29 juin 2014

6月28日 市営墓地に学校や住宅が建っている(キンシャサ) RDC: La petite maison dans le cimetière

Le samedi 28 juin 2014
6時、快晴、18℃、52.5%

家賃を払いにルブンバシ北の郊外にある大家の家に行った。値上げの話を去年12月に続いて持ち出されたが、RDCコンゴのセロ・インフレなどマクロ・エコノミーを延々と語って大家を煙にまいてしまった。納得していない様子だったが今回の値上げは延期になった。3ヵ月後また交渉する。でも、段々値上げストップは難しくなりそうだ。

お墓に学校。墓地が取り壊されて寺がマンションを建てることは日本でもあるだろう。都心の寺は「財テク」がうまい。
キンシャサの場合はそれとは違っている。キンシャサの市営墓地キンスカには学校や住宅が建っている。キンスカ墓地は1978年(ザイール時代)市が建設した。しかし、ルブンバシのサパン墓地同様荒れ果てている。
ルブンバシ墓地に眠る日本人の墓を訪ねたことがある。
後の調査で、上記ブログで書いた亡くなられた日本人は日鉱ムソシ鉱山で働いていた方々と判明してしる。近くのカスンバレサ(国境)で彼らを乗せた自動車と列車が踏切で事故にあったのである。
キンスカ墓地に戻ると、プロテスタントの学校は3年前に墓地内に建てられ、現在150名の生徒たちが通っている。貧しい家庭の子供たちのために低授業料で経営されている。
周りにはそこここに住宅が建っている。墓地の管理は市だが不法に市職員が土地を売買している場合もあり、必ずしも学校や住宅を建てた側は不法と意識していないようだ。キンシャサは日々人が全国から流入しており土地がない。国の住宅局から見ると全て不法ということになる。何時ブルドーザーが来て住宅を取り壊すかもしれない。それでも、新しい住宅が建っていく。バラックばかりでなくレンガ造りの家まである。
低所得者用の住宅建設は遅々として進まない。墓地が生きた人々の生活のために「再利用」されるのは致し方ないかもしれない。ことを荒立てず正常化することが望まれる。
墓地に建つ住宅
(キンシャサ)
遺体を荼毘にふす習慣はないから
遺体が完全に白骨化するまでには5年を要するという

RDC: La petite maison dans le cimetière
le 26/06/2014 à 11:14 Slate Afrique

La crise du logement contraint nombre de Congolais à élire domicile dans des cimetières.
Des tombes, des bananiers et des maisons: des dizaines de familles vivent illégalement, parfois depuis de longues années, dans le cimetière de Kinsuka, dans le sud de Kinshasa, côtoyant les morts et s'exposant à des risques sanitaires.

A deux pas d'une sépulture en parfait état, Emile, 19 ans, creuse à grands coups de pelles les fondations de la future maison de son grand frère. Il se souvient qu'au premier coup de pioche, il n'était pas très à l'aise. «On avait peur de tomber sur des os. Mais maintenant, ça va.»

Malgré les immenses richesses naturelles de la RDC, deux tiers des 68 millions d'habitants sont très pauvres. Faute de moyens ou d'espace pour se loger convenablement, des dizaines de familles disent s'être résolues à bâtir illégalement des maisons en terre, en briques ou en tôle dans cet étrange voisinage, détruisant parfois des tombes.

Une dégradation qui peut coûter de un à six mois de prison, alors que l'occupation sans titre d'un terrain est passible d'un mois à un an de détention, selon le code pénal.

Le cimetière de Kinsuka, construit en 1978, abrite les dépouilles de personnalités, comme le père de la Première dame de la République démocratique du Congo, Olive Lembe Kabila, explique Jean-Pierre, percepteur adjoint des taxes d'enterrement.

Mais de larges étendues sont colonisées par les vivants, et, au milieu des bananiers et des détritus semés par endroits, mangés par des herbes folles, seuls de rares vestiges de tombes rappellent le cimetière.

La vie semble presque normale. Les ruelles terreuses sont bordées d'étals de bois présentant aliments et biens de première nécessité. Munies de seaux, des femmes puisent de l'eau ou vont en chercher à la pompe.

Une école protestante privée a même ouvert dans le cimetière il y a trois ans. Dans une cour, des enfants jouent au football dans le traditionnel uniforme d'école bleu et blanc. «Elle compte aujourd'hui environ 150 enfants. Les parents paient 78.000 francs congolais (environ 80 dollars) par an, contre 300 ou 400 dollars ailleurs», résume le directeur.

En RDC, d'autres cimetières abritent des civils —et même des policiers et militaires— qui affirment n'avoir pas les moyens de vivre ailleurs.

«Peur de dormir près des tombes»
Thérèse, une veuve de 57 ans, qui habite au cimetière de Kinsuka depuis cinq ans, avait acheté quatre terrains «à un chef coutumier» grâce à l'aide de ses enfants. «Ils ont coûté entre 2.500 et 4.000 dollars chacun (1.800 à 2.950 euros)», raconte cette commerçante. Dans son deux-pièces, la chambre a une moustiquaire, mais pas de matelas.

«En novembre, les policiers sont venus détruire les maisons, ils m'ont pris des affaires. Ils ont cassé, sans offrir une solution à la place. J'ai reconstruit ma maison, mais je n'ai pas eu le courage de reconstruire sur mes autres terrains», explique-t-elle.

«Ca fait peur de dormir près des tombes... Mais on n'avait plus de maison, confie Bibiche, 23 ans, qui vit depuis deux ans à Kinsuka. Le cimetière, ce n'est pas bien, on n'a pas de courant.»

D'autres disent avoir de la lumière et payer une «facture» à la Société nationale d'électricité (Snel).

«Ca sent le cadavre»
Pour Pius Ngoie, conseiller au ministère de l'Urbanisme, l'«installation sauvage» dans les cimetières est la faute de «fonctionnaires de l'Etat (...) tout à fait irresponsables» qui vendent des parcelles «de façon frauduleuse».

Et dangereuse: il faut cinquante ans après le dernier enterrement pour que le cimetière soit considéré comme désaffecté.

«Parfois, les gens voient des sources d'eau, mais quand vous sentez, ça sent le cadavre», commente le Dr Benjamin Mavard Kwengani, directeur de l'hygiène au ministère de la Santé.

«Nous n'avons aucune étude, mais il survient des phénomènes anormaux dans les communautés: des diarrhées et des malformations que l'on ne sait pas expliquer.»

Le modeste centre de santé dit de «médecine naturelle» du cimetière n'a pas constaté de problème.

Mais pour Peter, un maçon dont le père et le grand-père sont enterrés à Kinsuka, tout cela risque de mal finir. «Un jour, un tracteur (de l'Etat) va venir arracher leurs maisons, et ils vont tout perdre.»

L'histoire lui a donné raison: quelques jours plus tard, des militaires sont venus détruire certaines des maisons construites sur les vestiges des demeures de défunts. Certains habitants sont partis, d'autres sont restés.


AFP

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