31 mars 2012

3月25日 パーニュ腰巻 pagne

Le dimanche 25 mars 2012
日本、10日目。晴れ。

昼過ぎ一路福島県いわき市にむかった。JRの高速バスを利用した。東京駅発。福島に近づくにつれ高速道路の路面が凸凹している。亀裂や段差があるのは地震の所為とわかった。応急措置は施されているが飽くまで臨時のことだ。3時間でいわき市に着いた。
Iさんがバスの駅まで迎えにきてくれていた。それから津波の被災地を案内してくれた。海岸に面していても津波の被害が大きいところもあれば小さいところもある。コンクリの建物の大部分は津波に耐えていた。地震による被害を更に一層大きくしたのが津波だが、欧州の作った海岸線の街ならば津波被害はこれほど大きいものにならなかったのではないか。
今、住宅地のがれきは学校の校庭にまとめて積み上げられている。福島のがれきは他県では処分してくれない。放射能汚染が懸念されるからだ。がれきが取除かれた津波被害の住宅地は土台だけを残して不気味である。
Iさんのお宅は山間地なので幸いにして津波は届かなかった。Iさんは1970年代にカタンガで仕事をされた方である。実によく当時のことを覚えていらっしゃる。

ンゴの女性はパーニュpagneと呼ばれる腰巻を着る。東南アジア(カンボジアやタイなど)では男性も腰巻とつける。アフリカの男たちはパーニュをつけない。
ところが、このパーニュを暗黙のうちに女性に強制しているのがコンゴの男たちのようだ。女性がドレスやスカートをはいていても男たちは不満だ。ましてやパンタロンやジーンズなどもってのほかというわけだ。

3月8日は女性の日。3月は女性月間である。勇気ある女性は並居るパーニュをはいた女性の中で敢えてジーンズをはいて服装の「自由」を訴えた。
パーニュは一着25ドル以上する。パンタロンやスカートの方が経済的だという女性の意見もある。
パーニュはアフリカらしさでもあるが、服装はもっと自由でいいと僕は考える。西欧による19世紀からの植民地化が進む以前のアフリカ女性はもっと自由だったのではないか。それは男性についても云えるかもしれない。

RDC: pourquoi les Congolais obligent les femmes à porter le pagne
En République démocratique du Congo, les femmes se drapent de pagnes, pour éviter les insultes ou les plaisanteries grivoises de certains hommes, qui ne veulent pas les voir porter des pantalons.

8 mars femmes Journée de la femme pagnes pantalons

8 mars 2008. Nina se promène au quartier Victoire, dans le centre de Kinshasa. Elle porte un jeans et un tee-shirt. Et ne va pas tarder à le regretter.

«Hé! T’es une tantine, toi? Non, t’es pas une tantine: t’es un tonton!», lui lancent des sheges (enfants des rues), avant de la rebaptiser «Tantine Junior», «Tantine François», «Tonton Clémentine»…

Depuis cet épisode, Nina laisse ses pantalons au placard pour la Journée de la femme. Surtout, elle boude sa panoplie de jupes et de robes pour revêtir un ensemble en pagne. Le tissu roi du 8 mars.

«C'est le pagne qui fait le 8 mars, pas la femme», souligne à l'ombre d'un arbre Papi, un vendeur de noix de coco de 28 ans.

Dans les rues de la capitale la République démocratique du Congo, la plupart des fillettes sont alors en uniforme scolaire —chemise blanche et jupe bleue— mais quelques unes portent une robe en pagne. Devant le parlement, sous les regards d’officiels, dont le Premier ministre intérimaire Louis Koyagialo, les femmes fonctionnaires défilent drapées de l’étoffe spécialement imprimée à l’occasion du 8 mars. Même motif pour toutes, avec plusieurs teintes au choix.

Insultes et plaisanteries grivoises

Ailleurs, ce pagne est rare. Selon les sources, il était vendu en moyenne 25 dollars congolais —trop onéreux pour la majeure partie de la population, qui vit avec 1,25 dollar par jour. A la place, on a sorti son plus bel ensemble, ou on en a fait coudre un nouveau. Résultat, un cortège de robes et de tailleurs, et une palette de couleurs à faire rougir un arc-en-ciel. Jolie, 26 ans, a choisi une tenue orange, bleu et marron moulant ses formes généreuses:

«J’ai l’habitude de porter le pagne, mais là ça me fait du bien parce que ça tombe le jour de la fête des femmes.»

Beaucoup de Congolaises partagent son enthousiasme.

Les hommes, eux, désapprouvent souvent du regard les simples robes ou jupes, et davantage encore les pantalons. Gilbert, 29 ans, fait partie de ceux qui extériorisent. «Hé! Vous là, les femmes en pantalon, je suis déçu! Pas de pantalon aujourd’hui!» lance-t-il à l’attention de deux passantes. Ce chômeur qui «se débrouille» pour vivre s’explique:

«Quand les femmes s’habillent en pagne, ça leur donne du poids, de la valeur. Elles devraient même le porter tous les jours!»

La pression sociale a poussé Vianney, 15 ans, à porter un tailleur avec des touches roses, assorties à ses boucles d’oreille:

«J’ai vu que toutes les femmes avaient porté le pagne, j’ai fait pareil. Mais moi je porte plutôt des pantalons, et là je me sens coincée quand je marche», dit-t-elle, en montrant comment l’amplitude de ses mouvements est entravée par la coupe de son ensemble.

«J’ai grandi avec une musique de style rap et R’nB, alors j’ai une démarche de garçon, raconte Marie-Claire, une serveuse de 30 ans. Mais là, j’ai mis une robe parce que je ne veux pas qu’on m’insulte. En fait, c’est la Journée de la femme, mais c’est là qu’elles seront particulièrement déchirées moralement.»

Et de raconter qu’un de ses collègues a lancé en plaisantant qu’il ne fallait pas servir une cliente arrivée en pantalon.

Certaines font de la résistance

Regards sévères, invectives, blagues… Certains vont plus loin. Louis, un jeune taximan, raconte qu’au quartier Victoire une de ses clientes a été attaquée par des sheges: ils lui ont reproché de porter un pantalon, avant de la mettre à terre et de dérober son sac. Il indique aussi, comme d’autres Kinois, que des filles ont vu leur pantalon arraché. Cette année, mais aussi les précédentes.

«Pour eux, si tu ne portes pas le pagne, c’est que tu n’étais pas solidaire des femmes, comme si tu ne les soutenais pas», analyse Louis.

Dans les rues, les femmes en pantalon étaient une exception. Cécile en fait partie. Son bébé emmitouflé dans une couverture, malgré la chaleur écrasante, elle souligne qu’elle porte rarement le pagne. «Ça ne me dit rien, ça ne m’intéresse pas!», lance avec dédain cette ménagère de 31 ans, dans son pantalon marron et sa chemine à carreaux. Et de fustiger les hommes qui insultent ou agressent.

«C’est anormal! Ce ne sont pas toutes les femmes qui ont les moyens d’acheter un pagne. Et puis les tailleurs coûtent cher: il faut compter entre 10 et 20 dollars la confection. Pour beaucoup, c’est trop! Ces gens-là hurlent pour hurler. S’ils connaissaient les coûts, ils seraient plus tolérants!»
Habibou Bangré, à Kinshasa

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