Le jeudi 13 mars 2014
6時、曇り、22℃、70%。8時、晴れ。9時半、快晴、24℃、65%。
10時15分、3月11日(火)のブログの画像にベナン共和国の地図を入れようと、画像検索をしたけれども、90分以上かかってまだダウンロードできない。ネット不調。12時になってベナンの地図をフランス語で画像検索してやっと手に入れた。何故日本語検索で外務省のページで使われていた画像が表示できなかったのだろう。
今朝、フランスの国営海外向けテレビ局TV5で、マルク・アントワーヌ・ヴミリアさんが出てきた。キンシャサのマカラ刑務所を脱獄して、スウェーデンに亡命した劇作家である。
2001年1月16日のLDカビラ大統領暗殺に関与したとして死刑を言い渡された30人の一人がヴミリアさんだ。数奇な運命、壮絶な運命を生き抜いて、今、パリで、ブラッセルで、ストックホルムで劇作家として活躍している。
キンシャサ刑務所に10年近くいたというだけで如何ほどの惨い目にあったか想像できる。17年も中央アフリカ国バンギの刑務所にいたフランス人も同様である。凡そ正義のない国で、毎日病気と空腹と不潔と刑務所内の暴力(刑務所職員とだけではなく受刑者間の暴力)との闘いだったに違いない。RDCコンゴとは対極にあるスウェーデンを亡命先に選んだヴミリアさんの気持ちが分かる気がする。彼は見舞いに来た妹の協力で女装して刑務所を抜け出すのである。
下記はフランス政府とドイツ政府の合弁文化テレビ「アルテArte」が『地獄よ、さらば』という番組を制作放映した際の記事である。ヴミリアさんの物語である。
Marc Antoine Vumilia a
finalement obtenu l'asile politique en Suède. © espritlibreproduction.com
Condamné à mort pour
l’assassinat de Laurent-Désiré Kabila, Marc Antoine Vumilia a passé dix ans en
détention à la prison centrale de Kinshasa avant de s’évader. Il raconte son
calvaire dans un documentaire-réquisitoire, diffusé sur Arte le 13 octobre,
avec des images prises à l'intérieur de l'établissement pénitenciaire de Makala
en caméra cachée.
À la veille du sommet
de la Francophonie de Kinshasa, qui s’ouvre vendredi 12 octobre, les droits et
libertés en RDC sont devenus un sujet de controverse entre le gouvernement
congolais et le président français. En jugeant, le 9 octobre, « inacceptable »
le manque de démocratie et de respect des droits de l’homme dans le pays,
François Hollande (qui a décidé de s’y rendre après avoir longuement hésité,
justement à cause de ce dossier) s’est immédiatement attiré les foudres du
volubile ministre des Médias, Lambert Mende.
Marc Antoine Vumilia a
lui un avis bien tranché sur la question. Cet ex-agent de renseignement de la
présidence de Laurent-Désiré Kabila fait partie des 30 condamnés à mort pour
l’assassinat de l'ancien nzee, le 16 janvier 2001. Mais, contrairement à ses
compagnons d’infortune, il dispose d’une tribune pendant le séjour de Hollande
à Kinshasa avec la diffusion sur Arte, le 13 octobre*, d’Adieu l’Enfer, un
documentaire de 26 minutes consacré à son incroyable histoire.
La prison centrale est
organisée comme le pays est organisé; C’est-à-dire sur la base de la corruption
et de la violence.
L’homme, qui a passé
près d’une décennie à Makala, la prison centrale de Kinshasa, n’y va pas par
quatre chemins : « la prison centrale est organisée comme le pays est organisé.
C’est-à-dire sur la base de la corruption, sur la base de l’hypocrisie et sur
la base de la violence », affirme-t-il.
Témoignage
exceptionnel
Bien plus qu’un simple
pamphlet politique, Adieu l’enfer est surtout un témoignage exceptionnel, celui
d’un homme qui a pu, à l’aide d’une petite caméra introduite frauduleusement,
filmer le quotidien de cette prison de l’intérieur. Il y raconte, face caméra,
sa vie dans sa petite cellule aux murs verts où il se réfugie dans l’écriture,
et qu’il doit louer au prix fort au « comité d’encadrement », sorte de mafia
dirigée par les prisonniers de droits commun, qui règne en maître dans ces
murs. Il montre les terribles sévices infligés par les membres de ce « comité »
à d’autres détenus, la nourriture infecte qui est servie, ou encore le pavillon
des « moribonds », sorte de mouroir où s’entasse, à même le sol, les
prisonniers les plus mal en point.
Marc Antoine Vumilia a
survécu ainsi pendant dix ans jusqu’au jour de son évasion (elle aussi filmée).
Dissimulé derrière une épaisse couche de maquillage et un déguisement de femme,
il a réussi à se faire passer pour une visiteuse et sortir, incognito, par la
grande porte, avant de passer clandestinement à Brazzaville, de l’autre côté du
fleuve.
C’est là qu’il se
confie aux réalisateurs, Arnaud Zajtman (ancien correspondant de la BBC à
Kinshasa) et Marlène Rabaud, alors qu’il monte une pièce de théâtre et avant de
gagner la Suède, où il a, depuis, obtenu l’asile politique. Les deux auteurs,
avaient déjà utilisé les images de sa détention (le vrai trésor du film) dans
un précédent documentaire, Meurtre à Kinshasa. Qui a tué Laurent-Désiré Kabila
?, une enquête sur les commanditaires de l’assassinat (perpétré par Rachidi
Kasereka, un garde du corps du « Mzee ») que la justice congolaise n’est jamais
parvenue à identifier véritablement.
Sans doute ont-ils
alors estimé que l’histoire de Marc Antoine Vumilia valait, en elle-même, un
documentaire. Cela donne un film sobre, éclairant sur la face cachée de
Kinshasa, et servi par un personnage dont la sensibilité crève l’écran.
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