culture d’exportation du Zimbabwe), 58.000 petits fermiers noirs font aujourd'hui pousser et boucanent la matière première à cigarettes.

Ce n’est pas un mince exploit compte tenu de la technicité du métier qu’ils ont appris sans aide aucune de l’Etat. Les seuls à être venus à leur secours (pour la formation, le choix et l’achat des engrais, le préfinancement de la campagne ou des prêts pour investir) sont l’industrie du tabac et, en amont, les maisons de négoce qui organisent les enchères pour l’achat de la récolte en fin de saison.

Certes, en raison d’une plus faible mécanisation sur des surfaces réduites, les rendements ne sont pas les mêmes. Cette année, 160.000 tonnes ont été produites alors que la récolte record de 2000 se situait autour de 250.000 tonnes. Mais il y a seulement quatre ans, en 2008, on était encore au niveau d’étiage d’une production de l’ordre de 50.000 tonnes.

Depuis, les petits fermiers ont fait des progrès, en quantité et en qualité. Chacun d’entre eux emploie une main-d’œuvre nombreuse et réalise un bénéfice annuel de l’ordre de 10.000 dollars, constituant une petite fortune dans le monde rural du Zimbabwe. Bref, si une meilleure redistribution des richesses et la prospérité du plus grand nombre étaient les buts recherchés, la réforme agraire n’aura pas été un échec.

Mugabe est-il vraiment le tyran que l’on dit?

C’est là l’impensable. Comment ce «raciste anti-Blanc» Mugabe, ce vieillard (il a 86 ans dans un pays où l’espérance de vie est de 47 ans) vociférant contre l’Occident en général, et la Grande-Bretagne en particulier, aurait-il pu réussir à atteindre ses objectifs ne serait-ce qu’un tant soit peu? Donc fermons les yeux, n’en parlons plus. Bannissons le Zimbabwe de nos pages jusqu’à l’enterrement du «tyran».

Il se trouve que je connais Robert Mugabe personnellement. Et il est vrai que je ne le vois pas tel qu’il est généralement décrit dans la presse internationale. Je connais aussi l’histoire des promesses trahies par l’occident à la suite de l’accord de Lancaster House en 1979, qui donna naissance au Zimbabwe un an plus tard.

Enfin, je sais que depuis sa confiscation coloniale, la terre a toujours été une matière politique que l’on s’est disputée dans la violence. Mais ce n’est même pas le propos ici. Quelle que soit mon opinion sur Robert Mugabe ou l’histoire du Zimbabwe, les faits sont là. Et je ne vais pas les escamoter sous prétexte qu’ils heurtent mes préjugés.

A ce titre, je prends acte du succès relatif de la réforme agraire mais je me souviens aussi des abus de sa mise en œuvre. Ce n’est pas en rendant aujourd’hui justice aux petits cultivateurs noirs que je vais oublier la mort de David Stevenson, la première victime blanche des envahissements de fermes.

David Stevenson est mort au terme d’affreuses souffrances, le 15 avril 2000, ayant été obligé d’avaler du diesel par ses agresseurs. Il avait quitté l’Afrique du Sud, le «pays de l’apartheid», en 1987, pour vivre avec sa femme suédoise, sous le ciel dégagé d’un pays libre. Il avait acheté sa terre après que le gouvernement zimbabwéen eut renoncé à son droit de préemption. Il était tout, sauf un colon.

Quelle idée se ferait-on de la Révolution française si le seul compte-rendu des événements avait été rédigé par Amnesty International? Il en va de même pour la réforme agraire au Zimbabwe.

Les bienfaits de la réforme agraire au Zimbabwe

Pour commencer, elle est irréversible. Ensuite, quelles que soient les tares du pouvoir Mugabe, il est faux de prétendre que la réforme agraire n’a été qu’un violent transfert de propriétés (un vol à main armé commandité par l’Etat) de fermiers blancs au profit de «barons» du régime.

Car, même à supposer que ce fût l’intention, le résultat n’est pas celui-là: dans la province de Masvingo, la seule pour laquelle l’étude de terrain de Ian Scoones (chercheur à l'Institut pour les Etudes de Développement) a établi des chiffres fiables, moins de 5 pour cent des 400 fermiers locaux sont des «pontes» du régime. En revanche, deux tiers étaient auparavant des «sans terre», l’équivalent de nos sans-culottes.

Co-auteur, avec cinq autres agronomes, du livre Zimbabwe’s Land Reform: Myths & Realities (La réforme agraire du Zimbabwe : mythes et réalités) paru en 2010.

Il n’y a pas de conspiration du silence. Le livre coécrit par Ian Scoones, Zimbabwe’s Land Reform: Myths & Realities (La réforme agraire du Zimbabwe : mythes et réalités, 2010)   a été publié chez un éditeur respectable. L’expert britannique a été interviewé par la BBC et  cité par le New York Times dans un article paru en juillet.

Donc, tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes si tous les journalistes faisaient leur travail de passeurs de nouvelles. Hélas, ils ont peur de se déjuger et préfèrent chausser des œillères.

Il est toujours malaisé de se plaindre de la presse. Surtout quand vous avez l’air de défendre un «dictateur» africain. Or, quand bien même Robert Mugabe serait-il ce requin habituellement décrié, n’aurait-il pas droit à la vérité des faits ?

En 2011, il y a eu 12 attaques mortelles de requins dans le monde entier ; la même année, 73 millions de requins ont été abattus. Cela vous surprend, n’est-ce pas ? En lisant la presse, vous aviez cru que le requin était un danger pour l’homme, et non pas l’inverse.

Jean-Yves Ollivier (homme d'affaires français engagé en Afrique depuis 40 ans)

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